Mascotte
Bonjour,
Peut-on utiliser le mot « mascotte » pour désigner affectueusement un animal au-delà de la notion de porte-bonheur ou d’objet publicitaire comme c’est écrit dans les dictionnaires ?
Merci
Dominique
Par ses origines (dès le Moyen Âge), la mot mascotte reste marqué par le monde de la superstition et de la sorcellerie. Il est de la même famille que le mascara (noir intense), mâchurer (noircir) ou que la masque ( du provençal masca, sorcière, puis malchance en argot). Il semble être d’une autre origine que le masque (masquer, mascarade) même si les deux mots se sont rapprochés tardivement.
Le sens moderne de porte-bonheur est donc déjà un affadissement, celui de symbole publicitaire une extension presque abusive. Si votre animal familier (un chat noir ?) est un gri-gri contre le mauvais sort, vous pouvez toujours le qualifier de mascotte, mais c’est vraiment à la limite du compréhensible dans la langue normée…
Très bien merci. Pourtant, il me semblait bien que ce mot était passé dans langage courant dans le sens d’un animal ou d’une personne qui à la cote dans un groupe, qu’on aime bien…
« Ce chien est devenu la mascotte des enfants ! »
Mais sans doute est-ce un contresens…
Contresens est un peu fort, mais c’est une extension récente. De proche en proche, certains mots « glissent » jusqu’à signifier le contraire de leur sens d’origine. Le cas typique est « formidable » qui en deux générations est passé de « qui inspire une grande peur » à « enthousiasmant, impressionnant ». C’est la vie des mots, tout dépend du contexte…