BRÛLER VIF
Bonjour,
J’ai trouvé dans un livre de David Grann (une traduction donc) la phrase :
« Il avait brûlé vifs ses enfants. »
Finalement, bien que « vif » soit un adjectif, ce pluriel me fait douter, car j’aurais bien fait une utilisation adverbiale de « vif » dans ce contexte. J’écris sans aucun doute « elles ont été brûlées vives », mais « il a brûlé vif ses filles » ne m’aurait pas choquée. Comme si « brûler vif » dans cette forme active était une forme figée. Il y a parfois des formulations avec l’adjectif grand qui sont un peu identiques, du style « ouvrir grand les fenêtres ».
Qu’en pensez-vous ?
Amicalement,
Karine
Votre doute est compréhensible mais il ne s’agit pas ici d’une forme adverbiale de vif. Si c’était le cas, elle pourrait se déplacer, comme le « vrai » adverbe vivement : « Il avait vivement brulé ses enfants. » Il s’agit bien de l’adjectif vif (vivant) qui s’accorde avec le nom. Ce n’est pas une forme figée, juste un peu ancienne.
Bonsoir,
Dans « brûler vif« , vif est bien un adjectif qui s’applique à la personne, signifiant qu’elle est vivante lorsqu’on la met au bûcher.
Il n’y aurait pas de sens au travers d’un adverbe à qualifier de vivant l’acte de brûler.
Dans « Il avait brûlé vifs ses enfants. », la construction est attributive « Il avait brûlé ses enfants vivants. »
Un « feu vif » a un autre sens : le feu est ardent avec des flammes actives. Il faudrait alors dire « brûler dans un feu vif« .
@karine Aubry (question du 11 octobre 2024) : Comme vous avez pu le découvrir avec les réponses à votre question initiale, adjectif et adverbe ont souvent un rapport étroit au point que l’adjectif est utilisé sous la même forme lorsque l’adverbe ne s’est pas développé dans l’usage.
« Elle se tient droit(e) », « la voiture roule droit » montrent l’ambigüité de cet emploi. On pourrait utiliser droitement pour marquer la différence, mais l’usage ne le fait pas.
L’exemple de Vallès est donc de cet ordre : comme il n’existe pas d’adverbe pour dire « de manière rouge », c’est l’adjectif d’origine qui en tient lieu.
L’accord ne fait que suivre le sens, l’adjectif restant invariable en position adverbiale. Cela fait figure de difficulté de nos jours mais était monnaie courante auparavant.
Qui supprime des réponses ?
Toutes ces contributions sont intéressantes et ne s’excluent pas. Elles enrichissent au contraire la réflexion.
Merci à tous les trois
Personne ne supprime de réponse mais il semble qu’il y ait de temps à autre un bug du système. J’en suis aussi victime occasionnellement.
Bonjour,
Une nouvelle contribution sur ce même sujet, qui provient de L’Enfant, de Jules Vallès.
Chambaron vient de me rappeler les titres de l’auteur qui permettent de ne pas douter de ses choix orthographiques, mais on peut toujours suspecter une faute d’impression ou une évolution de la langue…
A la page 105 du format poche, il écrit : « … les lampions qui brûlent rouge dans la brume. »
Rouge est au singulier. Il est vrai que ce ne sont pas les lampions qui sont rouges, mais la couleur de la flamme…
Amicalement,
Karine