puis-je me passer de « afin de » ?
« Je pénètre toutes les pièces de cet immeuble vérifier que nul liquide infectieux ne se soit répandu hors de son bocal. »
Bonjour, est-ce que la phrase ci-dessus est correcte bien que je n’aie pas écrit « …toutes les pièces de cet immeuble afin de vérifier que… » ? Est-il possible, ici, de se passer de « afin de » ?
Merci pour votre aide.
Je pénètre dans toutes les pièces de cet immeublepour / afin de / vérifier que nul liquide infectieux ne se soit répandu hors de son bocal.
Il faut mettre une conjonction c’est important.
Bien sûr, on peut dire « il est allé chercher des cigarettes » ; afin de / pour ne se met pas ici. Peut-être car l’entité verbale est « aller chercher »- aller est presque un auxiliaire, mais « pénétrer vérifier » n’existe pas.
J’ai bien fait de vous demander !
J’imagine que pour la même raison, ces deux autres phrases de mon texte sont elles aussi fausses :
« Étant donné que pendant le concert, il avait commencé à pleuvoir, tout ce monde s’était réfugié sous le grand chapiteau boire un verre. »
« Cependant, sur un coup de tête, j’avais finalement décidé de rester allongé nu sur mon lit regarder par la fenêtre grande ouverte de ma chambre la splendeur d’un plus brillant spectacle, fait de grommellements et d’éclairs. »
Il faudrait écrire : « …sous le grand chapiteau pour boire un verre », et « …allongé nu sur mon lit afin de regarder par la fenêtre… », c’est ça ?
Autre chose : est-ce que l’emploi du subjonctif est dans ma phrase abusif ? Ou bien est-il possible d’y avoir recours ?
« Je pénètre dans toutes les pièces de cet immeuble afin de vérifier que nul liquide infectieux ne se soit échappé de son bocal. »
Bonjour,
la réponse est non.
Vous avez deux propositions :
1. Je pénètre toutes les pièces de cet immeuble
2. vérifier que nul liquide infectieux ne se soit répandu hors de son bocal.
Vous devez utiliser une préposition ( ou une locution prépositive) si vous souhaitez conserver vérifier à l’infinitif. (Pour, afin de, en vue de, dans le but de, avec l’idée de, etc., le choix est vaste.)
On peut dire « l’humidité a pénétré les murs » on peut « pénétrer un mystère« , mais on pénètre dans un lieu, c’est-à-dire qu’on s’y introduit, de façon licite ou pas : les cambrioleurs ont pénétré par effraction dans le château.
En revanche, on « entre » dans chaque pièce.
On peut dire « je suis allé vérifier l’étanchéité des bocaux », mais pas « j’ai pénétré vérifier « , ce qui est du charabia.
Donc, dans votre phrase, « pour / afin de » est nécessaire.
« Nul liquide infectieux » est un peu pompeux, et « répandu hors de son bocal » n’est pas très heureux.
Enfin, je ne comprends pas pourquoi vous employez le subjonctif .
On dira : vérifier qu’aucun liquide ne s’est répandu / qu’aucun liquide n’a fui des bocaux.
J’ai bien fait de vous demander !
J’imagine que pour la même raison, ces deux autres phrases de mon texte sont elles aussi fausses :
« Étant donné que pendant le concert, il avait commencé à pleuvoir, tout ce monde s’était réfugié sous le grand chapiteau boire un verre. »
« Cependant, sur un coup de tête, j’avais finalement décidé de rester allongé nu sur mon lit regarder par la fenêtre grande ouverte de ma chambre la splendeur d’un plus brillant spectacle, fait de grommellements et d’éclairs. »
Il faudrait écrire : « …sous le grand chapiteau pour boire un verre », et « …allongé nu sur mon lit afin de regarder par la fenêtre… », c’est bien ça ?
Merci pour vos remarques : j’ai modifié ma phrase, écrivant plutôt : « …ne s’est échappé de son bocal ».
Votre critique au sujet de l’emploi du subjonctif me met en crise, car j’écris en me fiant à mon instinct, sans avoir recours à des règles. Or, si vous me faites douter de mon instinct… vous comprenez… c’est la cata, je suis perdu.
Immigré en France à l’âge de neuf ans, en classe de sixième, au collège, j’ai failli lâcher l’affaire, renoncer à apprendre à écrire en français correctement. Ce qui m’a sauvé, outre le motivant sex-appeal de mon professeur de français de cinquième, Mme Breit, c’est cet instinct auquel je me suis depuis lors agrippé comme un naufragé. Il n’est certes pas aussi fiable qu’une règle, mais sans lui, j’écrirai aussi mal que la quasi totalité des personnes qui m’entourent. Bref, je crois que dans le cas présent, il va tout de même falloir que j’aille lire et mémoriser un certain nombre de règles concernant l’emploi du subjonctif. Pour limiter la casse.
Nonobstant,
Vous êtes très méritant d’avoir acquis un tel niveau de langue, je vous admire beaucoup !
Non, rassurez-vous, aucune catastrophe à déplorer, vous avez un grand sens de la langue française, vraiment, et votre instinct est très « performant » !
Mon conseil, à propos du subjonctif : ce n’est pas parce qu’il y a un « que » que le subjonctif s’impose, donc, faites au plus simple, c’est souvent ce qu’il y a de mieux :°)
Pour répondre à vos dernières questions :
Un liquide ne peut pas « s’échapper » de son bocal, désolée Nonobstant………
« Tout ce monde » est maladroit. On dira plutôt « tout ce petit monde » (cette petite poignée de personnes) ou bien « tout le monde » (toutes les personnes dont on parle) :;
tout ce PETIT monde s’était réfugié sous le grand chapiteau POUR boire un verre.
j’avais finalement décidé de rester allongé nu sur mon lit, POUR regarder par la fenêtre
Merci, Cathy Lévy.
Je suis allé chercher sur la Toile les règles qui définissent l’usage du subjonctif et sur cette page, j’ai lu ceci :
« Le subjonctif s’emploie quand la réalisation de l’action exprimée par le verbe est mise en doute (est incertaine) ou rejetée. »
Ce qui laisse envisager que dans le cas présent (« Je pénètre dans toutes les pièces de cet immeuble afin de m’assurer que nul liquide infectieux ne se soit échappé du bocal où il a été à raison confiné. »), le subjonctif puisse se justifier, puisqu’il y a bien doute : je pénètre dans toutes les pièces de cet immeuble parce que je me demande si le liquide en question s’est échappé. Qu’en penses-vous ?
Je crois qu’un liquide peut ‘s’échapper’ de son bocal, tout comme un bateau peut être ‘ivre.’ C’est une vision poétique. Un liquide peut ‘s’échapper’ de son bocal d’autant plus quand le début de la phrase et les phrases précédentes décrivent la situation suivante de la vie d’un agent de surveillance : « Certaines autres nuits, je suis en service dans les couloirs d’une importante firme pharmaceutique. Sur les plates-formes de ses laboratoires en enfilade, œuvrent programmées, pendant mes rondes, de fantasmagoriques machineries polycéphales aux finalités hardies. Loin de l’appréciation de tout témoin qualifié, des canons laser exécutent de redoutables spectacles de sons et lumières, des bacilles se gavent et prennent leurs aises, d’inédits mélanges surviennent et moi, sans protection aucune, je pénètre dans toutes les pièces de cet immeuble… » En découvrant la totalité de la phrase et apprenant le ton poétique du texte, vous conviendrez peut-être que l’on puisse parler de liquides qui ‘s’échappent’. C’est également en raison de la coloration poétique souhaitée, que je parle de « bocal » plutôt que de bécher ou d’éprouvette graduée.
J’ai gardé « nul » (« …que nul liquide infectieux… »), car j’emploie « aucune » juste avant (« …sans protection aucune… »). De plus, le ton pompeux est volontaire, puisqu’il s’agit du récit d’un psychopathe qui tout en s’exprimant de manière compassée, effectue des tâches on ne pourrait plus barbares.
Oui, c’est effectivement mieux en écrivant « …tout ce petit monde… ».
Nonobstant,
À propos de l’emploi du subjonctif, quelquefois les règles sont plus difficiles à comprendre que de bons exemples.
Aussi, je vais vous donner quelques exemples, et je suis sûre que votre instinct vous guidera plus facilement :
Je viens pour vérifier que tout va bien –> et non pas « que tout aille bien »
Je suis venu pour vérifier que tout s’est bien passé –> et non pas « que tout se soit bien passé »
J’y étais allé pour vérifier que tout s’était bien passé –> et non pas « que tout se fût bien passé »
Est-ce que c’est plus clair pour vous, est-ce que ces exemples vous aident ?
Dans ces trois exemples que vous me fournissez, mon instinct me permet de ressentir les formes fausses comme effectivement fausses. Mais ce n’est hélas pas toujours le cas ! Je vais devoir être particulièrement vigilant à mon utilisation du subjonctif.