Concordance des temps
Bonsoir, dans la phrase « à peine avais-je eu le temps de m’interroger sur son attitude qu’il était déjà de retour », est-ce que la concordance des temps est correcte ?
Le choix du plus que parfait, du passé antérieur, n’a rien à voir avec la durée ou même la rapidité de l’action (il vaudrait mieux dire le procès).
Ces deux temps marquent l’antériorité :
Le plus que parfait par rapport à l’imparfait qui a un aspect sécant( le procès est pris à un moment de son déroulement, « dans » son déroulement).
Le passé antérieur par rapport au passé simple qui a un aspect non sécant (le procès est considéré dans sa globalité, et dons aussi son achèvement).
Il dormit 24 heures d’affilée. >> après qu’il eut dormi 24 h d’affilée, il se trouva fort dispos. L’action est longue, l’aspect non sécant/
On sonnait : il se levait, se précipitait. Il avait oublié de laisser la porte ouverte. l’action est courte. L’aspect sécant.
On devrait plutôt avoir « à peine eus-je eu le temps de m’interroger sur son attitude qu’il était déjà de retour » qui correspond à « j’eus à peine le temps de m’interroger sur son attitude qu’il était déjà de retour ».
Pourquoi dénigrer le plus-que-parfait qui permet d’accorder une certaine durée à l’interrogation (certes trop brève au goût du personnage) et aussi de concorder parfaitement pour marquer l’antériorité par rapport à l’imparfait de la subordonnée :
J’avais à peine eu le temps de m’interroger sur son attitude qu’il était déjà de retour (système d’antériorité plus-que-parfait/imparfait)
Je n’ai rien dénigré (le plus-que-parfait est possible) mais la rapidité de l’action et des enchainements me semble appeler le passé simple. C’est moins une affaire de stricte concordance des temps que de style.
Le passé simple en effet a du style, le passé antérieur (eus-je eu) pas vraiment, et dans l’idée de souligner un enchainement rapide, autant alors tout raccourcir (…qu’il revint). Personnellement je n’ai pas senti une telle urgence dans la formulation.