Que ou que de
Bonjour,
J’hésite entre deux tournures pour les phrases suivantes ; qu’en pensez-vous ?
Je préférerais mourir que de rester une heure de plus avec toi.
OU
Je préférerais mourir que rester une heure de plus avec toi.
Je n’ai rien d’autre à faire qu’aller au supermarché.
OU
Je n’ai rien d’autre à faire que d’aller au supermarché.
Je n’ai rien de mieux à faire qu’aller au supermarché.
OU
Je n’ai rien de mieux à faire que d’aller au supermarché.
Merci beaucoup pour votre réponse et, surtout, vos explications !
La formule correcte est :
Je préférerais mourir plutôt que (de) rester une heure de plus avec toi.
Je n’ai rien de mieux à faire qu’aller au supermarché. Je ne pense pas que « de » soit obligatoire.
Le que est parfois employé pour établir une comparaison entre deux éléments, dans des formulations comme autant… que, il vaut mieux… que, préférer… plutôt que, etc. S’il précède un verbe à l’, que peut alors être suivi de la préposition de. Toutefois, celle-ci est facultative.
- Autant en finir maintenant que de remettre cela à plus tard. (ou : Autant en finir maintenant que remettre cela à plus tard.)
- Il vaut mieux perdre la face que de perdre la tête. (ou : Il vaut mieux perdre la face que perdre la tête.)
- N’aimes-tu pas mieux marcher que d’y aller en voiture? (ou : N’aimes-tu pas mieux marcher qu’y aller en voiture?)
- Je préfère manger mieux plutôt que de manger moins. (ou : Je préfère manger mieux plutôt que manger moins.)
Certains mots ne sont pas nécessaire et sont facultatifs. On les dit explétifs.
Voici ce qu’en dit le TLF :
Emprunté du bas latin expletivus, proprement « qui emplit », dérivé du latin classique expletum, supin de explere, « remplir, combler ». GRAMMAIRE. Se dit d’un mot qui, sans être nécessaire au sens de la phrase ou sans être exigé par la syntaxe, sert parfois à marquer ou souligner une nuance. Pronom explétif. Particule explétive. Dans « Goûtez-moi ce vin-là », « moi » est explétif. « Ne » explétif, adverbe dont l’usage remonte au latin et qui s’ajoute facultativement à la phrase, sans modification de sens, après les verbes exprimant la crainte ou le doute. Dans « Je crains qu’il ne vienne », « ne » est explétif.
Préposition explétive, qui sert à établir une liaison entre deux termes. Dans « La ville de Paris » ou « Il est dangereux de se pencher », « de » est une préposition explétive.
C’est bien un « de » explétif qu’on utilise ou non dans vos phrases : que + infinitif ou que de + infinitif
Je préférerais mourir que (de) rester une heure de plus avec toi.
Je n’ai rien d’autre à faire qu’ (que d’)aller au supermarché.
Je n’ai rien de mieux à faire qu’ (que d’)aller au supermarché.
(« Explétif » n’est pas synonyme de « facultatif », comme le montrent les deux exemples que vous avez donnés, pour lesquels le de – bien qu’explétif, parce que sémantiquement vide – est syntaxiquement obligatoire ; sans, le syntagme serait incorrect : La ville Paris / Il est dangereux se pencher. Mais, il est vrai que dans les cas donnés par Primavolta, ce de est effectivement facultatif.)