accord du complément « recherche »
Bonsoir,
Comment doit-on accorder « recherche » dans l’expression « avis de recherche » au pluriel. J’aurais tendance à laisser le singulier « des avis de recherche », mais je ne trouve pas de règle… Pourriez-vous m’aider, s’il vous plaît ?
Merci par avance,
Bonjour Chambaron,
Je vous remercie infiniment pour cette réponse très précise.
Vous souhaitant une excellente journée.
C’est le sens qui permet de choisir entre le singulier et le pluriel. Vous pouvez consulter cet article qui me semble à la fois mesuré et pédagogique.
Ici on a un mot abstrait, en général les mots abstraits restent au singulier. Dans le cas présent, soit les avis concernent la recherche d’une seule et même personne, auquel cas un pluriel est exclu : concernant la recherche de X plusieurs avis ont été publiés. S’il s’agit d’avis qui concernent différentes personnes, le pluriel pourrait s’envisager, mais me semblerait très maladroit : ?concernant les recherches de X, Y, Z, plusieurs avis ont été publiés vs concernant la recherche de X,Y,Z, plusieurs avis ont été publiés. Vous pouvez constater sur ce ngram que l’usage opte nettement pour le singulier, même si on trouve du pluriel.
Quand un complément de nom isolé (sans adjectif ni complément propre) n’est pas précédé d’un article, il est généralement au singulier. C’est ce qu’on nomme parfois le singulier générique car en linguistique le pluriel est un marquage spécifique.
Autrement dit, lorsqu’il y a doute et que le pluriel n’est pas évident, c’est le singulier par défaut.
Dans La femme est l’avenir de l’homme ; un homme averti en vaut deux ; homme de paille vaut femme d’or, je vois des singuliers génériques, mais point dans avis de recherche.
Dès que l’on doit pinailler pour savoir si on met un singulier ou un pluriel, c’est qu’on est dans le cas que j’évoque. Linguistiquement, le singulier est « primaire », le pluriel un cas annexe. C’est pour cela que l’on n’entend pas, le plus souvent, la différence, parce qu’elle n’a pas de vraie importance sémantique. Or l’oral représente plus de 90 % des échanges entre les humains.
Mais il faudra longtemps avant que cette idée simple et basique soit comprise par tous ceux qui aiment emberlificoter les principes. On verra donc encore des centaines de questions de ce type sur ce site tant l’insécurité linguistique est ancrée dans la culture de la langue en France…
Je ne vois pas bien ce que vous entendez par singulier primaire et pluriel annexe, ce qui est certain c’est que la notion de singulier générique que vous évoquiez précédemment n’est pas pertinente en l’espèce.
Sinon, je trouve vraiment surprenante votre remarque sur l’inimportance sémantique du pluriel. Si en français les substantifs portent rarement une marque du pluriel audible, c’est parce que ce sont les déterminants qui donnent cette information. Seulement voilà, pas d’bol, il y a des fois où le substantif n’est pas précédé d’un déterminant – ou bien déterminant il y a, mais il est contracté et ambigu ; mais ce n’est pas parce que le déterminant est absent ou inaudible que ça autorise à conclure que le singulier est le nombre par défaut. Ainsi, je pense que les locuteurs à accepter une/des réserve(s) d’animal seront fort minoritaires (et probablement sous l’emprise d’une fièvre de cheval contractée lors d’une course de chevaux).