Quels temps sont corrects ?

Bonjour,

Voici une phrase dans un exercice :
Je vous préviendrai dès que je ……………………… ma décision.
La réponse est : aurai pris et je la comprends tout à fait.

Mais est-ce aussi correct de dire :
– Je vous préviendrai dès que je prendrai ma décision.
– Je vous préviendrai dès que j’ai pris ma décision.

Merci par avance  pour vos explications qui m’aident beaucoup.

dmp Amateur éclairé Demandé le 1 février 2023 dans Conjugaison

Pour vous améliorer en orthographe, testez les modules d’entraînement du Projet Voltaire :

6 réponse(s)
 

Bonjour,
– « Je vous préviendrai dès que je prendrai ma décision. » Vous pouvez effectivement conjuguer les deux verbes au futur (Dès que marque la simultanéité temporelle)

– « Je vous préviendrai dès que j’ai pris ma décision. »

Le passé composé s’utilise pour un action qui s’est terminée dans le passé, mais qui peut avoir ou a des conséquences dans le présent.

Vous ne pouvez pas l’utiliser après un futur ou un conditionnel dans votre exemple dès que marquant la quasi simultanéité. – Je vous ai prévenu dès que j’ai pris ma décision.

Ouatitm Grand maître Répondu le 1 février 2023

À mon avis, le futur n’est pas approprié, car vous prenez la décision avant de prévenir votre interlocuteur, l’action n’est pas simultanée. La seule tournure correcte est  donc bien :
Je vous préviendrai dès que j’aurai pris ma décision.

Ouatitm,
Vous écrivez « Dès lors que j’aurai pris ma décision, je vous préviendrai. »
Désolée mais « dès que » signifie « aussitôt que » , « dès lors »  signifie « depuis ce moment-là / à partir de ce moment-là » , et « dès lors que » signifie  « Du moment que / du fait que« , et cette locution n’est pas substituable à « lorsque« , car elle n’a pas le même sens.

Cathy Lévy Grand maître Répondu le 1 février 2023

Bonjour Cathy,

Vous avez entièrement raison, « dès lors que » et « dès que » ne sont pas interchangeables.

Toutefois, je me réfère à : « L’ Académie… »

Et dans cette acception reconnue : puisque .

Ce qui marque, à mon sens et comme je l’ai précisé, la causalité (décision prise) et non la temporalité.

le 1 février 2023.

Futur et futur antérieur sont seuls possibles.
En effet, « dès que » Indique le point à partir duquel une action commence, celle-ci étant toujours ponctuelle. l’action de prendre sa décision peut être plus ou moins antérieure au fait d’en prévenir la personne (futur antérieur) , voire quasi (mais pas) simultanée (futur).
On le voit peut-être mieux dans les exemples ci-dessous
Dès que j’aurai fini de parler, tu pourras prendre la parole.
Dès que je finirai de parler, tu pourras prendre la parole.

Tara Grand maître Répondu le 1 février 2023

Pour marquer la nuance, j’utilise « dès lors que » avec le futur antérieur. Il me semble que la causalité est prise en compte plus fortement avec ce dernier.
« Dès lors que j’aurai pris ma décision, je vous préviendrai. »

le 1 février 2023.

Dès lors marque davantage la rupture. Cet exemple le montre bien, je trouve : Elle n’avait rien soupçonné jusque-là. Dès lors, elle soupçonna tout .
On est proche du sens de « aussitôt ».
Et plutôt qu’un nuance de cause, j’y vois plutôt une nuance de conséquence. 
Le sens peut être même parfois : « aussitôt alors ».
Elle découvrit sa duplicité. Dès lors elle devint très méfiante.

le 2 février 2023.

Temps simple ou temps composé.
C’est le sens qui décide :
— Quand il fait (présent) beau, je sors. Quand il a plu (passé composé), je ne sors pas.
Le sens de « dès que » permet également les deux :
— Dès que le soleil revient (présent), je sors. Dès qu’il a cessé (passé composé) de pleuvoir, je sors. Dès qu’il cesse (présent) de pleuvoir, je sors.
De façon générale, il y a de nombreux critères à considérer pour choisir. Par exemple quand le verbe qui suit « dès que » s’inscrit dans la durée, ou désigne un état, ou marque un commencement, on utilise le temps simple dans la principale : je sors dès qu’il fait beau et non dès qu’il a fait beau. Avec un verbe de transition nette, le temps composé est obligatoire : je l’appellais dès que j’avais fini et non dès que je finissais ; on enterre les gens dès qu’ils sont morts et non dès qu’il meurent.
Pour moi, dans votre phrase, le temps composé s’impose, mais ce n’est qu’une question de sens perçu, il n’y a pas de faute syntaxique à choisir le temps simple si vous y tenez (mais je trouve qu’on perd la nuance du « dès que » par rapport à un bête « quand ») :
— Dès que j’ai pris une décision (dès que la décision est prise), je la mets en œuvre.
— Dès que je prends une décision (quand je prends une décision), je la mets en œuvre.

Subordonnée circonstancielle.
Il n’y a aucune concordance des temps à appliquer dans une subordonnée circonstancielle. Aussi bien le temps de la principale que celui de la subordonnée sont « vus depuis le présent ». Il faut utiliser le temps logique voulu par le sens dans les deux propositions :
— Quand il viendra, je lui parlerai.
— Dès que j’aurai fini ce livre, je te le prêterai.
— Dès que j’aurai pris une décision, je t’enverrai un courrier.
— Je t’enverrai un courrier dès que j’aurai pris ma décision.
— Je vous préviendrai dès que j’aurai pris ma décision.

Concordance des temps.
La conconcordance des temps consiste à imposer certains temps dans les subordonnées complétives :
— Je pense qu’on l’a appelé, qu’il est absent, qu’il reviendra.
— Je pensais qu’on l’avait appelé, qu’il était absent, qu’il reviendrait.
— Je penserai qu’on l’a appelé, qu’il est absent, qu’il reviendra.
On voit donc que dans une subordonnée complétive, le présent dans le futur s’exprime par le présent :
— Demain, je saurai où j’en suis, tu me demanderas si ma décision est prise, je te répondra qu’elle est prise…
— Je vous préviendrai que j’ai pris ma décision.

Conclusion.
Une proposition subordonnée complétive demande l’application formelle des règles de la concordance des temps :
— Je vous préviendrai que ma décision est prise.
Une proposition subordonnée circonstancielle reste vue depuis le présent du locuteur, et seul ce sens commande le temps :
— Je vous préviendrai quand ma décision sera prise.

Le verbe « prévenir ».
Il est possible que ce soit l’utilisation de « prévenir » sans préciser « prévenir de quoi » ou « prévenir que quoi » qui ait suscité votre question. D’ailleurs, c’est effectivement bien flou : je vous préviendrai de la teneur de ma décision, ou je vous préviendrai que j’ai pris une décision ? On ne sait pas, et on ne peut pas savoir. Si on en arrive à se poser cette question, le présent (ou ici le passé composé) apparaît.
Avec un verbe mieux complété, il est peut-être plus évident que le complément circonstanciel ne se rattache pas au verbe de la principale, qu’il ne s’agit pas d’une complétive, que la concordance des temps ne s’applique pas, et que le présent est alors incongru pour parler du futur :
– (COI + COD) Je vous enverrai un courrier dès que j’aurai pris ma décision.
– (COD + COI) Je vous informerai des démarches à effectuer dès que j’aurai pris ma décision.
Tandis que dans votre phrase, le sens semble inclure le contenu de la circonstancielle dans l’objet (COI) du verbe « prévenir », car c’est bien de l’information contenue dans la circonstancielle qu’on préviendra quelqu’un. On peut certes écrire « prévenir » sans COI, mais alors de quoi préviendra-t-on ? On peut aussi considérer que ce dont on vous préviendra est l’information contenue dans la proposition subordonnée, mais alors elle devient partie prenante du COI, donc à la limite de la subordonnée complétive et de la nécessité de la concordance des temps (présent dans le futur = présent).
Bref, vous avez repéré une proposition dans laquelle il n’est pas syntaxiquement logique que le CC (appelant le futur) soit également le COI sous-entendu (qui appellerait le présent s’il était exprimé). Ça peut être intéressant de poursuivre la réflexion.

CParlotte Grand maître Répondu le 1 février 2023

Pour l’emploi ou non du futur après « dès que » :
Très simplement  :  il faut que la deuxième action puisse se terminer « dès que » la première est finie…
Certains verbes ont un aspect  perfectif , d’autres ont un aspect imperfectif.

Les verbes trouver, sortir, naître, atteindre, mourir, ont un aspect perfectif.  L’action est ponctuelle. Si le procès est interrompu, il n’a pas lieu.
Les verbes chercher, marcher, manger, chanter, vivre, ont l’aspect imperfectif : interrompu, le procès a eu partiellement lieu.

Quand il y a un verbe perfectif dans la principale, il n’y a aucun problème, puisque les actions perfectives ne durent qu’un instant. Le futur est donc possible dans la subordonnée  :
=>  je vous préviendrai dès que je prendrai ma décision
« prendre sa décision » a ici un aspect perfectif

Quand le verbe de la  principale est imperfectif, l’action de la subordonnée ne peut pas se terminer « dès que » la première est finie :
=> °je vous préviendrai dès que je mangerai n’est donc pas possible. Il faut donc  rendre l’action perfective avec un temps composé
==> je vous préviendrai dès que j’aurai mangé
il y a d’autres façon de la rendre perfective par exemple avec le verbe « commencer à » :
==> je vous préviendra dès que je commencerai à manger (et on voit réapparaître le futur)
—-
Remarque :
Ambiguïté avec « prendre sa décision »
Prendre sa décision : l’action est perfective. Avant de prendre sa décision, on réfléchit, on hésite, on médite (actions imperfectives). Quand on la prend, le procès est ponctuel, perfectif. Le sens est « décider ».
Cependant on peut le considérer aussi comme imperfectif (glissement de sens) : dans  « il met du temps à prendre sa décision » le sens est alors peser le pour et le contre, balancer… et donc l’action est imperfective.

Tara Grand maître Répondu le 2 février 2023

Un grand merci pour vos explications !

dmp Amateur éclairé Répondu le 2 février 2023

Pour ne plus vous poser cette question ni tant d'autres,
découvrez les modules d’entraînement en orthographe et en expression du Projet Voltaire :

Votre réponse
Question orthographe est un service proposé par Woonoz, l'éditeur du Projet Voltaire et du Certificat Voltaire.