RE: Ils se sont plu
Question débattue à différents endroits, mais avec deux réponses différentes. Quelle est la bonne ? Accord ou pas ?
Je persistais à douter qu’ils se soient autant plu dans leurs nouvelles fonctions subalternes qu’ils voulaient bien le dire.
Et surtout où se trouve écrite la règle ?
Au XXIe siècle, nous devons encore vivre avec certaines préconisations d’instances (en premier lieu l’Académie française depuis sa création) qui piétinent allègrement les règles qu’elles ont elles-mêmes établies à d’autres moments. En France toute règle commence donc par des exceptions injustifiées.
Le verbe se plaire, pourtant essentiellement pronominal dans le sens de « se trouver bien », en fait partie. On devrait l’accorder avec le sujet comme dans s’emparer, s’envoler et tant d’autres, position défendue par de nombreux grammairiens (notamment Littré). Il n’admet d’ailleurs pas de complément direct ou indirect.
La désobéissance grammaticale a du bon lorsqu’elle place au dessus de l’arbitraire les vertus de la règle. On peut donc écrire sans trembler :
– Elles se sont plu au premier regard (l’une à l’autre)
– Elles se sont plues dans cette maison.
Il en va de même avec les deux autres fantaisistes de cette catégorie, se complaire et se rire.