Des moments culte(s)
Bonjour,
J’ai un doute concernant l’accord du substantif culte. L’Académie française affirme que ce mot ne doit pas s’accorder quand il est utilisé avec film (des films culte), aussi pensé-je qu’il en est de même avec moment.
Or, tout le monde semble s’accorder à l’accorder. Si cela concernait seulement les particuliers, je ne me serais pas inquiété, mais même des organismes censés être fiables optent pour l’accord :
http://videos.leparisien.fr/video/les-moments-cultes-du-grand-journal-03-03-2017-x5dspce#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.fr%2F
https://www.tf1.fr/tf1/les-feux-de-l-amour/videos/11-000-episodes-moments-cultes-plein-tete.html
http://teleobs.nouvelobs.com/actualites/20170221.OBS5600/les-cesar-en-12-moments-cultes.html
http://www.francetvinfo.fr/economie/medias/cinq-moments-cultes-de-jean-pierre-elkabbach-a-la-radio-et-a-la-television_1965675.htmlL’absence de l’accord dans les résultats de mes recherches se fait très rare.
J’aurais donc aimé savoir ce que vous pensiez de cette question.
Cordialement,
E__Man.
C’est une apposition, Des films culte = faisant l’objet d’un culte et non = des cultes.
Donc le singulier est logique, vous soulevez le problème des « organismes censés être fiables »…mais ils ne le sont pas toujours.
Chambaron avait évoqué ici (février 2017) le concept « d’adjectif invariable » : par exemple,
Ces chaussures sont tendance.
Il me semble que « films culte » faisait partie de cette mouvance.
En clair, le substantif se place avec le nom commun qu’il qualifie mais il ne va pas jusqu’à s’accorder, comme certains adjectifs de couleur.
Bonjour, E_Man.
Je pense qu’il n’est pas fautif de faire ou ne pas faire l’accord.
Si l’Académie laisse culte au singulier, Le Robert fait l’accord.
Personnellement je cherche à remplacer le nom mis en apposition à la manière d’un adjectif par une phrase qui exprime le rapport entre les deux noms.
Un film culte est selon moi un film « auquel un grand nombre de personnes vouent un culte, donc une admiration », pour simplifier, « auquel on voue un » culte.
Au pluriel je dirais « des films auxquels on voue un culte ». C’est pourquoi je laisserai culte au singulier des films culte.
Je tiens bien sûr le même raisonnement pour des moments culte.
Mais attendons les autres avis…
Bonjour,
Pour moi aussi, il s’agit d’une erreur : il n’y a aucune raison d’accorder « moments » et « culte » (ou film…). Cependant, on dirait bien que cette faute est en train de passer dans le langage (écrit) courant, grâce, notamment à monsieur Robert qui, en effet, cite en exemple « des films cultes ».
Méfiez-vous cependant des sites Internet, même liés à la presse écrite. Il est probable que certains n’ont pas de correcteurs, ou, pour rester optimiste, que ceux-ci se sont fiés… au Robert.
Signalons aussi que l’Académie donne « films culte » mais « danseuses étoiles » comme corrects…
Ce n’est pas trop stable non plus…
Il y a parfois des hésitations, des cas où l’usage n’est pas bien fixé (des serviettes éponge ou des serviettes éponges).
Mais dans les deux formules qu’expose joelle, on ne peut pas dire que « ce n’est pas trop stable », c’est même très stable.
Bon, on sait bien, maintenant, que les films ne sont pas des cultes, mais qu’ils font l’objet d’un culte. Il n’y a pas de relation d’équivalence entre les deux noms, fims et culte. Le mot « culte » n’a pas le rôle d’un adjectif (les films ne sont pas des cultes), il a plutôt le rôle d’un complément. À ce titre, il ne s’accorde pas avec le nom qu’il complète, il est invariable (malgré ce qu’en dit le Robert). En effet, la formule « des films culte » signifie « des films auxquels on voue un culte ». À ce tire, le nom « culte » est invariable.
En revanche, il en va tout autrement pour la formule « les danseuses étoiles ». Dans le cas présent, on considère que les danseuses ont les mêmes caractéristiques que les étoiles (elles brillent comme elles) ; les danseuses sont des étoiles.
Le nom « étoiles » a la valeur syntaxique d’un adjectif qualificatif. À ce titre, il s’accorde avec le nom qu’il accompagne. Les deux noms renvoient au même être (les danseuses sont des étoiles), le nom « étoiles » s’accorde avec « les danseuses ». On a bien alors « des danseuses étoiles. »
En ce qui concerne ces deux formules, il n’y a aucune ambiguïté.
Dans certains cas, l’usage est flottant, on l’a vu pour des serviettes éponge ou éponges. dans d’autres cas, les plus nombreux, on peut recenser les noms qui s’accordent et les noms invariables : des écoles modèles, mais des légumes vapeur. C’est selon le sens.
Ici, malgré ce que disent le Robert et d’autres, on ne doit pas accorder culte avec moments, les moments ne sont pas des cultes, ce sont des moments qui font l’objet d’un culte.
On veillera à écrire : « des moments culte ».
Bonjour,
–« …Bon, on sait bien, maintenant, que les films ne sont pas des cultes, mais qu’ils font l’objet d’un culte. Il n’y a pas de relation d’équivalence entre les deux noms, fims et culte. Le mot « culte » n’a pas le rôle d’un adjectif (les films ne sont pas des cultes), il a plutôt le rôle d’un complément. À ce titre, il ne s’accorde pas avec le nom qu’il complète, il est invariable (malgré ce qu’en dit le Robert). En effet, la formule « des films culte » signifie « des films auxquels on voue un culte ». À ce tire, le nom « culte » est invariable.
En revanche, il en va tout autrement pour la formule « les danseuses étoiles ». Dans le cas présent, on considère que les danseuses ont les mêmes caractéristiques que les étoiles (elles brillent comme elles) ; les danseuses sont des étoiles…«
-Je ne suis pas d’accord…je pense justement que les films culteS , sont une caractéristique de ces films et donc un qualifiant Faut pas confondre ce qui est culte et ce qui est un culte (Bouddha n’est pas un culte, c’est le bouddhisme le culte, mais pourtant on peut dire que Bouddha est bien un personnage culte).
Un film culte le devient et il s’agit de son statut.
-Je ne vois pas en quoi une danseuse étoile a les caractéristiques d’une étoile, mais je vois bien en quoi un film culte a les caractéristiques d’un culte (Il sert de référence et possède des adeptes qui le vénèrent et l’élèvent au rang d’un culte). Et puis on peut dire qu’un film est culte mais pas qu’une danseuse est étoile.
-« ...L’expression signifie que le film fait l’objet d’un culte, et non qu’il est un culte lui-même. Il ne peut donc pas être accordé au pluriel ... »
-Là aussi je pense le contraire, le film culte est le seul objet du culte que les adeptes vénèrent. Il est la raison de ce culte et il n’y a aucun culte en dehors du film. Le culte naît du film et des adeptes de ce film. Si je change de film culte, je change de culte. Si je retire les adeptes, il n’y a qu’un film ordinaire.
À part les sagas, chaque film culte a son culte personnel.
Donc, « des films culteS » au pluriel, parce qu’il y a plusieurs films et plusieurs cultes, à l’opposé des légumes vapeur où il y a plusieurs légumes mais une seule vapeur.
J’ai pris l’exemple de film culte, mais ça vaut pour tous les autres événements/personnages/œuvres qui seraient culteS.
Voilà, je suis donc en accord avec le Robert..
« -…Le Petit Robert enfin, plus tempéré quant au bon usage du terme «culte», acceptera la formule «film culte», mais aussi son pluriel «des films cultes»…. »
-Pour revenir à « Danseuses étoiles » , à l’origine ça n’a rien à voir avec les corps célestes… Sur les affiches ou dans les programmes, les noms des premières danseuses étaient mis en évidence grâce à une étoile ou un astérisque pour les différencier des membres du corps de ballet (ou des revues)… Elles n’ont donc rien à voir avec des caractéristiques stellaires, c’est juste une histoire de typographie….
Ce n’est que plus tard , lorsque l’expression est entrée dans le langage artistique et populaire, que la presse s’est mise à faire des comparaisons flatteuses entre les danseuses et les étoiles.