Qu’il n’a/n’ait jamais connu

Bonjour,
Je tique un peu sur cette phrase : Demain, tu assisteras au plus beau Triomphe que Rome n’ait jamais connu !
Ne faut-il pas plutôt dire : que Rome n’a jamais connu ?
Merci de vos conseils !

Wonderbook Érudit Demandé le 21 août 2024 dans Accords

Pour vous améliorer en orthographe, testez les modules d’entraînement du Projet Voltaire :

3 réponse(s)
 

Au passé et au présent dans la principale , les formes au superlatif appellent le subjonctif dans la subordonnée. C’est ainsi, c’est idiomatique, c’est une affaire d’usage plus que de théorie :
– « C‘est le plus beau triomphe qui soit, que Rome ait connu depuis longtemps. »
– « Cela a (avait) été le plus beau triomphe que Rome eût connu. »
En revanche, au futur, comme il n’y a pas de temps du subjonctif associé, on repasse à l’indicatif :
– « Cela sera le plus beau triomphe que Rome aura connu. »
NB Le ne explétif est ici assez malvenu. Il vaut mieux le supprimer.

PS Je précise qu’il s’agit des formes du superlatif dit « absolu ». Les formes relatives (entre des éléments identifiés) impliquent en général l’indicatif. 

Chambaron Grand maître Répondu le 21 août 2024

A chaque fois que la question est posée,  je me trouve en désaccord avec l’idée généralement reçue que seul convient le subjonctif dans ce cas.
Je suis donc allée consulter le Dictionnaire de l’Académie. Voici (je me suis permis de mettre en gras certains passages et en italiques les exemples, que personne ne s’en offusque)  :

Dans la relative, le verbe est le plus souvent à l’indicatif. On peut néanmoins rencontrer le subjonctif dans certains cas, en particulier quand l’antécédent contient un superlatif relatif (le plus, le moins, le meilleur, etc.) ou un adjectif impliquant une idée superlative (seul, premier, dernier, principal, unique, un des rares, etc.). On écrira donc fréquemment, bien que l’indicatif ne soit pas impossible : Voici le meilleur vin que l’on puisse trouver dans la région, C’est l’unique personne, le seul qui ait accepté.
L’utilisation du subjonctif dans ce type de phrase permet de mettre l’accent sur la virtualité de l’existence de la chose ou de la personne évoquée, tandis que l’indicatif insiste au contraire sur son existence réelle. On notera d’ailleurs qu’aux formes interrogative et négative, formes qui orientent naturellement la phrase vers la virtualité, le subjonctif est plus habituel, non seulement avec des antécédents exprimant une idée superlative mais également avec des antécédents à valeur indéfinie (Connaissez-vous un homme, connaissez-vous quelqu’un qui puisse m’aider ? Je ne connais personne qui puisse vous aider), alors que l’indicatif s’imposera naturellement à la forme affirmative (Je connais quelqu’un qui peut vous aider). L’indicatif est également de rigueur lorsque la phrase relève de la pure constatation : Ce soir, c’est le meilleur qui a gagné.
Enfin, dans certains cas, on peut établir une différence de sens selon que l’on emploie l’un ou l’autre mode : comparons C’est le plus jeune conseiller qui a été élu maire (on constate que c’est le plus jeune qui a été élu) et C’est le plus jeune conseiller qui ait été élu maire (le locuteur souligne qu’on n’a jamais élu un conseiller plus jeune comme maire).
Tara Grand maître Répondu le 22 août 2024
CParlotte Grand maître Répondu le 21 août 2024

Pour ne plus vous poser cette question ni tant d'autres,
découvrez les modules d’entraînement en orthographe et en expression du Projet Voltaire :

Votre réponse
Question orthographe est un service proposé par Woonoz, l'éditeur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire.