Singulier ou pluriel ?
Bonjour,
Doit on écrire :
《 Je ne vois pas d’avantage à changer de banque. 》
Ou 《 Je ne vois pas d’avantages à changer de banque. 》
Ou les 2 formules sont correctes ?
Merci
Bonjour,
La question qu’il faut se poser est : s’il y en avait, y aurait-il un ou plusieurs avantages ? On met ainsi la phrase sous sa forme affirmative pour déterminer le nombre : je vois un avantage/des avantages à changer de banque.
Certaines exemples sont évidents : nous n’avons plus de ressentiment (singulier évident, nous avons du ressentiment), cette robe n’a pas de manches (pluriel évident, cette robe a des manches).
Dans votre exemple, les deux sont possibles, cela dépend du contexte et de ce que vous voulez précisément dire, de quel(s) potentiel(s) avantage(s) il pourrait s’agir… A vous de choisir.
Je vous invite à lire cet article et celui-ci sur le sujet.
Je cite le premier : L’Académie précise que « dès lors que ce dont on parle peut suggérer l’idée de pluralité, c’est le pluriel qui est le plus fréquent. » Donc « Je ne vois pas d’avantages ».
On peut se contenter des réponses habituelles des ouvrages de référence qui ne savent pas trouver un principe d’accord en cas de doute. Les questions de ce type sur ce site sont nombreuses et les réponses toujours les mêmes, ce qui laisse finalement un étrange gout d’inachevé.
L’Académie n’a jamais eu un seul linguiste dans ses rangs et ne comprend pas ce phénomène. Si le pluriel est plus fréquent en cas d’idée simplement « possible » de pluralité, cela se comprend (pour les socio-linguistes) par un phénomène d’hypercorrection. Autrement dit, le rédacteur marque le pluriel pour ne pas être taxé éventuellement de l’avoir « oublié ». Il n’a aucun intérêt en soi mais la peur de l’erreur pousse à prendre la précaution.
Fondamentalement, c’est pourtant le singulier qui est primaire : s’il n’y a pas d’avantage, il n’y aura pas d’avantages non plus. S’il n’y a pas de cheval dans l’écurie, il n’y aura pas de chevaux.
Ce principe du « singulier prioritaire » doit être trop simple pour être expliqué et enseigné. On continuera donc longtemps de voir les mêmes interrogations superflues et les mêmes réponses un peu frustrantes.