Prévaloir et se prévaloir
Bonjour
Prévaloir et se prévaloir de.
A priori, la forme pronominale est toujours suivie de la préposition « de » (se prévaloir de quelque chose).
Ex : Il s’est prévalu de sa grande expérience
Vous pouvez me confirmer que c’est toujours le cas s’il vous plaît ?
Quand est-il du verbe intransitif prévaloir ? Il n’y a pas de règle précise ? C’est au cas par cas selon la phrase, le contexte, les compléments ?
Ex :
Ces arguments prévalaient sur …?
Ces arguments prévalaient contre …?
Ces arguments prévalaient par rapport …?
Ces arguments prévalaient au détriment de…?
Ces arguments prévalaient pour…?
Merci par avance
Emprunté au latin praevalere « valoir plus, l’emporter sur »
De façon largement générale, c’est la préposition « sur » qui est adaptée
Le sens permet de choisir une préposition plus spécifique :
Ses arguments prévalent sur les miens =l’emportent sur les miens
Le sens ici permet l’emploi de contre qui insiste sur l’antagonisme ou de en face de puisque est évoqué une sorte de duel
Ses arguments prévalent / en face des / contre les miens
Ses arguments prévalaient contre …?
Ses arguments prévalaient par rapport …?
Ses arguments prévalaient au détriment de…?
Oui donc. Mais : Ses arguments prévalaient pour… : n’est possible qu’à condition qu’il soit employé de façon absolue (sans complément d’objet indirect mais avec un complément circonstanciel
Ses arguments prévalaient pour avoir été excellemment justifiés. (ici CC de cause)
—-
Pour le pronominal, j’ose affirmer que c’est toujours le cas., puisque il s’agit d’indiquer l’origine ou la cause, c’est la préposition « de » qui est appropriée.
Même sens de la préposition « de » dans les expressions suivantes :
se prévaloir de – tirer avantage de – tirer vanité de – s’enorgueillir de – se targuer de – se glorifier de – ..
J’espère vous avoir été un peu utile.
Bonsoir Tara,
Vous avez été, comme toujours, plus que très utile.
Merci Tara
Ps : Vos exemples ont éveillé une nouvelle question. Je reviens sous peu ici vous la poser 😉
Je l’attends avec grand intérêt.
Bonjour Tara,
Je crois que votre intérêt va être déçu parce qu’en fait, ce qui m’a sauté aux yeux hier avait déjà explication dans votre message… Je m’explique.
Lorsque vous avez énuméré les dernières expressions « se prévaloir de – tirer avantage de – tirer vanité de – s’enorgueillir de – se targuer de – se glorifier de – … », mon premier constat a été qu’effectivement celles-ci avaient pour point commun l’utilisation de la préposition « de » (comme vous l’indiquiez)
Mon deuxième constat a été de remarquer que le recours à cette préposition n’était pas uniquement réservé à des expressions employant des pronominaux puisque « tirer avantage de – tirer vanité de – » n’en sont pas.
Allez savoir pourquoi, ma curiosité m’a poussée à voir si la préposition « de » s’imposait autant avec les pronominaux (se prévaloir et les autres exemples cités) que dans ce dernier cas.
Cas 1 – J’ai constaté que la préposition « de » ne semblait pas s’imposer de manière incontournable pour « tirer avantage de – tirer vanité de – »
Exemples :
Je tire avantage à lui mentir = ok
Je tire vanité à la dépasser = ok
mais effectivement si l’origine, l’objet, la cause est indiquée, elle est introduite par la préposition « de »
Je tire avantage de sa bêtise
Je tire vanité de ma beauté
C’est à peu près le même cas de figure avec les pronominaux.
Phrase courte : Ils se prévalent à l’envi. = ok
Phrase indiquant l’origine, l’objet, la cause : ils se prévalent à l’envi de leurs avantages.
Phrase courte : Il s’enorgueillit à penser différemment. = ok (?)
Phrase indiquant l’origine, l’objet, la cause : Il s’enorgueillit à penser différemment de la masse
Phrase courte : Elle se glorifie à chaque épreuve réussie. = ok
Phrase indiquant l’origine, l’objet, la cause : Elle se glorifie, à chaque épreuve réussie, de sa facilité à être meilleure qu’eux.
J’en suis donc arrivée à la conclusion qu’effectivement, à partir du moment où l’objet, l’origine, la cause est énoncée, elle se doit d’être introduite par la préposition « de ». Et c’est là que je me suis retrouvée complètement idiote à avoir réfléchi à tout cela pour rien, car c’est exactement ce que vous aviez déjà dit. 😉
Pour ne pas être en reste avec mon cheminement inutilement mené, j’ai tout de même une question concernant le cas 1.
Je tire avantage de sa bêtise
Je tire vanité de ma beauté
Nous constatons ici que de amène l’objet, l’origine, la cause de et plus particulièrement un substantif,
Je tire avantage à lui mentir
Je tire vanité à la dépasser
Ici, la préposition à introduit un verbe à l’infinitif.
Pourrions-nous partir du principe que de introduit une « chose » qui est la cause, là où la préposition à introduit un « acte, une action » qui est la cause ? Pourrions-nous en déduire généralité sur notre cas de figure ?
Merci par avance Tara
Ps. Je n’ai pas trouvé d’exemple de phrase avec l’emploi de se targuer sans la préposition de.
…ce qui est passagèrement ennuyant 😉 car cela va à l’encontre du déroulé. En effet, on peut se targuer de faire une action. pfff)
Je tire avantage à lui mentir
Je tire vanité à la dépasser
Ici, la préposition à introduit un verbe à l’infinitif.
Pourrions-nous partir du principe que de introduit une « chose » qui est la cause, là où la préposition à introduit un « acte, une action » qui est la cause ? Pourrions-nous en déduire généralité sur notre cas de figure ?
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Je crois qu’il faut trouver la raison de l’emploi de la préposition « à » ailleurs.
Je tire avantage à lui mentir : il me semble que ce n’est plus l’origine ou la cause qui est exprimée ici mais l’attrait :
Je me complais à lui mentir – je me laisse aller à lui mentir – j’aime à lui mentir
Et ce serait le verbe introducteur qui demanderait la préposition « à » à cause de son sens.
>> je tire avantage, vanité à….
Quand le verbe introducteur porte une autre catégorie de sens il peut impliquer une cause et alors la préposition « de » apparaît.
Je ris d’avoir fait cette plaisanterie – Je le remercie de se préoccuper de ma santé – il étouffait de devoir se taire..
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je vous livre ici, de façon brute, le fruit de mes réflexions.
J’avais failli dire que la préposition à ne me semblait plus introduire précisément une cause (action ou pas), mais je ne voulais pas compliquer encore plus le sujet, d’autant que… j’étais dans l’incapacité de mettre le doigt sur un mot pouvant imager la différence.
Vous l’avez trouvé 🙂
» L’attrait »
Cette nuance me convient tout à fait.
Merci Tara
Bonsoir,
il est vrai qu’il n’y a pas de réelle règle précise quant à la préposition à utiliser. Dans ce cas, c’est effectivement au cas par cas..
Exemples :
- 1. Ces arguments prévalaient sur … (dans le sens de l’emporter sur, être plus importants que)
- 2. Ces arguments prévalaient contre … (dans le sens d’être en désaccord avec, s’opposer à)
- 3. Ces arguments prévalaient au détriment de … (dans le sens de causer un désavantage à, nuire à)
- 4. Ces arguments prévalaient par rapport à … (dans le sens de prendre le dessus, être plus forts que)
- 5. Ces arguments prévalaient pour … (dans le sens d’être favorables à, soutenir)
Bonsoir felzz,
Je vous remercie pour votre réponse.
Dans le cas du verbe intransitif « prévaloir », nos avis se rejoignent… du cas par cas et donc, pas de règle absolue.
Bonne fin de soirée felzz