ACCORD PARTICIPE PASSE
Bonjour,
J’ai trouvé dans un roman de Jane SMILEY cette phrase (il s’agit d’une traduction) :
« Seule ma présence et ma colère les en avaient retenus auparavant. »
Dans un premier temps, je corrige « seule » en le mettant au pluriel, car il n’est pas possible que seule la présence soit concernée d’après moi.
Ensuite, l’accord du participe passé m’a un peu retenue (🙄) à cause du EN. Toutefois, confirmez-moi que mon analyse est juste : ici le COD, c’est « les », en conséquence de quoi le pluriel de « retenus » est correct.
Merci de vos analyses.
Amicalement,
Karine
Bonjour,
« Seules ma présence et ma colère les en avaient retenus auparavant. »
Des éléments de contexte seraient souhaitables afin que l’on sache à quoi se rapportent les et en. Néanmoins je partage votre analyse : seules doit s’accorder avec les noms auxquels il s’applique (ma présence et ma colère = féminin pluriel), et le participe passé retenus s’accorde avec le COD les placé avant le verbe. en est ici COI (les avaient retenus de qqch), mais même lorsqu’il est COD, il n’entre pas en jeu dans l’accord du verbe (des bêtises, j’en ai fait).
Bonjour Chambaron,
Si je me réfère à l’exemple que vous me proposez : « Seule la loi et la justice divines sont victorieuses« , j’accepte que « seule » soit alors au singulier.
Mais dans ce cas, ne retireriez-vous pas le pluriel de « divines » ? « la loi seulement et la justice divine sont victorieuses. » L’extrait semble effectivement évoquer la loi et la sécurité que font respecter les hommes, et ne ressortent donc pas du divin…
@AntM : « en » lorsqu’il est COD peut entrer en jeu dans l’accord du participe passé : « Des fautes, combien en avez-vous faites ? »
Amicalement,
Karine
Je ne réécris pas les textes anciens, je cherche à les comprendre. L’adjectif et le verbe ont été laissés au pluriel volontairement.
Je ne prône pas le singulier, je dis seulement que certains accords se sont faits autrement avant.
Même chose pour moi. Je ne peux m’empêcher de lire sans m’attacher au sens des mots et des phrases. J’entends bien également l’évolution de la langue… mais vous n’avez pas donné votre avis sur ce « divines » au pluriel…
Je ne trouve rien à redire ici au pluriel de l’adjectif et du verbe puisqu’ils concernent des concepts différents et donc cumulables.
Mais on dirait bien par exemple le chevalier et l’homme féodal est imprégné de l’idée que… car le premier nom est compris dans le second. Ce n’est qu’un seul concept qui appelle le singulier.
1. Accord de seul : de nos jours, il semble évident que cet adjectif doive s’accorder avec les deux noms auxquels il semble se rapporter (présence et colère). Mais on ne peut exclure que le traducteur ait eu une autre lecture, plus « littéraire » et ancienne, voire archaïque.
En effet, il arrive qu’un adjectif se confonde avec l’adverbe correspondant et parasite les règles habituelles (cf. couper les cheveux court = courtement). Ici la phrase peut se lire « Ma présence et ma colère seulement les en avaient retenus auparavant. » S’appliquant simultanément aux deux noms, cet « adjectif-adverbe » peu orthodoxe s’accorde non seulement en genre mais peut rester au singulier. Un exemple (1956) entre d’autres dans ce texte.
Encore une fois, c’est selon moi un archaïsme mais sans doute pas une erreur…
2. Oui, l’accord au pluriel du participe est correct.