RE: tout ou toute, encore !
Bonjour,
Je crois bien que j’ai perdu cette règle quelque part dans les méandres de mon cerveau…
Et là je tombe sur : « tout oeuvre », et je me dis ok, n’importe laquelle donc ! Et puis le doute surgit.
Toute oeuvre ?
Pfff
Merci!
On a donc ici un déterminant qui s’accorde avec le nom, et peu de déterminants s’élident :
— un ouvrier, une œuvre
— quelque ouvrier, quelque œuvre (exception pour quelqu’un, qui forme un tout)
— cet ouvrier, cette œuvre
— quel ouvrier, quelle œuvre
— tout ouvrier, toute œuvre
Pour les rares déterminants qui s’élident, la lettre supprimée (le a ou le e) est remplacée par une apostrophe.
— l’ouvrier, l’œuvre
— d’autres ouvriers, d’autres œuvres
Une éventuelle absence de « e » à « tout », sans apostrophe, ne constituerait aucunement une élision. Et une élision orale, ça n’existe pas, Chambaron veut probablement parler de liaison (une_orange), car une élision, c’est supprimer une lettre à l’écrit (l’arbre). Et la liaison entre un déterminant et un nom commançant par une voyelle n’est certainement pas une « tendance » de la langue orale, c’est simplement une obligation stricte, y compris en versification. Et c’est le mot qui est élidé, non pas sa dernière lettre.
Votre question porte apparemment sur une éventuelle particularité du mot « tout(e) ». Il existe en effet une spécificité, mais elle fonctionne dans l’autre sens. Ce n’est jamais quand « toute » est utilisé comme adjectif ou déterminant qu’on en supprime le « e », c’est à l’inverse quand on utilise « tout » en tant qu’adverbe qu’il arrive qu’on l’accorde (contre la règle générale des adverbes) au féminin devant une consonne (elle est toute timide) mais pas devant une voyelle (elle est tout émue).