Une crème de… et adjectif
Bonjour,
C’est une crème de chien, peu valorisé ou
C’est un crème de chien, peu valorisée.
J’aurais tendance à accorder avec chien plutôt qu’avec crème, par analogie avec « espèce ».
Mais je garde un doute.
Merci d’avance pour vos réponses !
Oui, accordez avec chien, en considérant que c’est crème qui complète chien et non chien qui complète crème.
Dans une espèce de chien, il ne s’agit pas d’une apposition : le chien n’est pas une espèce, l’espèce n’est pas un chien. Il n’y a donc pas forcément de parallèle à faire avec le cas qui nous occupe ici.
Ici on a une apposition indirecte, construite avec « de », comme dans le classique « la ville de Paris ».
L’approche du Grevisse est de chercher quel nom est apposé à l’autre pour le compléter.
— Cette vache de directeur est enfin mort. Le directeur est une vache, et non la vache est un directeur. C’est vache qui complète directeur. On accorde avec directeur.
— Cette crème de chien est peu valorisé. Ce chien est une crème, et non cette crème est un chien. C’est crème qui complète chien. On accorde avec chien.
Il existe une autre approche : « formellement c’est le deuxième nom qui est apposé, mais il est cependant le sujet réel, tandis que le premier terme qualifie le nom désigné ». Ce qui revient au même pour l’accord.
Eh, oui, on dira une crème d’homme peu valorisé. C’est bien l’homme qui est peu valorisé, alors qu’il est bon (c’est la crème).
Attention à l’emploi de crème : selon Larousse
Familier. Ce qu’il y a de meilleur dans un groupe ; l’élite sociale
-
Familier. C’est la crème des hommes.
c’est quelqu’un de vraiment bon.
Merci à vous deux.
Mon analogie avec espèce était dans le sens « c’est une espèce d’idiot », par exemple. Je n’avais pas pensé à la confusion que je pouvais provoquer, puisqu’en effet, le chien appartient à l’espèce canine !
