Doutes quant à l’application de la concordance des temps aux temps du conditionnel

Bonsoir,

J’éprouve quelques doutes concernant l’application de la concordance dans les phrases où l’on emploie le conditionnel.

En effet, j’ai beaucoup d’hésitations concernant l’application de la concordance des temps dans les phrases suivantes : » Cela m’étonnerait que Jean aurait pardonné à Caroline son indélicatesse s’il avait été encore en vie. »

Cette phrase est-elle correcte, ou bien faut-il la conjuguer différemment, en écrivant  » Cela m’étonnerait que Jean eût pardonné à Caroline son indélicatesse s’il avait été encore en vie. » ?

 » Dans le cas de figure sur lequel on planche actuellement, cela pourrait très bien faire trois ans que le document était publié« , en parlant d’une question juridique sur la publication d’un document administratif et son opposabilité à un administré.

Cette phrase est-elle correcte sur le plan de la concordance des temps, ou y aurait-il fallu écrire  » Dans le cas de figure sur lequel on planche actuellement, cela pourrait très bien faire trois ans que le document a été publié. » ?

Je vous remercie d’avance pour les éclairages que vous m’apporterez et pour votre dévouement à la limpidité de la langue française !

Bonne soirée.

Clem57 Débutant Demandé le 25 novembre 2024 dans Conjugaison

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3 réponse(s)
 
Bruno974 Grand maître Répondu le 26 novembre 2024

Bonjour,

Je vous remercie pour votre réponse détaillée et pour vos suggestions pertinentes pour l’amélioration des phrases que je vous ai soumises !

Par curiosité linguistique, pour quelles raisons considère-t-on, après une proposition principale au conditionnel, qu’il est impératif d’employer le passé composé pour l’évocation d’une action antérieure à l’action exprimée par la proposition principale ? Pourquoi ici ne peut-on pas employer l’imparfait ?

En vous remerciant encore pour vos éclairages,
Bien à vous,
Bonne journée.

Clem57 Débutant Répondu le 26 novembre 2024

Rebonjour,

L’emploi du conditionnel dans votre exemple n’a aucune incidence sur le choix du temps qui suit. Le conditionnel ne sert ici qu’à exprimer l’incertitude.
C’est votre formule du type cela fait x temps que…(surtout à cause de la conjonction que),  servant à  annoncer un évènement terminé et *** cté au ressenti présent, qui oblige à utiliser ensuite un temps à la fois accompli et assurant un lien temporel avec l’instant de référence. Le passé composé a cette qualité, le conditionnel passé également, et le plus- que-parfait si la référence est un passé : Il y a 3 ans qu‘elle est partie. / Cela fait 3 ans qu’elle est partie. / Cela ferait 3 ans qu’elle est partie. / Cela fait 3 ans qu’elle serait partie. / Cela faisait trois ans qu’elle était partie. 
L’imparfait comme son nom l’indique est un temps qui ne dit rien de l’accomplissement, ni de la relation au présent. En revanche si vous retirez la conjonction que qui marque la *** xion au présent, vous pouvez utiliser l’imparfait : Il y a 3 ans, elle partait (le groupe Il y a 3 ans est alors un simple complément circonstanciel de temps), ou aussi le passé simple : Il y a 3 ans, elle me quitta. (temps accompli mais non relié au présent). Le passé composé reste néanmoins possible : Il y a 3 ans, elle m’a quitté.  en tant cette fois que substitut du passé simple.

le 26 novembre 2024.

Bonjour,

je ne suis pas d’accord avec Bruno sur ce coup-là.

Conditionnel ou présent après « cela+ étonner » c’est le subjonctif qui est requis.

Le temps du mode conditionnel pour le verbe étonner est régit par celui de la proposition conditionnelle.

Dans tous les cas l ‘action de pardonner est concomitante de l’étonnement et de l’instant où l’on constate la vie.

« S’il avait été encore en vie ( hier), cela m’aurait étonné (hier) que Jean pardonnât (hier) à Caroline son indélicatesse. « 

« S’il était encore en vie (présent), cela m’étonnerait (présent) que Jean pardonne à Caroline son indélicatesse. »

 

Ouatitm Grand maître Répondu le 26 novembre 2024

Vous avez raison Ouatitm, s’étonner que appelle le subjonctif, sauf usages régionaux qui m’ont probablement influencé, mais pour bien rendre compte de l’intention, je recommande néanmoins la reformulation plutôt que l’application académique du subjonctif.

le 26 novembre 2024.

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