Lorsq’ ou Lorsque
Bonjour,
Dans la phrase suivante :
Lorsqu’Henri est arrivé, elle est immédiatement allée à sa rencontre.
Doit-on plutôt écrire « Lorsque Henri » ?
Je n’a pas trouvé de règle claire à se sujet.
Merci !
Malys
Bonjour,
Lorsque ne s’élide généralement que devant un petit nombre de mots (voir le lien). Il ne s’élide pas devant les noms propres. On écrira donc : « Lorsque Henri est arrivé ».
Toutefois, il semble que l’élision de lorsque dans tous les cas tende à se répandre, donc on ne peut pas vraiment considérer « Lorsqu’Henri » comme une faute.
Position du Projet Voltaire :
« Lorsque » perd son « e » et prend une apostrophe (on dit qu’il s’élide) uniquement devant « il », « on », « un » et « en » (et devant « Ils, elle, elles » :
Lorsqu’ils ont remarqué qu’il était parti, ils ont décidé de rentrer.
Lorsque après coup ils découvrirent la supercherie, ils furent désappointés.
Lorsque Hamlet veut faire jurer à sa mère qu’elle n’a point eu de part au crime, elle hésite.
Cette jeune fille n’avait que quinze ans lorsque à regret elle abandonna son bébé.
Position de Grevisse dans Le Bon usage :
Dans lorsque , puisque , quoique , on peut marquer l’élision dans tous les cas :
Lorsqu’Henriette. (Zola).
Lorsqu’après une longue absence. (Gide).
Lorsqu’au printemps 1964. (M. Bœgner).
Nous venons de donner la règle formulée dans la Grammaire de l’Acad., p. 7. D’autres grammairiens n’acceptent l’apostrophe que devant il(s), elle(s), un(e), on ; certains ajoutent ainsi, en. Ces restrictions ne sont pas justifiées : pourquoi puisque, lorsque et quoique devraient-ils se distinguer d’ après que, bien que, quoi que, etc. ? Mais il faut reconnaître qu’elles sont observées par beaucoup d’écrivains (ou d’imprimeurs), au moins sporadiquement.
Lorsque avec ses enfants. (Hugo).
Lorsque à la limite. (Bernanos).
Lorsque aucune impatience. (Hériat).
Lorsque a paru l’essai. (N. Sarraute).
Merci à tous les deux pour vos réponses et éclaircissements !
À ce que je vois c’est assez controversé…
C’est toujours ce qui m’embête un peu lorsque je dois corriger un texte, c’est de tomber sur une règle qui ne fait pas l’unanimité…
Je ne sais jamais quel camp il est préférable de choisir ! :/
Comme correcteur, j’apprécie votre remarque sur le trouble que jette en permanence l’incohérence des principales autorités en matière de langue. L’Académie elle-même n’est souvent pas la dernière à se contredire dans ses propres écrits.
Ici, puisqu’il s’agit de corriger un texte, on devrait admettre les deux positions, mais à condition que l’on soit cohérent : on ne doit pas, dans le même texte, appliquer tantôt l’une, tantôt l’autre, par exemple, on n’écrira pas lorsque aprés coup.., et un peu plus loin lorsqu’à regret…
Si l’on prépare le Certificat Voltaire, autant se ranger à la règle émise par le Projet Voltaire.
Dans le quotidien, la position du Grevisse est aussi celle de l’Académie française. Ce sont deux autorités, et non des moindres.
À l’écriture, il faut faire son choix, mais hors Certificat Voltaire, suivre la règle du Grevisse et donc de l’Académie devrait etre la bonne attitude, compte tenu que l’un et l’autre font autorité (notons que Le Bon usage dit « on peut élider).
En ce qui concerne la correction, on devrait accepter les deux positions, sous la réserve faite ci-dessus.
En tant que relecteur professionnel, je corrige systématiquement l’élision en dehors des cas suivants : il(s), elle(s), on, un, une, en.
Pour moi, l’élision devant un nom propre est strictement inenvisageable (lorsqu’Henri est incorrect), de même que, par exemple, lorsqu’arrive…