RE: Bien que (quoique)

Quel temps doit-on utiliser pour la subordonnée précédée de « bien que » quand la proposition principale est au futur ? Si l’emploi du subjonctif est obligatoire, alors cela donne :
– Je devrai marcher seule bien que (quoique) j’aie préféré être accompagnée.
Pourtant, il me semble que :
– Je devrai marcher seule bien que (quoique) j’aurais préféré être accompagnée.
corresponde davantage à l’idée d’espérance.

Barynia Débutant Demandé le 18 juillet 2024 dans Accords
5 Réponses

Bonjour,

Le mode propre à une proposition concessive est le subjonctif. Nombre de grammairiens ont érigé cela en règle et c’est ainsi que l’Académie française le conçoit. Par ailleurs, la valeur temporelle du subjonctif est faible puisque ce mode s’inscrit dans l’univers de l’irréel ou de la pensée. Il n’y a donc pas de contre-indication à écrire et à utiliser très simplement le subjonctif présent :  « Je devrai marcher seule bien que je préfère être accompagnée. »

On comprend néanmoins que le regret que vous exprimez a été pensé avant de prendre la décision de marcher seule. Il se situe dans le passé de votre énonciation et l’emploi d’un présent  en ramenant à une vérité d’ordre général manque alors de subtilité. On pourrait alors astucieusement utiliser le subjonctif plus-que-parfait qui a également valeur de conditionnel :  « Je devrai marcher seule bien que j’eusse préféré être accompagnée. » Cela sonne tout de même très archaïque et précieux !

Sachez au bout du compte et pour vous rassurer que la littérature regorge d’exemples d’emploi de l’indicatif,  spécialement du conditionnel, dans des concessives. Il conviendrait à cet égard que la règle rende compte de l’usage plutôt que de vouloir le tordre. Peu de gens vous contesteront donc  : « Je devrai marcher seule bien que j’aurais préféré être accompagnée.« , une formulation moderne et fidèle à l’intention de votre propos.

Enfin , vous pouvez aussi adoucir le rapport concessif et le résultat sera parfait : « Je devrai marcher seule, mais j’aurais préféré être accompagnée.« 

Bruno974 Grand maître Répondu le 18 juillet 2024

Bonjour Bruno,
Le conditionnel passé me turlupine un peu.
Il existe d’autres locutions exprimant le regret, la concession, qui feraient parfaitement l’affaire tout en acceptant l’indicatif : Je devrai marcher seule, mais j’aurais préféré être accompagnée.
« Je devrai marcher seule, même si je préférerais être accompagnée.  »
La concession ou le regret existe au moment de l’énonciation et non dans le futur

le 18 juillet 2024.

Bonjour Ouatitm,
Ce n’est pas une préférence personnelle. Le Grevisse cite presque une page entière d’exceptions à l’emploi du subjonctif après une conjonction de subordination exprimant la concession.

le 18 juillet 2024.

Bien sůr, je viens d’ailleurs d’en écrire une !
En revanche, la concession introduite par « bien que » ne supporte que le subjonctif.

le 18 juillet 2024.
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