Peu s’en faut que OU peu s’en faut que ne
Bonjour !
J’ai un doute sur cette phrase : « L’influence du roi d’Angleterre dépassait celle des grands ducs ; peu s’en fallait qu’elle n‘égalât celle du roi de France. »
Que pensez-vous du « ne » explétif ? Est-il de trop, est-il au contraire obligatoire, ou est-il optionnel ?
Merci par avance pour vos réponses.
Le « ne » explétif est répandu : (Suivi de « que ») Pour peu que
Peu s’en faut qu’elle ne fonde en larmes.
Peu s’en fallut que le père Joseph, qui était nécessairement dans les mêmes idées, n’exprimât dans les mêmes termes son indignation.
— (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, Michel Lévy frères, 1863)
Peu s’en fallut que son élan ne fût si bien pris que tout obstacle eût dû être par lui traversé…
— (René Boylesve, La leçon d’amour dans un parc, Calmann-Lévy, 1920, réédition Le Livre de Poche, pages 161-162)
Elle aimait les histoires cruelles. Peu s’en fallut qu’elle ne fît partager ses goûts à son jeune frère.
— (Julien Green, Charles Lamb, dans Suite anglaise, 1927, réédition Le Livre de Poche, page 51)