L’eau a remonté/est remontée ?
Faut-il écrire : « L’eau a remonté jusqu’au grenier » ou « L’eau est remontée jusqu’au grenier » ?
Les deux auxiliaire sont en concurrence quand il n’y a pas de COD. C’est le cas ici.
Voir la BDL : MONTER : conjugaison avec ÊTRE et AVOIR | BDL
Quelques extraits de l’article :
Lorsque le verbe n’a pas de complément direct, les deux auxiliaires sont en concurrence. Autrefois, on privilégiait l’auxiliaire avoir lorsqu’on mettait l’accent sur l’action effectuée, et l’auxiliaire être lorsqu’on mettait l’accent sur le résultat de l’action. Aujourd’hui, toutefois, les tendances diffèrent.
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Lorsque monter est employé en parlant d’un niveau ou d’un prix, l’auxiliaire avoir est plus souvent employé que l’auxiliaire être.
- Le prix de l’essence a monté en flèche hier.
- L’eau du lac a monté encore aujourd’hui.
Dans votre phrase il s’agit bien d’un niveau.
Pour le verbe intransitif monter (ou remonter) on trouve la même variation d’auxiliaire que pour certains autres verbes : l’auxiliaire avoir exprime plutôt le mouvement, l’auxiliaire être le résultat : « L’eau a bien monté durant la nuit et elle est maintenant remontée à sa cote d’alerte. »
Historiquement, les deux auxiliaires ont pu se confondre au niveau du sens, ce qui provoque parfois un flou dans la construction requise. À comparer avec descendre qui subit la même incertitude (cf. la célèbre chanson J’ai descendu dans mon jardin…).
monter se conjugue avec l’auxiliaire avoir : j’ai monté les sept étages à pied ; le bagagiste a monté les valises.
sauf quand il signifie « atteindre un niveau plus élevé » : je suis monté me coucher vers vingt-trois heures, ils sont montés sur leurs grands chevaux ; mais : l’eau a encore monté cette nuit, les prix ont monté.
Inutile d’employer « remonter » sauf s’il y a une répétition de la montée. Ce qui est peut-être le cas.