Ils se sont plu
Question débattue à différents endroits, mais avec deux réponses différentes. Quelle est la bonne ? Accord ou pas ?
Je persistais à douter qu’ils se soient autant plu dans leurs nouvelles fonctions subalternes qu’ils voulaient bien le dire.
Et surtout où se trouve écrite la règle ?
Voici la règle.
Le participe passé ne s’accorde pas lorsque le verbe pronominal réfléchi ou réciproque admet un C.O.I.*
Les participes passés des verbes suivants sont invariables :
se plaire, se complaire, se déplaire, se rire, se convenir, se nuire, se mentir, s’en vouloir, se ressembler, se sourire, se suffire, se survivre.
Exemples :
– Ils se sont plu.
– Ils se sont déplu dans cet appartement.
– Elles se sont ri de son erreur.
Le Nouvel Obs « La conjugaison » (entre autres)
—————————–
*le pronom « se » est réciproque et non COD ;ils se sont plu = les uns ont plu aux autres (présence de la préposition = COI)
à comparer avec : ils se sont aimés = les uns ont aimé les autres (pas de préposition = COD)
Au XXIe siècle, nous devons encore vivre avec certaines préconisations d’instances (en premier lieu l’Académie française depuis sa création) qui piétinent allègrement les règles qu’elles ont elles-mêmes établies à d’autres moments. En France toute règle commence donc par des exceptions injustifiées.
Le verbe se plaire, pourtant essentiellement pronominal dans le sens de « se trouver bien », en fait partie. On devrait l’accorder avec le sujet comme dans s’emparer, s’envoler et tant d’autres, position défendue par de nombreux grammairiens (notamment Littré). Il n’admet d’ailleurs pas de complément direct ou indirect.
La désobéissance grammaticale a du bon lorsqu’elle place au dessus de l’arbitraire les vertus de la règle. On peut donc écrire sans trembler :
– Elles se sont plu au premier regard (l’une à l’autre)
– Elles se sont plues dans cette maison.
Il en va de même avec les deux autres fantaisistes de cette catégorie, se complaire et se rire.
Bonjour,
Le participe passé du verbe plaire fait partie de ces quelques uns qui sont invariables en toutes circonstances. C’est comme ça et cela figure dans la plupart des grammaires et ouvrages d’orthographe.