Dont… son
J’ai entendu sur France Inter aujourd’hui :
Un livre dont l’auteur parle de son enfance
C’est correct ?
Un livre dont l’auteur parle de son enfance…
La phrase étant inachevée, pour mieux analyser, donnons-lui une suite.
Un livre dont l’auteur parle de son enfance est posé sur la table.
Cette phrase complexe (composée de deux propositions) est issue de deux phases simples :
Un livre est posé sur la table.
l’auteur du livre parle de son enfance.
Il s’agit, en reliant les deux propositions, de ne pas répéter « livre ». On choisit pour cela le pronom qui relit (relatif) dont, parce que le mot qu’il remplace est complément introduit par « de » (ici complément du nom « auteur »).
Et on obtient la phrase complexe citée ci-dessus.
Le sens serait autre avec les deux phrases de base suivantes :
Un livre est posé sur la table.
L’auteur du livre parle d’enfance
On aurait alors la phrase complexe suivante : L’auteur dont le livre parle de l’enfance est posé sur la table.
Vous écrivez qu’on ne peut utiliser une marque d’appartenance dans une relative qui fait déjà référence à une personne. C’est vrai dans les cas où la référence concerne les parties du corps, ou une partie intrinsèque d’un objet ou d’une personne qu’exprime le nom antécédent.
L’homme qui lève les bras…. (quoique là, « ses » est possible aussi avec nuance expressive)
Le livre dont l’auteur tourne les pages…
Mais ici ce n’est pas le cas. « Enfance » n’appartient pas syntaxiquement à livre. Certes il est question de l’enfance de l’auteur dans le livre. Mais l’enfance n’appartient pas au livre mais à l’auteur du livre.
L’auteur dont on peut découvrir l’enfance dans ce livre est M. X.
En ce cas, ce que vous dites s’applique : « son » ferait pléonasme avec dont mais dans la phrase que vous citez, « dont » et son » ne font pas pléonasme .
Merci Tara,
-> Un livre dont l’auteur parle de son enfance
C’est l’auteur du livre, et l’enfance de l’auteur, ce sont deux relations vers deux choses différentes, la première est rendue par « dont », et la deuxième est rendue par « son ». C’est donc normal, et c’est à tort que j’ai été surprise par cette phrase.
Pour illustrer ma question, il aurait fallu que je trouve un exemple où les deux relations vont vers la même chose.
-> Un auteur dont le livre parle de son enfance
Ici, on parle du livre de l’auteur, et de l’enfance de l’auteur, donc il devient légitime de s’interroger sur la possibilité d’écrire « son », puisque normalement deux articles définis font l’affaire.
Comme « l’enfance » peut avoir un sens absolu (mais vos quatre lignes autour de « l’auteur parle d’enfance » m’étonnent), pour éviter la confusion, pour éviter d’en reparler, je modifie :
-> Un auteur dont le livre parle de son enfance en Provence (l’enfance de l’auteur)
-> Un auteur dont le livre parle de sa maison (la maison de l’auteur)
Et c’est ici que je demande pourquoi on peut (et si on peut) utiliser un possessif, alors qu’un article défini devrait suffire, comme dans votre exemple et d’autres :
-> Un livre dont l’auteur tourne les pages
-> Un livre dont le lecteur est le héros
Deux compléments du même nom peuvent parfois être exprimés par un unique « dont », et parfois, le « dont » ne s’applique qu’à un des deux compléments du nom, et on peut utiliser un « son » pour l’autre complément. Est-ce exact ? Est-ce explicable ?
Exact Leila !
Je trouve votre réponse courte, Tara. Peut-être mon explication était-elle trop longue et vous a-t-elle découragé ? J’extrais donc le point crucial.
La question est : peut-on écrire
-> Un auteur dont le livre parle de sa maison
-> Un homme dont l’objectif est de retrouver son pays, sa femme, ses enfants…
et si oui pourquoi ?
Pourquoi certains condamnent-ils le possessif après le dont, et demandent qu’on utilise deux fois l’article défini :
-> Un livre dont l’auteur tourne les pages
-> Un auteur dont le livre parle de la maison
-> Un homme dont l’objectif est de retrouver le pays
Et pourquoi cependant validez-vous ici la forme avec sa ? Car en écrivant « exact Leila ! », c’est bien une validation de votre part ?
Merci Prince.
Pourquoi peut-on utiliser une marque d’appartenance dans une relative qui fait déjà référence à une personne ?
Bonjour,
on ne peut pas.
Bonjour,
Dont ne peut en aucun cas remplacer la locution « dans lequel ».
Cette construction est erronée.
Si l’auteur parle de son enfance, il vous faut utiliser « dans lequel » ou « à l’intérieur duquel », etc.
S’il parle de l’enfance du livre (ce qui paraît peu probable), la bonne formulation serait :
« Le livre dont l’auteur parle de l’enfance ».
Un livre à l’intérieur duquel ???
Il n’y a aucun complément de lieu dans la phrase.