Accord avec une poignée de, une montagne de
Bonjour,
Quelques doutes sur des accords. Dans la phrase suivante, j’ai spontanément accordé »seul » avec »poignée » et »faire » avec »élèves », est-ce correct ?
-Seule une poignée d’élèves faisaient l’effort de participer.
De même pour celle-ci:
– Il approcha une montagne de livres disposés sur une table.
Merci pour vos lumières.
Si vous accordez le verbe avec le complément du nom, alors, seuls se rapporte aussi au complément du nom. Une poignée de fait office de déterminant.
Seuls quelques élèves faisaient l’effort de participer
Seuls une poignée d‘élèves faisaient l’effort de participer
Ici du reste, ce sont bien les élèves et non la poignée qui participe. En réalité, « poignée a perdu son sens et ne sert qu’à déterminer le nom qui suit.
C’est très différent de :
Seule une poignée de coquillettes sera rajoutée à la soupe où « poignée a son sens de contenu d’une main fermée.
En ce cas, on a effectivement le choix avec le pluriel de seul et du verbe.
C’est la même chose pour montagne qui désigne ici une grande quantité. –> une montagne de livres disposés sur la table.
On peut concevoir le singulier, si vraiment on veut insister sur la métaphore (au demeurant usée) et la revivifier. Par exemple : une montagne de livres, avec ses escarpements, ses pics et ses vallées était disposée que la table.
On accorde selon le sens (accord dit par syllepse) selon que la tournure met en relief le groupe (nom collectif) ou ses composants:
– J’ai pu interpeler une poignée d’élèves qui bloquait la porte (l’appel n’est pas nominatif) mais Une poignée d’élèves (qui) faisaient l’effort de participer (acte plutôt individuel).
–Une montagne de livres obstruait la table (effet de masse) mais Une montagne de livres disposés en quinconce (ce sont bien les livres qui sont ainsi placés).
Le choix se fait donc au cas par cas.
Ce sont deux questions bien différentes.
* Avec un sujet collectif du type « une foule de gens », « un groupe de manifestants », « une poignée d’élèves », vous avez le choix entre conjuguer selon le nom exprimant la quantité (au singulier) et conjuguer selon son complément (au pluriel), selon ce sur quoi vous voulez insister.
Avec un déterminant précis comme « cette », ou avec un verbe portant forcément sur la quantité comme « suffire », ou avec un adverbe portant sur la quantité, ou avec l’adjectif « seul », on insiste forcément sur cette quantité et on conjugue au singulier :
— cette poignée d’hommes a réussi…
— une poignée d’hommes a suffi…
— à peine une poignée d’hommes a déserté…
— seule une poignée d’hommes a déserté…
— Seule une poignée d’élèves faisait l’effort de participer.
* « Une montagne de livres » n’est pas un collectif signifiant « beaucoup de livres ». Vous n’avez pas à hésiter entre « une montagne de livres est à lire » et « une montagne de livres sont à lire ». Ne cherchez pas de règle à appliquer. Vous avez juste une image, visuelle, que vous utilisez comme vous le souhaitez, la montagne représentant probablement un entassement, une haute pile de livres. Si vous parlez de livres disposés sur une table, ils ne forment pas une montagne, et ne dispose pas de montagnes sur les tables. C’est là le principal problème de votre phrase.