dans les cages du Gange
Je m’excuse d’avoir recours à vous en ce dernier jour de l’année, mais je n’ai pas besoin d’une réponse rapide.
Voici la phrase qui m’est problématique, quand vous aurez le temps, après vos congés :
« Quand le niveau du Gange est bas, ne s’envolent, depuis ces cages haut perchées, que des Indiens issus de classes supérieures ; mais la périodique submersion des emplacements inférieurs lors de la saison pluvieuse contraint à y accueillir une plèbe qui autrement se les serait vues interdire. »
« y » de « y accueillir » : accueillir dans les cages
« les » de « se les serait » : les cages
Ce dont je ne suis pas certain : « se les serait vues interdire« , ou bien « se les serait vu interdire » ?
Précision : je parle ici des ‘cages’ où adviennent les crémations à ciel ouvert du Manikarnika Ghat, à Varanasi, Inde. Des cages hautes (à l’étage), et des cages basses (posées sur la berge).
Dictionnaire de l’Académie :
Si la phrase a un sens passif et si le pronom se représente la même personne que le complément d’objet direct du verbe qui suit voir, on utilise le participe passé. Elle s’est vue confiée à une famille d’accueil (dans ce cas on pourrait ajouter l’infinitif être devant le verbe au participe passé). On dira de même, elle s’est vue perdue, morte, gagnante.
Si le complément d’objet direct du verbe qui suit voir ne représente pas la même personne que le pronom se, on utilise l’infinitif, mais deux cas peuvent se présenter.
Si le pronom se représente la même personne que le sujet du verbe qui suit voir, vu s’accorde avec celui-ci. Elle s’est vue confier cette mission (elle a confié cette mission à quelqu’un). Si le pronom se n’est pas le sujet du verbe qui suit voir, il n’y a pas d’accord. Elle s’est vu confier cette mission (quelqu’un lui a confié cette mission).
une plèbe qui […] se les serait vu interdire.
Le pronom « se » renvoie à « plèbe » qui n’est pas l’agent de « interdire » : c’est quelqu’un d’autre qui interdit l’usage des cages haut perchées à la plèbe. On a interdit les cages à la plèbe.
Ce texte explique pourquoi on n’écrit pas « vue », pourquoi on n’écrit pas « la plèbe s’est vue interdire ces cages », mais « la plèbe s’est vu interdire ces cages », pourquoi on n’accorde pas avec le sujet. Mais ce n’est pas la question posée. La question posée est de savoir si on écrit « vues », en accordant avec le pronom « les », quand les cages est transformé en pronom et placé avant le participe passé : ces cages, la plèbe se les est vu ou vues interdire.
La réponse reste certes toujours « pas d’accord », mais pas pour les raisons que vous exposez.
Merci pour cette précision, CParlotte.
Tara
Ne vous excusez pas. On choisit de venir répondre. Personne ne nous y contraint. Bonnes fêtes de fin d’année Nonobstant !
Pompadour
Merci pour votre aide même en ce dernier jour de l’année. Bonnes fêtes à vous aussi, Tara ! Bonne nouvelle année !