Quid de la proposition relative avec le pronom relatif « dont » ?
Bonjour tout le monde
Sur la page de la vitrine linguistique canadienne, nous pouvons, entre autre, découvrir dans l’article consacré au pronom relatif « dont » ceci :
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Correction syntaxique
En tout temps, lorsqu’on emploie dont, on doit veiller à respecter la correction syntaxique de toute la phrase.
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- Avez-vous les documents dont nous avons besoin? (et non : que nous avons besoin)
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- Précisez-nous ce dont vous avez besoin. (et non : ce que vous avez besoin)
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- D’après la façon dont la situation a été décrite, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. (et non : la façon que)
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Quid de la correction syntaxique avec le pronom « dont » ?
Belle journée 🙂
Dont est un pronom relatif qui remplace un nom complément introduit par « de ». Peu importe la fonction : complément du nom, complément d’objet indirect, complément de lieu …
Je te présente la personne dont je t’ai parlé.
je te présente cette personne – je t’ai parlé de cette personne
Cette femme, dont le mari est très célèbre, préfère rester dans l’ombre.
cette femme préfère rester dans l’ombre – le mari de cette femme est très célèbre
Il ne veut pas parler du pays dont il vient
il ne veut pas parler d’un pays – il vient de ce pays
Avez-vous les documents dont nous avons besoin
avez-vous les documents – nous avons besoin de ces documents
D’après la façon dont la situation a été décrite, il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
la situation a été décrite d’une façon – d’après cette façon Il n’y a pas lieu de s’inquiéter
La réponse est contenue dans votre question, non ?
Ou alors, je ne comprends pas quelle est votre question….
Je ne comprends pas pourquoi vous soulignez « de toute évidence ». Quelles sont les fautes dont vous parlez ?
Personnellement, je sais que le verbe « causer » est mal employé, et à mauvais escient. Ici il aurait fallu écrire :
De toute évidence, il ne veut pas qu’on lui parle du pays d’où il vient.
Un article très intéressant sur le sujet ICI
Bonjour Cathy Lévy. Il s’agit d’une phrase, niveau excellence, avec trois éléments soulignés, qui provient de ce livre : https://www.fnac.com/a16698350/Dominique-Dumas-Certificat-Voltaire-20-tests-corriges-4-tests-offerts-en-ligne. Belle journée 🙂
Je me permets d’insister sur un point : « Le pays DONT il vient » est une tournure vieillie, en langage moderne on dira « Le pays D’OÙ il vient ».
D’ailleurs, ce qui est amusant c’est que le sens premier( étymologique) de « Dont » est « D’où » !
Voici ce qu’en dit le dictionnaire de l’Académie :
DONT
ixe siècle. Du latin populaire de unde, « d’où » (interrogatif), renforcement par de du latin classique unde, « d’où ».
(Dans cet emploi, on dit plutôt aujourd’hui D’où.)
Autre question sur l’utilisation de « dont ». Dans les « 20 tests corrigés du Certificat Voltaire » on retrouve cette phrase :
« De toute évidence, il ne veut plus qu’on lui cause du pays dont il vient. » Hormis l’autre erreur dans cette phrase, pourriez-vous m’expliciter la mauvaise utilisation du pronom relatif « dont » ? Mille mercis 🙂
Bonjour,
Lorsque il y a deux compléments introduits par de de dans la relative, l’usage de « dont » comme pronom relatif est proscrit.
« De toute évidence, il ne veut plus qu’on lui cause du pays dont il vient. » -> Il vient de toute évidence du pays.
Le pronom relatif correct est alors : duquel (de laquelle, desquels, etc.)
« De toute évidence, il ne veut plus qu’on lui cause du pays duquel il vient. »
Vous pouvez expliquer cette règle à partir de ces deux « de » :
— on lui parle du pays,
— il vient du pays,
mais le « de » de « de toute évidence » n’est pas concerné par l’affaire.
(Et comme dans cet exemple on parle d’un lieu, le plus simple reste d’utiliser « d’où ».)
En effet, d’accord avec Parlotte, votre raisonnement ne se tient pas, désolée Ouatitm… d’autant plus que « duquel etc. » sont parfaitement interchangeables avec « dont ». Et l’emploi du verbe « causer » est erroné ici !!!
Nosferatus,
Je vous ai attribué un vote positif, car je trouve votre question intéressante à plusieurs égards (la preuve j’y reviens ;°) )
En effet, il y a deux fautes essentielles dans cette phrase :
1 / L’emploi de « dont »
Je reviens avec des liens (qui seront opérants cette fois, je l’espère !) vers des articles qui disent à peu près tout sur le sujet :
Emplois de dont ICI
Et ICI l’article dont je vous ai donné le lien (inopérant) plus haut, où il est notamment écrit :
Si l’emploi de dont pour d’où dans les cas où l’idée de lieu matériel domine (Le pays dont il sort pour Le pays d’où il sort) ne saurait constituer une faute − quoi qu’ait pu en penser Vaugelas (*) −, l’Académie le considère désormais comme « vieilli » (pour ne pas dire archaïque) ou « littéraire ». Deux adjectifs qui, convenons-en, font… tache dans notre décor.
(*) « Quelques-uns disent encore dont, pour d’où, comme le lieu dont je viens, mais c’est très mal parler ; il faut dire d’où je viens, quoique ce fût sa vraie et sa première signification » (Remarques sur la langue française, 1647).
2 / L’emploi de « causer »
Le verbe « causer » ne s’emploie ni avec un complément, ni à la forme pronominale, et il n’est pas interchangeable avec le verbe « parler ».
Voici ce qu’en dit le Larousse :
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EMPLOI
Causer = s’entretenir. Cet emploi est correct : elles ont causé pendant une heure.
Causer = parler (il reste là, sans causer). Cet emploi populaire est à éviter dans la langue soignée.
recommandation :
Utiliser simplement le verbe parler : il reste là sans parler.
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CONSTRUCTION
Causer de qqch, causer avec qqn de qqch. Cette construction est correcte : j’ai causé de politique avec un vieil ami, nous avons causé de politique. Le tour elliptique causer affaires, causer politique est correct également.
Causer à qqn. Par analogie avec la construction du verbe parler (parler à qqn), l’emploi de causer à est fréquent dans la langue populaire : elle en a causé à sa copine ; réponds quand je te cause !
recommandation :
Éviter cette construction. Dire parler à qqn, s’adresser à qqn.Causer (+ nom de la langue parlée). Ce tour populaire (*causer anglais, *causer patois) est à éviter. En revanche, on peut dire : causer en anglais, causer en patois.
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Merci pour la précision 🙂
Nosferatus,
Je vous remercie du renseignement, à propos de la phrase d’origine citée dans votre deuxième question :
« De toute évidence, il ne veut plus qu’on lui cause du pays dont il vient. »
O Si « lui » est souligné, c’est parce qu’on ne peut pas « causer à » quelqu’un, mais plutôt « causer avec » quelqu’un.
O Si « dont » est souligné, c’est parce qu’il s’agit d’un lieu, et on dira plutôt « d’où« , comme je vous l’expliquais.
O Mais je ne comprends toujours pas pourquoi la locution « De toute évidence » est soulignée…
Il est fort probable qu’il s’agisse d’une erreur du rédacteur !
Bonjour. Il s’agit d’une des questions de la partie II du test. Dans celui-ci, chaque phrase est soulignée trois fois et il peut y avoir 0, 1, 2 ou 3 erreurs. Personnellement, j’aurais préféré qu’il/s ne souligne/ent que les erreurs. Cela faciliterait quelque peu les choses lors de la correction. On ne peut simplement pas tout avoir ! Dommage ! Aussi, dans le cas de la phrase mise en relief ci-dessus, il n’y en a que 2. Cette dernière a simplement été replacée dans son contexte, tant au niveau sa forme (certificat Voltaire) qu’au niveau de son fond (utilisation du pronom relatif « dont » en rapport avec ma première question), afin d’obtenir des précisions que j’ai amplement reçues d’ailleurs. Dans tous les cas, et d’une manière absolument détachée, je conseillerais vraiment à tous/toutes ceux/celles qui ont quelque(s) insomnie(s) de résoudre les tests de ce livre… et, plus particulièrement ceux de la partie II qui sont diaboliquement bien conçus pour cela. Belle journée 🙂
Merci beaucoup, je comprends mieux !