Accords verbes au conditionnel
« Dans un monde parfait je pourrais dormir profondément jusqu’à l’heure où je devrai réveiller les enfants » Cette phrase me semble comporter une erreur d’accord sur le 2eme verbe (qui devrait être au conditionnel aussi), mais son auteur affirme que le fait de « réveiller les enfants » ne fait pas partie du « monde parfait » donc s’accorde à l’infinitif. Il m’a mis le doute…
« Le conditionnel exprime un fait qu’on présente comme imaginaire et dont l’accomplissement dépend d’une condition énoncée ou non». (Grevisse).
L’indicatif indique une réalité.
L’heure à laquelle l’auteur doit réveiller les enfants peut être :
• un fait imaginaire :
Dans un monde parfait, je pourrais aussi avoir à réveiller les enfants et je pourrais dormir profondément, d’où l’emploi du conditionnel pour « devoir réveiller ». On a alors :
« Dans un monde parfait je pourrais dormir profondément jusqu’à l’heure où je devrais coucher les enfants ».
• une réalité :
Je dois, ou je devrai coucher les enfants, mais dans un monde parfait, je pourrais, malgré tout, dormir profondément, d’où l’emploi de l’indicatif pour « devoir réveiller », il semble que ce soit l’intention de l’auteur (on pourrait dire : Dans un monde parfait je pourrais dormir profondément jusqu’à l’heure où je dois réveiller les enfants). On a alors :
« Dans un monde parfait je pourrais dormir profondément jusqu’à l’heure où je devrai réveiller les enfants ».
Pour répondre au désir de l’auteur et grammaticalement le futur de l’indicatif se justifie (nul n’est besoin de discuter l’emploi du présent ou du futur pour le verbe devoir, les deux pouvant se justifier sans peine et l’auteur a choisi l’un d’eux selon ses besoins).
Je suis désolée, j’ai eu un problème d’ordinateur et mes messages ne se sont pas affichés : du coup, j’ai arrêté d’essayer car à chaque fois j’ai été créditée de 2 points, je vais en faire part au site pour des raisons d’équité.
Je voulais dire que le conditionnel relève de l’hypothèse (le monde parfait = je pourrais) alors qu’en effet, le réveil des enfants est ici ancré dans la réalité du locuteur… Je ne suis pas certaine qu’il faille appliquer une règle stricte de concordance des temps.
Avec le conditionnel, les règles de base sont pour moi (outre, Si je viens, il partira. (présent + futur)) :
Si je venais, il partirait. (imparfait+ conditionnel présent)
si j’étais venue, il serait parti. (plus que parfait + conditionnel passé)
Je pourrais venir à condition qu’il soit là. (cond.présent + subj/ présent)
etc.
Je suggérais le présent de l’indicatif, présent d’habitude ou de vérité générale : Dans un monde parfait je pourrais dormir profondément jusqu’à l’heure à laquelle je dois réveiller les enfants.
ou alors
Dans un monde parfait je pourrais dormir profondément jusqu’à l’heure de réveil des enfants ou avant de réveiller les enfants.
Il est assez dommage que nous ne connaissions pas le contexte, ce serait sans doute plus lumineux.
En tout cas, ce qui paraît évident c’est que dans notre monde imparfait, elle n’a pas la possibilité de dormir profondément et tranquillement, jusqu’au matin, heure de réveil des enfants.
Dans son monde idéal, elle n’a pas gommé les enfants de sa vie, ni changé l’heure de leur réveil, car ça n’est pas un problème. Ce qui change de la réalité, dans son monde idéal, c’est qu’elle peut dormir profondément jusqu’à cette heure-là.
Aussi, il me semble que le futur n’a rien à faire dans la seconde partie de cette phrase (cela n’aurait absolument aucun sens) et que le conditionnel s’impose.
Quoi qu’il en soit, le premier devoir d’un auteur est de se faire comprendre clairement de ses lecteurs (c’est la moindre des politesses, non ?…), et de ne pas lui imposer ce genre de « décodage ». Le meilleur conseil à lui donner est encore de changer sa phrase, afin que ses intentions et son message soient plus clairs.
Je suis d’accord avec vous Marla, il s’agit du monde idéal du narrateur, et la deuxième partie de la phrase fait également partie du rêve.
Elle pourrait dormir tant qu’il n’est pas l’heure de réveiller les enfants.
Sans l’ombre d’un doute, donc, « jusqu’à l’heure où je devrais réveiller les enfants ».
Concordance des temps chez les Bisounours…
Il n’est que de mettre la phrase à la 1re personne du pluriel, pour se convaincre de l’usage nécessaire du conditionnel : Dans un monde parfait ,nous pourrions dormir profondément jusqu’à l’heure où nous devrions réveiller les enfants.
NB : deuxième s’abrège en « 2e ».
Je ne suis pas sûr que mettre au pluriel soit plus convaincant que de laisser au singulier : je pourrais dormir jusqu’à l’heure où je « devrai » réveiller les enfants équivaut à nous pourrions dormir jusqu’à l’heure où nous « devrons » réveiller les enfants. À mon avis, mettre au pluriel ne prouve rien. Je pense qu’il vaut mieux faire appel au bon sens.
Désolé, mais c’est boiteux au niveau du sens, et cela s’entend mieux qu’à la 1re personne.
En ce qui me concerne, la justification de l’auteur me convient parfaitement. Le sens apparaît peut-être plus clairement avec la reformulation suivante, qui sépare davantage la réalité du rêve : « À une heure donnée, je devrai réveiller les enfants. Dans un monde parfait, je pourrais dormir profondément jusqu’à cette heure-là. »
Bonjour,
Dans cette phrase le choix des modes oppose le rêve à la réalité. Ici, le conditionnel présent [je pourrais…] exprime une action présente irréelle.: le narrateur s’imagine dans un monde parfait. Mais la réalité le rattrape: il n’est pas seul. Ses enfants dorment aussi et il faut /faudra les réveiller. On passe alors au mode indicatif qui exprime la réalité d’une action en la situant dans le temps présent ou futur, ce qui justifie : [ … je devrai réveiller les enfants.]
En conséquence, pour vous Joelle, la phrase est fausse telle qu’elle est écrite ?
Ce n’est pas faux mais je suggère l’indicatif présent qui correspond au présent d’habitude ou de vérité générale, car cette partie de la phrase est ancrée dans la réalité, comme l’a montré Vlav. C’est souvent une question d’interprétation.
je ne suis que novice dans le site, et cette question est clôturée peut-être depuis des mois! mais je trouve que la concordance des temps n’est pas mal, car « dans un monde parfait… » voilà ce qui se passerait – tout au conditionnel – même si réveiller les enfants existe dans la réalité.
ou alors, finir avec « jusqu’à ce qu’il soit l’heure de réveiller les enfants »: un subjonctif, me semble mieux que l’indicatif.
ah, les douloureux problèmes de la rédaction!