mise en relief emphatique
La semaine dernière, Joëlle m’a fourni un très utile fichier .pdf traitant du bon usage de la virgule. À la page 2 de ce manuel, dans la sous-partie « Le détachement d’autres éléments », la virgule est justifiée par la mise en relief d’un groupe dans une phrase emphatique. Je me demande donc si dans un certain nombre de cas qui me tourmentent, une virgule pourrait se justifier par cette mise en relief emphatique.
Comme ici : « C’est en brancard, que l’on juge utile de me descendre jusqu’à l’ambulance » ; ou ici : « C’est moi, qui l’ai choisi de la sorte » ; ou encore ici : « Je suis triste et il me faudra du temps, pour oublier ces dernières déceptions. »
Se pourrait-il que, dans pareils cas, elle puisse servir à apporter de l’emphase à un mot de la phrase ? Si vous me répondrez que non, je ne reviendrai plus là-dessus.
Merci d’avance pour vos réponses.
L’emphase, en tant que « mise en relief d’un des constituants de la phrase par l’intonation ou par l’ordre des mots » (Larousse), ne me parait possible que dans votre deuxième phrase : « C’est moi, qui l’ai choisi de la sorte » (c’est moi – personne d’autre – qui l’ai choisi de la sorte). Dans un dialogue, on porterait l’intonation sur « moi ».
Pour la mise en relief du brancard (je suppose que vous voulez exprimer l’idée que c’est « carrément » en brancard), la virgule n’est pas du tout adaptée il me semble, elle n’est pas suffisante à remplir cette fonction, et parait donc superflue, voire fautive. Toujours dans un dialogue, ou dans une lecture à haute voix, je ne pense pas qu’on puisse porter l’accent sur « brancard » dans votre phrase.
Idem pour la troisième phrase. En revanche, après « triste », la virgule ne me parait pas fautive.
Oui, voilà, c’est ça : j’ai tendance à placer une virgule supplémentaire là où je marquerais une pause en lisant une phrase à haute voix.
Il m’étonne qu’une légère pause après « C’est en brancard » vous paraîtrait injustifiée (oui, je veux dire : « carrément » en brancard), mais pas après « C’est moi ».
Je me demande dans quelle mesure je peux me permettre de « customiser », de personnaliser la langue française pour la faire correspondre à mon langage idiosyncrasique. Comme certains écrivains ont pris la liberté de le faire. Je ne suis pas un écrivain, vous me direz…
C’est difficile de vous répondre. La virgule, l’emphase sont affaire de sensibilité personnelle. Quand « le bon usage » écrase cette sensibilité, certains écrivains prennent des libertés, et ils ont bien raison. Vous seul connaissez le contexte de votre phrase commençant par « C’est en brancard ».
Vous n’êtes pas écrivain dites-vous… mais vous avez l’intention, ou au moins le désir de le devenir non ? Il faut vous écouter, vous relire, et si la virgule continue de vous tenir à cœur, il faut vous obstiner… L’écriture est toujours une prise de risque : le risque que votre propre sensibilité ne rencontre pas celle de vos lecteurs. Si un jour vous décidez de tenter l’aventure de la publication, n’hésitez pas à vous faire relire par un correcteur professionnel, compétent sans être dogmatique : il en existe et heureusement !
Oui, il s’agit de réussir à imbiber un texte à soi d’une teinte toute personnelle sans pour autant faire n’importe quoi. Merci pour vos conseils.
Personnellement, dans les phrases que vous citez, je trouve les virgules tout à fait inopportunes, elles ne se justifient vraiment pas. Je ne vois aucune « emphase » particulière dans ces exemples…………………….