mots composés : trait d’union, simple espace ou tout accolé
Dans le vocabulaire médical, beaucoup de mots sont composés de plusieurs racines. Je crois que la « tendance actuelle » serait de tout accoler sans même utiliser de trait d’union. Dans certains cas, prenons par exemple le scanner thoraco-abdomino-pelvien, comme on a affaire à des unités de sens n’ayant pas de rapport d’interdépendance entre elles, je mets des tirets. Mais dans beaucoup d’autres cas, je doute…
postérolatéral ou postéro-latéral, par exemple.
Il y a effectivement une tendance ancienne et durable à remplacer le trait d’union par la soudure (terme technique des linguistes) dans de nombreux mots français. C’est souvent le signe de leur intégration ultime à la langue, de leur naturalisation complète pour les racines grecques, latines ou étrangères. Il n’y a là rien d’extra-ordinaire…
Les dernières modifications en nombre datent de 1990 : elles sont contestées, mais sur ce chapitre elles perpétuent simplement un mouvement amorcé depuis près de deux siècles par l’Académie. Vous pourrez utilement consulter le détail du chapitre A consacré à votre question dans le récapitulatif qu’en donne www.renouvo.org/regles.php . Des centaines de mots courants se trouvent maintenant soudés comme l’étaient déjà des milliers d’autres formés sur un modèle identique.
Relativement aux mots techniques, scientifiques ou de circonstance, il n’y pas à ma connaissance de règle dominante, mais on peut se servir de son bon sens. Le trait d’union permet de faire ressortir les différentes racines et de percevoir rapidement le sens d’un mot plutôt rare. Si, de plus, les racines sont longues et nombreuses, le supprimer est le plus sûr moyen de faire hésiter le lecteur, voire de le faire se tromper. C’est à l’encontre de la typographie, qui vise à rendre confortable et fiable la lecture.
Il faut enfin tenir compte de votre lectorat : si vous êtes lus par des spécialistes de contorsions lexico-grammatico-syntaxiques, vous pouvez sans état d’âme supprimer ce petit trait fait pour favoriser l’union. Sinon, …
Le Conseil superieur de la langue française préconise l’agglutination des mots formés d’éléments latins ou grecs passés dans l’usage, céphalorrachidien, etc. C’est la tendance actuelle, dans les dictionnaires et dans l’usage. Toutefois, si la soudure produit une suite vocalique de nature à provoquer une mauvaise lecture, le trait d’union est préférable : intra–utérin, etc.
Le mot thoraco–abdomino–pelvien ne saurait se passer des traits d’union, il est long et n’est pas passé dans l’usage.
On écrira post–hypophyse, post–sphénoïde, mais postopératoire.
Je pense que l’on peut écrire postéro–latéral ou postérolatéral selon qu’on se place du point de vue médical ou du point de vue usage, car c’est aussi un mot qui est entré quasiment dans l’usage comme postopératoire, postnatal (quoique post–natal soit admis).
Après réflexion, j’en arrive à la conclusion suivante : l’usage est de souder les différents éléments. On écrira donc postérolatéral ; quand il y a plusieurs composés, l’usage hésite mais conserve, le plus souvent et comme vous l’avez fait, les traits d’union.