subjonctif ou indicatif
Bonjour,
Doit-on dire « je n’ai pas encore vu un spécialiste qui dise le contraire » ou » je n’ai pas encore vu un spécialiste qui dit le contraire » ?
Bonsoir,
Votre proposition principale est à la forme négative, ce qui induit un doute quant à la possibilité qu’il existe un spécialiste qui dise le contraire.
Le subjonctif s’impose.
je n’ai pas encore vu un spécialiste qui dit le contraire : il existe peut-être des spécialistes qui disent le contraire mais je n’en ai pas encore vu. Le fait 2 n’est pas nié
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– Il y a ici alternance. Les deux modes sont possibles : je n’ai pas encore vu un spécialiste qui dit/dise le contraire
– La forme négative n’implique pas forcément le subjonctif.
– Ce n’est pas forcément le doute qui est exprimé par le subjonctif.
A l’appui de ces trois affirmations [ « Vers une analyse factoriellede l’alternance indicatif/subjonctif » Pascal Amsili et Floriane Guida Laboratoire de Linguistique Formelle Université Paris Diderot
[email protected]] :
– Les situations d’alternance provoquent des discussions de deux ordres parmi les linguistes : d’une part des discussions à propos de la réalité de l’alternance : peut-être sous l’influence d’une vision prescriptive, ou peut-être sous l’influence des cas particuliers étudiés par les uns ou les autres,
– Dès que la positivité de la croyance est remise en cause, le subjonctif devient possible, alors que l’indicatif est seul possible en contexte[…]déclaratif positif
– La négation adverbiale par pas constitue le contexte le plus étudié, il n’y a pas de doute que ce type de contexte donne lieu à l’alternance […]. Les négations réalisées avec les autres semi-négations[…] : personne, rien, jamais, plus… — semblent également capables de donner naissance à l’alternance.
Max ne croit pas que Claude {est /soit} malhonnête.
Personne ne croit que Claude { est /soit} malhonnête.
Rien ne permet de penser que Claude { est/soit} malhonnête.
Une mère n’a jamais l’impression que son enfant { est /soit } malhonnête.
Marc ne pense plus que Claude { est /soit } méchant.
Quant aux facteurs qui déterminent le choix voici ceux qu’avance l’auteur de cet article
– le sujet du verbe introducteur (le ‘je » favorisant le subjonctif)
– le type de phrase
– la forme du verbe elle-même
– le verbe introducteur
Tara, vous écrivez
1 – je n’ai pas encore vu un spécialiste qui dise le contraire : Le fait exprimé dans la subordonnée est évoqué comme une éventualité mise en doute. C’est exact.
2 – je n’ai pas encore vu un spécialiste qui dit le contraire : il existe peut-être des spécialistes qui disent le contraire …(!)
Si le fait n’est pas nié, il n’est pas non plus affirmé : il s’agit d’une éventualité mise en doute exactement comme vous l’écrivez pour le subjonctif.
Le locuteur s’exprime à la 1e pers. du sing. et pour justifier l’utilisation de l’indicatif il doit savoir s’il existe un ou des spécialistes.
Auxquels cas il n’utilisera pas de déterminant indéfini, pour (et c’est le but) que son lecteur n’ait aucun doute.
Je n’ai pas encore vu le (ce) spécialiste qui dit le contraire.
Je n’ai pas encore vu les (ces) spécialistes qui disent le contraire.
Merci pour vos réponses.
Trouvez-vous la phrase suivante correcte : il libère les forces de l’ordre sur le peuple.
Le verbe « libérer » est-il à propos ?
Je peux comprendre l’idée : lâcher les forces de l’ordre sur le peuple(en parlant d’un dictateur par exemple) comme on lâcherait des chiens sur quelqu’un. La construction avec le verbe « lâcher » peut être admise. Je doute que celle avec le verbe « libérer » puisse l’être car on ne peut dire « libérer des chiens sur quelqu’un », associer « libérer » à la préposition « sur » est maladroit. Qu’en pensez-vous ?