« Quelle taille te convient ? » ou « Quelle taille te convient-elle ? »
Bonsoir,
« Quelle taille te convient ? « ou « Quelle taille te convient-elle ? »
Autrement dit, doit-on faire l’inversion/dédoublement du sujet dans une phrase interrogative commençant par « quel(le)(s) » ?
Merci beaucoup pour votre aide !
Extrait du Grevisse :
Dans l’interrogation partielle…
Si l’interrogation commence par un pronom interrogatif sujet ou par un déterminant interrogatif se rapportant au sujet, le sujet n’est pas, normalement, repris par un pronom personnel.
Suivent de nombreux exemples du type : Quel peuple habita cette île ? (Chateaubriant)
Il y a dans ce cas une tendance assez forte (et ancienne) a introduire un pronom de reprise…
Suivent de nombreux exemples du type : Mais quelle journée peut-elle être considérée avec certitude comme le faîte de la vie? (Druon)
Vous écrivez : Il y a dans ce cas une tendance assez forte (et ancienne).
Antédiluvienne dirais-je.
Il fut également un temps ou quel valait qui.
Bonne chance à qui en tentera l’usage aujourd’hui.
« Je ne sais point quel il est… » Molière
« Voilà quelle je suis et quelle je veux être » Corneille
Bonjour @Ouatitm,
Comme souvent dans mes réponses, je n’ai pris ici aucune position personnelle, j’ai recopié le Grevisse. Tout ce que j’ai écrit ci-dessus en gras italique est une citation du Grevisse. Je pense que si le Grevisse prend la peine de préciser que la tendance est ancienne, et cite beaucoup d’exemples, c’est peut-être justement parce qu’ils savent, chez Grevisse, qu’on accuse souvent à tort cette tendance de la reprise du pronom d’être récente.
Ce que vous voulez dire, c’est peut-être que vous admettez que la tendance était peut-être vivante avant 1600 voire 1800 (ce que vous appelez les temps antédiluviens, et je comprends très bien cette petite exagération), mais que par exemple Balzac n’aurait jamais toléré cela ? C’est possible. On le disait en vieux français, on le dit en français actuel populaire, mais si on se réfère à la seule période à laquelle il est bon de se référer, celle de Balzac, alors c’est une erreur. Est-ce que j’interprète bien votre pensée ?
Mais ici, nous avons une personne vivant en 2023 qui nous demande si la tournure utilisée par Barrès, Mauriac, Bernanos, Maurois ou Druon (ceux cités par le Grevisse) au XXe siècle est ou non correcte. Allez-vous vraiment lui répondre que non, ces auteurs sont des modernistes qui veulent déstructurer notre langue ?
Bonjour CParlotte,
Merci pour votre questionà laquelle je ne peux donner qu’une courte réponse : une langue ne se déconstruit pas, elle se construit en permanence
Quant à ce pronom personnel, Il semble que dans ce cas il n’y ait pas d’usage défini comme étant correct ou incorrect ; aussi, quand j’écris la bonne formulation, je signifie que dans le flou existant cette dernière est celle qui, à mon avis, évitera le plus sûrement le questionnement du lecteur.
Et le but n’est-il pas, lorsque l’on écrit, d’être compris par son lecteur, sans que celui-ci ne doive se trouver devant un rayonnage rempli de grammaires et dictionnaires ?
Bonjour,
Le syntagme formé de « quel » ( adjectif interrogatif) + substantif prend la fonction de sujet. Le pronom n’a pas lieu d’être puisqu’il y a un sujet.
« Quelle taille te convient ? » est la bonne formulation.
Je suis d’accord avec vous. Je vois la reprise du pronom comme une hypercorrection.
Quelle taille te convient ?
Ne pas confondre avec la reprise d’un nom : « Cette taille te convient-elle ? »
Merci à tous, et spécialement à CParlotte, pour ces réponses très édifiantes ! Quel bonheur d’avoir à sa disposition de tels érudits.