Définition de « passif »
Bonjour,
Je suis dans l’incompréhension la plus totale quant au mot « ‘passif ». Je le croise sans arrêt, dans tout ce que je lis. Cependant, il ne correspond jamais aux définitions données par les dictionnaires. Dans l’usage, il semble signifier « expérience passée péjorative ». Par exemple, deux personnages qui ont un passif ensemble seront deux personnages qui ont été en conflit par le passé. Un personnage qui a un passif avec la drogue sera un personnage qui a subi un événement déplaisant en relation avec la drogue. C’est sans cesse comme ça, et aucune définition ne semble exister pour corroborer cette interprétation. Même pas dans les dictionnaires d’usage qui répertorient des mots plus ou moins acceptés. Le Larousse dit que, en plus des « dettes » (définition donnée par la plupart des dictionnaires), ça peut désigner les échecs d’un groupe (« Le lourd passif du gouvernement » est l’exemple fourni). Peut-on l’employer ainsi dans n’importe quel contexte, même pour un personnage solitaire ou pour seulement deux personnes en conflit ou est-ce que ça doit forcément être plusieurs personnes, une organisation ?
Existe-t-il une source pour confirmer cette définition ? Est-ce un emploi fautif ? D’où est-ce que ça vient ? Si vous le croisez, en tant que correcteur, dans ce genre de contexte, est-ce que vous le corrigez ou est-ce que vous le laissez ?
Merci d’avance pour vos réponses, j’ai tendance à être stricte sur la sémantique alors que la littérature ne l’est pas vraiment, et les dictionnaires n’offrent que des réponses limitées.
La plupart des exemples que vous citez sont des extensions de sens que l’on peut qualifier d’abusives, encore une fois à cause de la langue très approximative des médias.
Ces acceptions renvoient toutes au « passif » d’un bilan comptable (le bilan est une balance), le pendant inévitable d’un « actif » (que l’on a). Il n’y a donc rien de péjoratif en soi tant que l’équilibre des deux est maitrisé, sinon ce sont des pertes et non un bénéfice.
Dans une rédaction littéraire et mûrie, on fera bien de s’abstenir de ces usages douteux, le français disposant de suffisamment de termes ou expressions précises…
PS On remarquera que (comme pour bilan) les médias (politiciens et consorts) finissent par vider nombre de mots de leur substance en les pressurant d’emplois inadéquats. Comme ils sont influents sur un plan linguistique, ils créent un brouillard sémantique qui débouche sur la confusion.
Oui Totoro, à mon sens on peut l’employer dans n’importe quel contexte, et pour un personnage solitaire aussi, oui.
En tant que correctrice, je ne vois aucune raison de ne pas l’employer, ou de « corriger » le terme.
Dictionnaire de l’Académie :
PASSIF (au sens figuré) : Ensemble de ce qui est porté à la charge de quelqu’un.
Cet homme avait déjà un lourd passif.
Loc. Mettre, porter quelque chose au passif de quelqu’un, le mettre au compte de ce qu’on lui reproche, l’en rendre responsable.
L’échec est à mettre au passif de la direction.
CNRTL :
PASSIF Au fig. Aspect négatif d’une entreprise ; ensemble des actes personnels d’une vie, des faits vécus, considérés comme négatifs.
Colonne du passif ; avoir qqc. à son passif ; mettre qqc. au passif de qqn ; lourd passif.