qu’il est venu hier ne m’étonne pas.
Bonjour,
Pouvez-vous m’éclairer sur les temps utilisés sur cette phrase ? Mes collègues me disent que le subjonctif est proscrit du fait de la réalité de l’action (il est venu hier) et que le passé composé est utilisé pour la concordance des temps. Mais je suis perplexe !!!! Ne faudrait-il utilisé le subjonctif ?
Bonsoir,
Vous avez raison, il faut bien utiliser 😉 le subjonctif.
Il s’agit d’un subjonctif à valeur optative ( voir ICI )
Oui Saadia,
Vous avez tout à fait raison : Cela ne m’étonne pas qu’il soit venu hier / qu’il ne vienne plus te parler.
Quand vous avez un doute, choisissez un autre verbe, et éventuellement transposez au présent :
Je suis étonnée qu’il prenne / qu’il ait pris les choses aussi mal (et non pas « qu’il prend / qu’il a pris » !)
Bonjour,
Quand une subordonnée, introduite par que, est placée en tête de phrase, le verbe de cette subordonnée se met au subjonctif : qu’il soit venu hier ne m’étonne pas.
Bonsoir.
À propos de la 2e partie de votre question, l’emploi du présent dans la principale « Qu’il soit venu hier ne m’étonne pas. » signifie qu’au moment présent où vous parlez, vous n’êtes pas étonné(e). C’est parfaitement correct.
Si vous aviez utilisé le passé composé « Qu’il soit venu hier ne m’a pas étonné(e).« , cela aurait voulu dire qu’en le voyant arriver hier vous ne vous êtes pas étonné(e) ou du moins que vous vous êtes fait la réflexion il y a déjà un certain moment.
Comme l’ont déjà très bien expliqué mes camarades, l’emploi du subjonctif s’impose dans la subordonnée et ne crée aucun doute sur le fait qu’il est réellement venu. Cependant, si vous pensez en employant le subjonctif qu’on pourra comprendre qu’il y a une incertitude, n’hésitez pas à bousculer la composition de votre phrase en disant par exemple : « D’apprendre (ou De constater, De m’apercevoir…) qu’il est venu hier ne m’étonne pas« .
Le subjonctif n’exprime pas ici une incertitude et dans tous les cas, ce n’est pas vraiment ce qu’exprime le subjonctif.. Le subjonctif exprime qu’un fait est l’objet d’une pensée.
La subordonnée sujet (c’est le cas ici) se met toujours au subjonctif.
Parce qu’elle est l’objet de la pensée exprimée dans la principale.
En macroanalyse, on peut effectivement penser que le subjectif – pardon, le subjonctif ! – soit par excellence le mode de l’expression de la pensée, ou mieux, qu’il l’est. À l’échelle microlinguistique, on constate qu’il n’en n’a ni l’obligation ni l’exclusivité et que cette considération est inopérante pour décider du bon emploi, ou, quand le choix est possible, de la nuance de sens : « Crois-tu qu’il est venu ? / Crois-tu qu’il soit venu ? // Je pense qu’il est venu. / Je ne pense pas qu’il soit venu. » Laquelle de ces formulations exprimerait moins que ce qu’on pense est une pensée ? Je ne crois pas que le rédacteur ou le locuteur ait une intention, même inconsciente, relative au choix qu’il opère ou à la règle d’usage qu’il respecte.
Merci à vous pour vos réponses ! Mon collègue me doit un resto ^^. Et merci pour le lien ouatitm, ça m’éclaire sur l’utilisation du subjonctif ! Que le mode utilisé dans cette phrase SOIT faux, ne m’étonne pas ! En effet, en attendant vos réponses, j’ai vu qu’une subordonnée complétive qui joue le rôle de sujet dans une phrase est toujours conjuguée au subjonctif : https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9Q0162
J’ai oublié à quel point la grammaire est passionnante !