RE: D’aussi loin que je me souvienne, dans un récit au passé
Bonjour,
Après avoir balayé la question de l’utilisation du subjonctif présent/imparfait dans une narration au passé, je suis toujours dans le doute… Par exemple : « d’aussi loin qu’elle se souvienne », pour cette locution, si nous partons sur du subjonctif de l’imparfait, cela donne « d’aussi loin qu’elle se souvînt ». Or, je n’ai encore jamais lu cette locution accordée ainsi…Que pensez-vous de cette forme d’écriture dans un roman tout public ?
Je vous remercie pour vos retours.
Nous serons donc toujours amenés à faire un choix entre « la fluidité de la lecture » pour ne pas hérisser le poil du lecteur, et la règle…
Et le choix opéré dès le début de l’écriture est primordial pour « l’homogénéité » afin de ne pas partir dans tous les sens. Ce qui ne dérange pas pour la troisième personne du singulier, pique pour la troisième personne du pluriel… (Ex : « La chargée des stages de l’institut avait même lancé une sorte de campagne de solidarité à son égard, pour que ses collègues de promotion s’y collent/s’y collassent »)
Il est vrai que je tombe de plus en plus sur des narrations au passé incluant le subjonctif au présent.
Encore merci pour vos avis.
C’est un choix stylistique délicat. Cela étant, le mélange des deux formes au sein d’un même texte n’a rien d’hérétique. Vous pouvez très bien éviter les quelques cas avec des désinences en -asse, -assions et similaires et conserver l’imparfait du subjonctif lorsqu’il s’entend peu ou pas.
Nos aïeux s’émouvaient peu de ces problèmes essentiellement littéraires. Lecture et conversation orale sont deux mondes séparés et on lisait sans souci ce qu’on n’aurait pas dit. Mais une génération entière s’est idéologiquement liguée contre l’imparfait du subjonctif comme forme « bourgeoise » et il faut assumer cet héritage.