Prête de ou prête à
Bonjour,
Si je résume à ma manière :
Site que je ne suis pas près de quitter (proche du moment de le quitter – notion de proximité/temps)
Je ne vois pas d’autre préposition que de pour ce cas de figure.
Site que je ne suis pas prête à quitter (je ne suis pas encore en mesure de quitter ce site, je n’y suis pas encore préparée)
Ma question porte sur ce deuxième cas de figure et le choix de la préposition.
1 – Site que je ne suis pas prête à quitter= je ne me sens pas encore assez préparée/opérationnelle aujourd’hui pour le faire.
Serait-il incorrect d’envisager également la préposition suivante ?
2 – Site que je ne suis pas prête de quitter.
Certes cela se rapproche fortement du sens de près de car cela intègre une notion de proximité/temps.
J’y vois cependant les notions supplémentaires de « préparation », de »condition » ou encore de « volonté ». Notions qui sont donc liées à un état. (sens propre ou figuré)
En clair : état/condition + proximité/temps
Pensez-vous que les deux prépositions soient envisageables ?
Merci d’avance
Nettement non (en tous cas plus aujourd’hui en français contemporain).
Prêt signifie « préparé », « disposé »: tous ces adjectifs ne peuvent être suivis de la préposition « de ».
°Je suis préparé/disposé de sortir ?
La préposition « à » suggère l’idée d’une disposition, d’une aptitude (que n’a pas (ou plus) « de » » :
Voici ce qu’en dit le TLF
Adjectif + à + infinitif ou substantif d’action
une intelligence apte à tout comprendre
des femmes ardentes à conquérir un …
une nature ardente à s’épancher
un caractère enclin à dominer
impropre à remplir ses fonctions
impuissant à maîtriser
apte à gérer ses affaires
porté à faire qqc.
>>Ci-dessus quelques uns des exemples donnés, auxquels on peut ajouter : prêt à sortir / recevoir des critiques …
Mais votre question a son intérêt. Voici ce que dit l’Académie :
Longtemps l’adjectif prêt put se construire avec la préposition de. On trouve facilement cette construction chez les classiques : « Il tenait un moineau, dit-on / Prêt d’étouffer la pauvre bête / Ou de la lâcher aussitôt/ pour mettre Apollon en défaut… » (La Fontaine, L’Oracle et l’Impie). Après le XVIIIe siècle, cet usage tend à disparaître, même si prêt de se lit encore chez Proust et semble réconcilier, grammaticalement à tout le moins, Robespierre, qui écrit : « s’il est vrai […] qu’un grand complot est prêt d’éclater.. », et Chateaubriand, chez lequel on lit : « Madame Jérôme Bonaparte, prête d’accoucher… » Aujourd’hui prêt se construit avec à et signifie « préparé pour, disposé à », et l’on écrit près de pour dire que quelqu’un est sur le point de faire quelque chose (sans oublier, bien sûr, que la locution près de indique aussi la proximité spatiale : Il habite près de Paris).
Désolé Tara, j’écrivais ma réponse pendant votre publication. Je vois que nous avons les mêmes sources.
Bon… ma raison se gardera bien ici de s’insurger 😉
Vos arguments sont clairs et étayés.
Néanmoins… Je ne peux m’empêcher d’avoir la satisfaction très personnelle (égo?) de savoir qu’il y a déjà eu débat sur mon questionnement… ainsi qu’historique rejoignant (en quelque sorte) mon sentiment.
Pour le langage écrit attendu de nos jours par les référents en la matière, je suivrai la règle « devenue » adéquate.
En revanche, si j’étais écrivain, selon mon ressenti au moment x de l’écrit, je ne la suivrais cependant pas obligatoirement (… et je pourrais, d’une certaine manière, m’en justifier)
Merci pour vos recherches Tara.
Bonne soirée
Bonjour,
« Prêt de » n’est plus utilisé mais l’a été. (TLFi) Je n’ai pas trouvé avec « de » l’expression d’une proximité dans le temps.
Voilà ce qu’en dit l’Académie : « Longtemps l’adjectif prêt put se construire avec la préposition de. On trouve facilement cette construction chez les classiques : « Il tenait un moineau, dit-on / Prêt d’étouffer la pauvre bête / Ou de la lâcher aussitôt/ pour mettre Apollon en défaut… » (La Fontaine, L’Oracle et l’Impie). Après le xviiie siècle, cet usage tend à disparaître, même si prêt de se lit encore chez Proust et semble réconcilier, grammaticalement à tout le moins, Robespierre, qui écrit : « s’il est vrai […] qu’un grand complot est prêt d’éclater.. », et Chateaubriand, chez lequel on lit : « Madame Jérôme Bonaparte, prête d’accoucher… » Aujourd’hui prêt se construit avec à et signifie « préparé pour, disposé à », et l’on écrit près de pour dire que quelqu’un est sur le point de faire quelque chose (sans oublier, bien sûr, que la locution près de indique aussi la proximité spatiale : Il habite près de Paris). »
Bonsoir PhL,
Je viens de répondre à Tara avant d’avoir vu votre commentaire.
Celui-ci rejoint totalement le sien et vous avez apporté tous deux, dans le même temps, les mêmes éléments de réflexion. Ma réponse va donc être identique.
« Pour le langage écrit attendu de nos jours par les référents en la matière, je suivrai la règle « devenue » adéquate.
En revanche, si j’étais écrivain, selon mon ressenti au moment x de l’écrit, je ne la suivrais cependant pas obligatoirement (… et je pourrais, d’une certaine manière, m’en justifier) »
Je vous remercie d’avoir pris le temps de me répondre PhL
Je vous souhaite une bonne soirée
Merci. Bonne soirée.