Point de suspension
Bonjour comment interpréter un point d’exclamation juste avant un point de suspension ?
On dit « des points de suspension ».
Définition de l’Académie :
Points de suspension, signe de ponctuation (…) qui montre que la phrase est inachevée ou qui suggère un prolongement possible de la pensée, une hésitation (on a dit aussi Points de réticence ; on dit parfois Points suspensifs).
Placés après un point d’exclamation, ils expriment souvent qu’on en reste sans voix.
Une extinction de voix couplée à une exclamation ? Voilà un oxymore audacieux contre lequel des pastilles au pin des Vosges s’imposent !
Un mélange d’émotions se traduit par plusieurs signes de ponctuation, ne croyez-vous pas ?…
C’est très théorique mais pourquoi pas si l’on a le temps pendant une lecture de s’attarder à de telles finesses ?
Comme expliqué dans ma réponse à votre précédente question, les points de suspension font mauvais ménage avec un point d’exclamation et votre doute en est la preuve. Les correcteurs et typographes goutent peu ce mélange hasardeux même si on peut bien sûr en trouver trace parfois. Entre l’exclamation bruyante et le doute de la suspension, il faut choisir.
Ravis de connaître votre point de vue personnel…
ABG99,
Je souhaite revenir sur ma réponse, pour l’illustrer un peu mieux.
J’ai écrit « Placés après un point d’exclamation, ils expriment souvent qu’on en reste sans voix. »
Mais Chambaron raille, comme bien souvent.
Peut-être ne peut-il ressentir plusieurs émotions simultanément, contrairement à la plupart des gens ?
Car en effet, voici ce que l’on trouve dans un excellent article de la BDL, très complet sur le sujet :
Que signifient les points de suspension ?
Les points de suspension peuvent exprimer, par exemple, l’inaccompli, l’inachevé, le non-dit, l’expression incomplète d’une idée, une hésitation du narrateur, une réflexion qui se prolonge, un silence, un secret, un sentiment tel que la perplexité, un effet de surprise ou un choc à venir, les rêveries ou les méandres d’un monologue intérieur.
On y trouve aussi l’association des points de suspension avec d’autres signes de ponctuation, et notamment avec le point d’exclamation.
Voir ICI
Par ailleurs, je n’ai pas le temps de chercher toutes les « traces » de l’emploi de cette association, les exemples se comptent par milliers, y compris chez les référents.
On utilise bien les points de suspension après un point d’interrogation, je ne vois pas ce qui peut nous en empêcher après un point d’exclamation…
Je vous donne un exemple, pour illustrer ma réponse :
C’est un criminel, tous les éléments le prouvent, et pourtant il n’a pas été condamné !…
Le point d’exclamation traduit ici l’exclamation du narrateur (il est scandalisé, ça le révolte), et les points de suspension qui suivent traduisent le sentiment de perplexité dans lequel cette nouvelle le plonge (face à une telle injustice, il en reste bouche bée, baba, sans voix).
Chambaron
Les points de suspension vont par trois, donc au pluriel uniquement…