Péguy
Bonjour,
Charles Péguy écrit : « plus creux que la noisette après que l’écureuil l’a laissé retomber de ses ongles pointus. » Je pense bien qu’il n’y a pas de faute dans cette phrase, et même sans la réforme de l’orthographe de 1990 dont Péguy n’a pas eu connaissance… mais elle me fait réfléchir : le COD, c’est bien la noisette, reprise par le « l » , et c’est bien elle qui est retombée. Ne pourrait-on penser que c’est elle qui fait l’action de retomber, et donc qu’on aurait pu accorder « laissé » au féminin ? Ou doit-on admettre que rien ne fait l’action de retomber… la noisette retombe toute seule, et de ce fait, « laissé » ne peut être qu’au masculin ? Par avance merci de votre retour….
Le COD l’ mis pour noisette fait bien l’action de retomber, donc en ancienne orthographe, j’aimerais bien accorder « laissée retomber ».
Ah… je suis contente que ma proposition vous tente également !
En revanche, la réponse de « Prince » ne répond pas à ma demande, car l’écureuil est sujet, et n’a rien à voir avec l’accord de « laisser »… Etes-vous d’accord ?
Amicalement,
J’aurais eu tendance moi aussi à faire l’accord qui au premier abord semble logique :
L’écureuil l’a laissée – L’écureuil l’a laissée retomber.
Mais on peut arguer que le sens est : l’écureuil lui a permis de retomber. Laisser quelqu’un faire quelque chose n’est pas laisser ce quelqu’un.
Ce qu’à mon avis on voit bien avec cet exemple où il n’est pas question de laisser, de quitter d’abandonner la personne :
(Anne) Pierre l’a laissé l’accompagner.
Finalement, la logique est bien du côté du non accord.
C’est bien à mon sens ce qui a prévalu en 1990.
C’est, malheureusement !, la seule simplification apporté aux accords des participes passés, qui auraient mérité plus.
Cette règle du participe passé … avec l’auxiliaire « être », il y a, à mon sens, une logique. Le participe passé se rapproche de l’adjectif. Enfin, pas toujours, non. Mais avec « avoir », on est dans la convention pure. D’ailleurs, l’oral l’ignore de plus en plus.
Il accorde manifestement avec « ce vaisseau », mais la logique est difficile à comprendre, comme à chaque fois qu’il y a une comparaison dans une phrase, et qu’un mot (ici un participe passé) peut se référer à deux éléments différents dans les deux termes de la comparaison, et que ces deux termes sont de genres différents.
bonsoir,
Non, c’est l’écureuil qui laisse retomber la noisette (ses ongles pointus).’