Littérature et concordance des temps.
« Un jour, on élit un nouveau président de la République qui criait beaucoup en tapant sur les tables et qui décida que tout devait être oublié, effacé et que l’on devait aller de l’avant, tueurs et tués.
Il avait été élu le 15 avril 1999. Le lendemain, c’est la journée du Savoir et ce nouveau président nous répéta que l’on ne savait rien, et qu’il fallait tout oublier. »
Il s’agit d’un extrait de « HOURIS », prix Goncourt 2024, cité tel que ci-dessus sur la page de la RTS.
L’enchaînement des temps choisis vous semble-t-il correct ? Si oui le souci, c’est moi, sinon le « journaliste » ou, horreur !, l’écrivain.
Cela laisse une impression de confusion en effet.
J’aurais « concordé » les temps comme suit (en gras) :
« Un jour, on élut un nouveau président de la République qui criait beaucoup en tapant sur les tables et qui décida que tout devait être oublié, effacé et que l’on devait aller de l’avant, tueurs et tués.
Il avait été élu le 15 avril 1999. Le lendemain, c’était la journée du Savoir et ce nouveau président nous répéta que l’on ne savait rien, et qu’il fallait tout oublier. »
C’est très étonnant de la part d’un éditeur exigeant comme Gallimard. Je n’ai retrouvé cet extrait que sur la page RTS, seule source à cette heure. Une bévue de copie est possible…
PS J’ai écrit à la RTS pour leur signaler cette bizarrerie. À suivre…
Bonjour et merci pour votre réponse.
Je pensais également à une bévue de copie, mais en réalité il faudrait plusieurs bévues pour que l’on passe d’un texte logique (la concordance n’est finalement pas une règle mais une affaire de logique) à celui cité.
Je remplacerais même dans votre texte « Il avait été élu » par « il fut élu ».
Possible en effet mais pas nécessaire.
La RTS vient de me répondre. Ils reconnaissent une erreur de leur part pour le second point mais pas pour le premier. Mon confrère de Gallimard sera donc condamné à copier cent fois le verbe élire au présent et au passé simple.
Dans l’immédiat, ils ont retiré la citation litigieuse.