RE: Accord du verbe avec plusieurs sujets / requête envers

Bonjour,

Je souhaiterais obtenir une précision d’accord et de construction :

1. Cette terrible vision, ce sentiment d’effroi la laisse (laissent ?) décontenancée. (Parfois, quand il y a deux sujets synonymes, le verbe peut être au singulier. Serait-ce le cas ici ?)

2. Il portait une cuirasse qu’aucune lance, aucune épée ne pourrait (pourraient ?) transpercer.

3. requête envers (il a une requête envers elle). Cette formulation est-elle correcte ?

Merci pour vos réponses.

Marisa Grand maître Demandé le 14 juin 2023 dans Général
6 Réponses

Bonsoir,
L’idée de gradation doit s’entendre au sens large, pas seulement celui d’un accroissement ou d’un renforcement. La progression peut même s’inverser, en diminution : « Un rien, un petit rien, une chose minuscule qui vous bouleverse… » ou relever simplement d’un enchainement dramatique. Ce qui compte, c’est que le deuxième sujet, voire le troisième vienne reformuler, remplacer, compléter le précédent d’une manière ou d’une autre. Dans ces situations, le verbe sera conjugué au singulier ; c’est en tout cas ce que recommande le Projet Voltaire, même s’il est possible que vous trouviez quelques contre-exemples dans la littérature.

Dans la phrase 1,  si le contexte permet de bien identifier et distinguer  deux causes séparées (la vision et l’effroi)  à la déstabilisation de la personne, alors en effet vous appliquerez le pluriel comme vous le recommandent Marcel et Tara, mais si, comme je le crois,  la terrible vision est la cause du sentiment d’effroi qui constitue le véritable moteur de la déstabilisation,  alors le singulier s’impose, l’utilisation des déterminants démonstratifs venant renforcer cette idée : « Cette terrible vision, ce sentiment d’effroi [qui en découle] la laisse décontenancée.
Dans la phrase 2, peu importe que l’épée ou que la lance soit la plus puissante, c’est affaire de spécialistes où seul l’auteur peut arbitrer de l’ordre. Ici aussi, la répétition de aucune entraîne le singulier, selon les recommandations du Projet Voltaire en tout cas.

On « adresse une requête à quelqu’un » et il arrive parfois que le complément du verbe devienne un complément du nom,  « Pour tout savoir sur la requête au juge des tutelles des majeurs, téléchargez ce livre blanc… » du moins en apparence, car il s’agit sans doute d’une ellipse. En tout cas on ne pronominalise pas un complément du nom requête. Il vous faudra réintroduire un verbe.

Bruno974 Grand maître Répondu le 15 juin 2023

Pour qu’il y ait gradation (même entendu largement – bien que je ne sache pas trop ce qu’il faut comprendre par cela), il faut que les termes renvoient à une idée commune et qu’ils soient comparables, pour qu’on puissent les classer sur une échelle.

À quelle idée commune renverraient terrible vision et sentiment d’effroi ? Comment établir que le sentiment d’effroi est plus fort que la terrible vision ?

Sinon, je comprends les choses comme vous, mais alors la construction proposée par Marisa n’est pas possible (c’est pour ça que j’ai qualifié cette phrase de franchement mauvaise), on ne peut pas mettre sur le même plan une cause et une conséquence. Il faut reformuler :

Cette terrible vision déclenche un sentiment d’effroi qui la laisse décontenancée.

le 15 juin 2023.
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