« …que m’a values mon… »
Bonjour,
J’ai un problème de compréhension sur l’accord effectué dans la phrase suivante et… plus j’y réfléchis, plus je m’y perds.
Il doit forcément y avoir un élément que je zappe, pouvez-vous m’éclairer s’il vous plaît ?
Merci d’avance
Phrase que j’ai lue : « Les nombreuses critiques que m’a values mon article. »
Si je résume grossièrement mon cheminement, il est celui-ci :
C’est « mon article (sujet) qui a valu (verbe) à moi (COI) de nombreuses critiques (COD non circonstanciel) ».
Dans la phrase exemple, le COD est bien placé avant l’auxiliaire donc à priori effectivement l’accord du PP devrait se faire au féminin pluriel… Mais je coince sur cet accord et/ou avec la formulation de la phrase et/ou avec le « m’a« associé à « values »
1 – Pour moi, c’est l’article qui m’a valu x ou y, donc j’écrirais « valu » avec accord masculin singulier « m’a valu » (que m’a valu mon article)
2 – C’est le verbe valoir qui n’est peut-être pas approprié et/ou mal positionné par rapport à ce que souhaite exprimer la phrase ?
3 – C’est la formulation de la phrase dans son ensemble qui me fait coincer sur l’accord ?
4 – Ou bien c’est mon cheminement qui est à côté de la plaque ?
(NB. J’ai exploré la voie pronominale sans trop y croire, mais au moins pour le cas où. Je n’ai rien trouvé de ce côté-là)
Bonjour,
Valoir signifie ici « procurer, causer ». Il est donc employé transitivement et admet un COD qui est, vous l’avez fort bien analysé, que mis pour les nombreuses critiques.
L’accord se fait bien avec ce COD au féminin pluriel.
Vous pouvez donc vous fier à votre raisonnement : « C’est mon article (sujet) qui a valu (verbe) à moi (COI) de nombreuses critiques (COD non circonstanciel) ».
Bonjour PhL,
Je crois au contraire que j’avais/j’ai tout faux… parce que même si je comprends parfaitement le principe (et la règle), la phrase et cet accord pourtant logique (féminin pluriel avec le COD antéposé)… me pose toujours souci.
Je ne comprends pas pourquoi. Ce qui est certain c’est que, malgré cette règle, j’aurais hésité et je n’aurais pas fait l’accord…à tort (juste parce que je ne sens pas cet accord)
Comme vous, Joelle m’avait très bien expliqué la « méfiance » à avoir avec le sens figuré. J’ai trouvé sa référence qui confirme parfaitement vos deux propos. https://www.cordial.fr/grammaire/manuels/PP_COUTE.htm
Le problème vient donc clairement de moi.
Merci de m’avoir répondu PhL
En fait….après multiples recherches et cheminements…..je ne suis pas certaine d’avoir eu tout faux.
J’écrirai la phrase avec l’accord suivant : « Les nombreuses critiques que m’a valu mon article. »
Votre commentaire m’a donc aidée à cheminer.
Merci PhL
Prenez l’exemple donné par le Larousse : « Lorsque valoir est employé transitivement (= procurer), le participe passé s’accorde : les soucis que cette démarche lui a valus (accord avec le complément d’objet direct placé avant avoir). »
Les nombreuses critiques que m’a values mon article n’est pas une phrase Cocojade. Ou du moins elle est inachevée.
Exemple de suite : Les nombreuses critiques que m’a values mon article étaient injustifiées.
A partir de là, on peut analyser.
Voici les deux phrases de base :
1 Les nombreuses critiques étaient injustifiées
2 Mon article m’a valu ces nombreuses critiques
Quand on subordonne 2 à 1, pour éviter de répéter « nombreuses critiques » on utilise un pronom qui en plus est relatif (il relie les propositions). On choisit « que » parce que ce qui est à remplacer est COD.
L’accord du PP se fait avec le COD maintenant placé avant.
—-
Pour pousser un peu plus loin (parce que je sais que vous aimez bien) :
Mon article, qui m’a valu de nombreuses critiques, était pourtant excellent
Phrases de base :
1 Mon article était pourtant excellent.
2 Mon article m’a valu de nombreuses critiques.
« mon article » à remplacer en 2 est sujet : on choisit « qui » pour le remplacer.
Mon article m’a valu de nombreuses critiques qui étaient injustifiées.
Phrases de base :
1 Mon article m’a valu de nombreuses critiques.
2 ces nombreuses critiques étaient injustifiées.
« ces nombreuses critiques » à remplacer en 2 est sujet : on choisit « qui » pour le remplacer.
>> Il y a donc plusieurs façons de subordonner, cela dépend de ce dont on parle, ce dont on veut faire le thème et ce dont on veut faire le propos
Vos réponses et vos compléments sont toujours aussi intéressants Tara… je vous en remercie.
(et je confirme que j’aime beaucoup aller un peu plus loin, cela me permet souvent meilleure compréhension en élargissant la vision de manière plus globale, plus « visuelle »)
Vos propos sont limpides.
Sujet=qui
COD=que
(et honnêtement… je l’avais peut-être appris à l’école, mais je ne m’en souvenais plus du tout. Je n’y avais pas prêté attention depuis ni même ne l’avais remarqué)
Concernant la phrase « Les nombreuses critiques que m’a values mon article. », le cheminement et l’accord avec le COD antéposé est logique… et je le sais (et je m’en doutais avant même de poser la question).
Je l’ai tout de même posée, car en dépit de tout bon sens…, cet accord ne me plaît pas.
En fait, je crois que ceci est très probablement tout simplement lié : 1) au verbe « valoir » 2) à la formulation de cette portion de phrase.
Il me semble que si celle-ci avait été formulée autrement, peut-être comme « Les nombreuses critiques que mon article m’a values », l’accord m’aurait semblé plus logique.
Mon « problème » semble donc se résoudre
Bonne fin de soirée Tara
Je note à nouveau (avec plaisir) que les règles ont (majoritairement) logique, mais qu’au bout du compte, c’est le narrateur, seul, qui est en mesure de savoir avec précision ce qu’il cherche à exprimer… d’où parfois des variantes inattendues (pour mémo, futur/conditionnel 😉 )
Pas satisfaite par tout cela. J’ai réfléchi pour quelle raison cet accord vous gênait et j’ai dû reconnaître qu’il me gêne aussi.
D »abord un point de détail :
Les nombreuses critiques que mon article m’a values vous semblerait peut-être plus logique, dites-vous. Pourtant, avec Les nombreuses critiques que m’a values mon article, nous ne faisons qu’inverser le sujet ce qui ne peut altérer la logique.
Votre remarque concernant le sens du verbe « valoir » m’intéresse davantage. Certes, il signifie ici procurer, causer, entraîner pour quelqu’un telle ou telle conséquence (bonne ou mauvaise) -TLF- , et il semble qu’on puisse le remplacer par le verbe « causer » par exemple .
« Que » est-il COD ? ce qui revient à dire : la phrase permet-elle la transformation passive ?
– Avec « causer » pas de problème : de nombreuses critiques ont été causées par mon article. Notons quand même que le COI saute. Il faudrait se demander pourquoi …
Mais revenons à « valoir »?
– mon article m’a valu de nombreuses critiques > °de nombreuses critiques ont été values par mon article
Eh bien même en faisant sauter le COI cela ne fonctionne pas! Vous avez donc raison « que » n’est pas COD : Quelle est donc sa fonction ?
Dans la construction valoir quelque chose à quelqu’un, le verbe valoir se comporte comme un attributif ; même s’il n’y a pas équivalence stricte entre les deux termes, on peut entendre : mon article m’a valu de nombreuses critiques comme mon article = pour moi de nombreuses critiques
Puisqu’il n’y a pas de COD, je choisis donc de ne pas faire l’accord : Les nombreuses critiques que mon article m’a valu
Merci Cocojade pour votre finesse d’analyse et votre exigence.
Alors là ! Je suis estomaquée par votre déroulé Tara ! (et je vous suis très reconnaissante d’avoir continué à chercher « pour quelle raison » cet accord me chagrinait)
Parce que moi aussi de mon côté, je continuais à y réfléchir et que… J’en étais arrivée à me dire qu’en définitive….. peu importait dans quel sens je retournais cette portion de phrase… L’accord féminin pluriel ne m’allait toujours pas !
Depuis hier, j’ai donc moi aussi cherché d’autres voies me permettant de comprendre (je ne supporte pas de ne pas comprendre, vous le savez) ce qui ne m’allait toujours pas.
Sans avoir pu me l’exprimer concrètement comme vous venez de le faire (magistralement 😉 ), j’en étais arrivée à la même conclusion que vous.
En effet, pour moi, ce « que » n’est pas un COD qui reprend « les nombreuses critiques ».
Au mieux, s’il devait absolument être considéré comme un COD dans cette phrase, pour moi, il reprendrait… mon article (aussi étonnant que cela puisse sembler)
Pour mémo, la portion de phrase est : « Les nombreuses critiques que m’a values mon article. »
Comme vous l’aviez suggéré, je l’ai complétée pour qu’elle devienne une véritable phrase, à savoir :
« Les nombreuses critiques, que m’a values mon article, étaient injustifiées«
J’ai également remplacé le verbe valoir par le verbe causer (parce que c’est le PP de valoir qui me posait un problème, je voulais en sortir)
Mon cheminement a été, basiquement, d’identifier le sujet et le COD
(+ accessoirement le COI que je retire de l’équation parfois, car il n’a aucun lien avec l’accord recherché)
C’est dans ce but précis que j’ai recommencé à formuler ladite phrase, sous différentes formes.
cas 1 – J’(sujet) ai eu (quoi ?) de nombreuses critiques (COD) injustifiées À CAUSE de mon article (CC cause) = ok
cas 2 – Mon article (sujet) A CAUSÉ (quoi ?) de nombreuses critiques (COD) injustifiées, à moi (COI) = ok
(cela ne se dit pas ainsi, je le sais, mais c’est pour l’exemple)
cas 3- Mon article (sujet) A CAUSÉ (quoi ?) de nombreuses critiques (COD) injustifiées = ok
cas 4 – Des nombreuses critiques (sujet) m’ont été causées (par quoi ? ) par mon article (COI), elles étaient injustifiées = ok
cas 5 – Les nombreuses critiques (sujet) qu’a causé (quoi ?) mon article (COD) étaient injustifiées= ok
et… cas 6 – Les nombreuses critiques (sujet) que m’ (COI) a causées (quoi ?) mon article (COD) étaient injustifiées = NON POUR MOI.
1 – Parce que le PP ne s’accorde pas avec le sujet lorsque qu’il est employé avec l’auxiliaire avoir (elle a mangé des pommes. Ils ont mangé des pommes)
2 – parce que le PP ne s’accorde pas avec le COI (elles ont mangé toutes les pommes de Michèle – Elles m’ont mangé toutes mes pommes)
2 – parce que le PP ne s’accorde avec le COD que lorsque ce dernier est placé AVANT le verbe.
Donc la phrase correcte me semble être : Les nombreuses critiques que m’a causé mon article étaient injustifiées
Voulant examiner ceci sous un autre angle, j’ai remplacé MON article par MES articles puis j’ai changé la phrase pour extrapoler un autre contexte similaire.
1 – Les nombreuses critiques que m’a causé mes articles étaient injustifiées = non pour moi car j’enlèverais un doute, j’écrirais « Les nombreuses critiques que m’a causé la parution de mes articles étaient injustifiées
2 – Les nombreuses critiques que m’ont causé mes articles étaient injustifiés = oui pour moi
Phrase différente
Dirait-on » les soucis que m’a causé mes différentes prises de position en valaient la peine » ?…je ne crois pas.
Dirait-on » les soucis que m’ont causées mes différentes prises de position en valaient la peine » ?
Il y a plusieurs prises de positions donc m’ont me semble déjà plus adapté, mais concernant l’accord féminin pluriel, le COD étant après le verbe…je ne crois pas
Dirait-on » les soucis que m’ont causé mes différentes prises de position en valaient la peine ». ?… je choisirais cette option.
Le cheminement (très long, excusez-m’en) me semble être exactement le même avec le verbe valoir.
« Les nombreuses critiques, que m’a valu mon article, étaient injustifiées »
Je vous remercie à nouveau Tara.
Tout ceci m’a mis le cerveau à l’envers (c’est peu dire), mais je suis heureuse d’avoir réussi à trouver ce qui « coinçait » pour moi, et votre aide m’a été précieuse.
ps : Si mon déroulé vous semble à côté de la plaque, n’hésitez pas à me le dire surtout
J’ai également suivi la piste « cause » et « conséquence ».
« acteur » et « subissant »
Je ne vais pas en rajouter une couche, mais je crois que cela tend à confirmer également nos échanges
En quoi vous avez eu raison ! J’ai suivi aussi cette piste. Ce qui m’a trompée, c’est que cette notion de conséquence se trouve aussi dans les verbes « cause »r et « provoquer ».
Excusez-moi mais je ne vais pas répondre à votre raisonnement mais plutôt vous communiquer le résultat de mes nouvelles cogitations :
Rappelons : La phrase de forme sujet/agent + verbe + complément/objet peut se transformer en sujet/objet + verbe avec auxiliaire être + préposition + complément/agent : Le vent secoue les branches > les branches sont secouées par le vent.
Mon article a causé des critiques > ces critiques ont été causées par mon article > critiques = COD —ça marche.
Mon article a provoqué des critiques > ces critiques ont été provoquées par mon article > critiques = COD —ça marche aussi.
Mon article m’a valu des critiques : mon article sujet/agent + verbe + complément/objet ? > des critiques m’ont été values par mon article ? —non ça ne marche pas
J’ai eu tort d’éliminer de mon raisonnement le COI « me ».
La phrase Mon article m’a valu des critiques signifie : Mon article a fait/a eu pour conséquence qu’on m’a adressé des critiques / que des critiques m’ont été adressées*
Où on voit que le nom « critique n’est pas COD de faire mais pris dans un complément circonstanciel de conséquence sous-entendu dans lequel il est COD d’un autre verbe*. Il ne peut donc pas gérer l’accord du PP du verbe n°1
*on voit, dans mon développement, que c’est le PP du verbe sous entendu qui s’accorde avec le COD antéposé.
J’étais donc dans l’erreur en parlant de verbe attributif. C’est le sens du verbe « valoir » ainsi utilisé qui interdit l’accord.
Moi aussi je suis turlupinée tant qu je n’ai pas compris…
Bonjour Tara,
En effet, dans notre cas, il me semble que nous devons réfléchir non pas uniquement en notion de sujet/verbe/COD (antéposé ou pas) mais en notion de « groupes » cause + conséquence-tort causé + à qui
Le verbe valoir (tel qu’il est employé dans la phrase) m’impose d’ailleurs à lui tout seul cette démarche de réflexion.
Qu’est-ce qui a valu (sujet/cause/action liés dans un même groupe) quoi (conséquence/tort) et… à qui ?
Cela a valu À
J’ai causé du tort À
Cela a valu une punition À
Cette intervention a coûté cher À
Cela a procuré du plaisir À
Donc comme vous, je pense effectivement que le COI, bien que non concerné par l’accord du PP, n’est pas à enlever de l’équation, bien au contraire,
Pour moi, dans notre cas de figure, il fait partie intégrante du groupe verbal de cause, il le lie, le soude et il souligne que ce groupe ne peut pas s’accorder avec un autre groupe. (on remarque par ailleurs qu’avec la présence du COI, la phrase globale a un sens mais que sans lui, la phrase ne veut plus rien dire)
« Mon article m’a valu de nombreuses critiques injustifiées = ok
Cause = Mon article m’a valu = SUJET/ GV Complément circonstanciel de cause
Conséquences = de nombreuses critiques injustifiées (GN complément circonstanciel de conséquences)
Conséquences subies par = m'(moi) COI
Le COI est ici clairement identifié et il est au centre même du GV de cause.
Si le COI est enlevé du groupe, la phrase entière ne veut plus rien dire, car elle devient incomplète (ou mal formulée)
Mon article a valu de nombreuses critiques injustifiées. = non (on attend une suite… à qui)
Mon article a valu de nombreuses critiques à mon éditeur = ok
ou bien… Mon article a suscité de nombreuses critiques = ok
Le cas de figure est le même avec la phrase dont l’accord nous perturbait (values)
Les nombreuses critiques, que m’a valu mon article, étaient injustifiées »
Les nombreuses critiques = SUJET/GN Complément circonstanciel de conséquences
Que m’a valu mon article (GV/Complément circonstanciel de cause INCLUANT le verbe et le PP et le COI)
m’=à moi (COI)
En résumé, c’est mon article qui a valu x y ou z à quelqu’un.
À mon sens, ce groupe verbal ne peut pas s’accorder avec un autre groupe.
On notera par ailleurs que si l’on enlève ce groupe de la phrase, celle-ci tient toujours la route (ce groupe verbal est, de fait, entouré de virgules)
Comme on notera que si on devait le remettre dans la phrase, on l’y replacerait tel qu’il est, avec son accord… qui lui est propre
Bon…Tara
Je viens de lire le dernier commentaire de PhL
Je ne sais plus où j’en suis.
D’un côté, je ne pense pas avoir complètement tort, je ne pense pas non plus que vous ayez complètement tort, et d’un autre côté… une sorte de « mur » de règles (difficilement contestables)
Je crois que je vais abandonner ce sujet (… pour quelque temps)
(D’ici là, j’écrirai tout de même Les nombreuses critiques, que m’a valu mon article, étaient injustifiées, car c’est ce qu’il me semble logique d’écrire)
« Lorsque valoir est employé transitivement (= procurer), le participe passé s’accorde : les soucis que cette démarche lui a valus (accord avec le complément d’objet direct placé avant avoir).
Comme vous le dites : une règle. Si on oublie que Larousse n’est pas toujours au top, il reste que c’est une règle à appliquer sans réfléchir, donc : précisément ce que je me refuse de faire.
———-
Après nouvelles recherches et réflexions, je reviens à mon idée d’attribut.
Voici ce que je lis dans l’article de C. Leclère Classes de constructions directes sans passif :
——–
Être et les verbes à attributOn sait que le verbe être, auxiliaire du passif, n’a pas lui-même de forme passive :
Paul est un artiste connu * Un artiste connu est été par Paul
Son complément direct est appelé attribut plutôt qu’objet direct (bien que, souvent, il puisse répondre à la question en que ? et / ou se pronominaliser en le). Une petite série de verbes est traditionnellement considérée comme prenant de la même façon un attribut du sujet. Nous en avons ajouté quelques autres qui sont, pour la distribution considérée, des variantes aspectuelles de être :
——
Eh bien mais reprenons notre phrase : mon article m’a valu de nombreuses critiques
Ne signifie-t-elle pas : mon article a été pour moi (l’occasion) de nombreuses critiques ?
Cette analyse est plus simple et montre une fois encore, que « critiques » n’est pas COD mais attribut d’où l’impossibilité de transformation passive.
Bonjour Tara,
J’ai essayé de suivre votre raisonnement avec beaucoup d’intérêt et d’attention, mais je dois admettre que mes connaissances limitées ne m’ont pas permis de le comprendre, comme je l’aurais souhaité.
Je décèle cependant que pour vous, les choses sont claires, critiques ne peut pas être COD car il est attribut. Ce qui explique, pourquoi cet accord (values) ne nous semblait pas juste.
Je crains que vous ne soyez déçue par ce que j’ai cru comprendre, mais je le dis tout de même pour l’exercice. (ceci étant dit, j’ai l’impression que je m’expose à un zéro pointé 😉 )
1 – Votre analyse démontrerait qu’il est impossible de formuler la voie passive sans y faire intervenir le réel COD.
Mon article a été pour moi (quoi ?) de nombreuses critiques …n’a en effet aucun sens.
Mon article a été pour moi (quoi ?) « l’occasion » de nombreuses critiques…a un sens.
Donc « l’occasion » est le réel COD sous-entendu et démontre que nombreuses critiques n’est en réalité qu’attribut.
… ce serait cela ? (je crains la note…)
2 – L’ensemble démontrerait que valoir est dans notre cas un verbe attributif ?
mon article a été pour moi (mon & moi = indissociables)
mon article m’a valu (mon & m’ = indissociables)
L’accord du PP valu avec « mon article » serait donc effectivement le seul de correct.
… ce serait cela ? (si oui, j’en serai ravie)
Cependant…
La phrase qui sert d’exemple à votre dernière analyse n’est pas à proprement parler la phrase d’origine (même si le sens est parfaitement respecté pour les besoins). Celle-ci était :
Les nombreuses critiques que m’a values mon article.
Nous le savons toutes deux, pour moi « values » est incorrect. Seul valu accordé avec mon article me semble possible, ceci depuis le début. (« mon article a valu « à moi« étant à mes yeux indissociable et peu importe le genre/nombre des conséquences que mon article a pu engendrer).
J’ai essayé de refaire votre exercice d’analyse en gardant cette fois « les nombreuses critiques » en début de phrase mais… je n’y arrive pas.
Espérant que mon professeur ne sera pas trop sévère 😉
Merci beaucoup pour vos analyses poussées et passionnantes Tara
Bonne fin de dimanche !
Votre analyse porte d’abord sur Mon article a été pour moi l’occasion de nombreuses
critiques…
N’oublions pas qu’il ne s’agit que d’une équivalence avec notre phrase de départ
Néanmoins : attention « être » n’a jamais de COD. occasion est attribut. C’est d’ailleurs tout le GN : l’occasion de nombreuses critiques qui est attribut.
Et c’est la base de mon raisonnement : pas de COD mais un attribut.
Mon article m’a valu de nombreuses critiques : valoir = a été l’occasion il est donc lui aussi attributif ==> où est l’attribut ? nombreuses critiques – attribut de quel sujet ? mon article.
Le PP n’a aucun motif de s’accorder avec quoi que ce soit puisque il n’y a aucun COD.
Vous allez me dire : « ah ? mais alors le PP s’accorde avec le sujet ! »
Exemple : elle a été belle
Oui mais :le PP appartient au verbe attributif et n’est pas lui-même en position d’attribut ; il introduit un attribut et il est accompagné de l’auxiliaire avoir !
Elle a été une belle compagne – elle a semblé stupéfaite : l e PP du verbe ne bouge pas
==> valu ne s’accorde pas avec article.
Bon… je crois avoir compris (enfin !)
Conclusion
valu ne s’accorde pas avec le COD (car critiques n’est pas COD dans cette phrase)
valu ne s’accorde pas avec le sujet non plus puisqu’employé avec l’auxiliaire avoir
valu reste »valu »car « a valu »
valu est le PP qui appartient directement au verbe attributif « valoir » employé avec l’auxiliaire avoir
Elles m’ont valu
Elle m’a valu
… Que de réflexions ce sujet m’aura-t-il valu ! 🙂
Merci Tara
Merci à vous Cocojade.
Mais gardez à l’esprit que nous sommes à contre courant ! Très logiques cependant. J’adore.