Adjectif ou nom ?
Bien le bonsoir ou le bonjour et au pire ou au meilleur je vous salue,
Je suis en train de travailler sur la grammaire car j’aime me faire du mal.
J’aimerais donc avoir confirmation sur certains points et me faire reprendre si je dis une bêtise voire plusieurs bêtises (ce qui sera le cas).
« Et rien n’était petit, quoique tout fut enfant. »
Bon si je ne me trompe pas – je ne suis plus certain de rien maintenant – « petit » est un participe passé de l’auxiliaire être. En d’autres mots : un adjectif qualificatif attribut.
Bien, bien… « enfant » en revanche est un substantif selon ce qu’on m’a dit ! Il y a cette technique qui dit que l’on peut savoir en rajoutant un déterminant donc : un enfant.
Oui ça marche -> il s’agit donc bien d’un substantif.
En revanche, si je dis : « Quoique tout fut pénible. » on ne dit pas « un pénible » donc il s’agit bel et bien d’un adjectif qualificatif attribut ???
Puis je suis tombé sur un exemple : « il est un peu ours » et ils qualifient « ours » d’adjectif. Pourtant on peut bel et bien dire « un ours » ?! Je ne comprends donc plus rien en somme.
Aled osekour.
Il y a clairement des cases qui m’échappent et tout s’effondre !
– petit est et restera un adjectif. On peut le substantiver en sous-entendant « garçon », ou autre nom qu’il peut qualifier.
Ex : Pierre et Pauline se partagent les sacs de billes. Pierre prend le grand, Pauline le petit. On sous-entend le nom sac.
– pénible est un adjectif qualificatif attribut.
– ours ne peut en aucun cas être un adjectif. C’est un nom, utilisé comme un adjectif attribut après le verbe être. Il y a erreur.
Un substantif peut être adjectivé, cela n’en fait pas un adjectif qualificatif pour autant.
Un adjectif peut être substantivé, cela n’en fait pas un substantif pour autant.
Si je me sers d’une serpillière pour faire ma vaisselle, ça n’en devient pas une éponge pour autant. Chaque mot a sa nature, mais peut jouer plusieurs rôles.
En espérant vous avoir été utile…
Cdlt
Merci !
Participe passé et adjectif verbal
C’est vrai que c’est un peu compliqué, mais dans cette complication, il y a quelque chose de simple : un participe passé ne peut être qu’une forme verbale, par conséquent, un substantif ne peut jamais être un participe passé.
Mais il existe en effet des participes passés qui sont employés comme adjectifs (c’est ce qu’on appelle des « adjectifs verbaux »). Exemple : divorcé.
Il divorcera dans trois jours. On voit qu’il s’agit d’un verbe, le verbe divorcer au futur simple.
Il a divorcé il y a trois jours. Là encore il s’agit du verbe divorcer, mais au passé composé (auxiliaire avoir au présent = a + participe passé = divorcé).
Il est divorcé depuis trois jours / Divorcé depuis trois jours, il est très déprimé et ne sort plus de chez lui. Là, divorcé n’est plus une forme verbale (un participe passé), mais un adjectif (attribut du sujet il, dans la première phrase, et épithète détachée dans la deuxième) issu du verbe divorcer.
L’adjectif vient donner des informations sur le mot complété : Il est grand, blond, sympa, divorcé.
Le participe passé (le verbe) donne des informations sur ce qu’il se passe (s’est passé, se passera).
Substantif et adjectif
En principe ces deux catégories sont exclusives l’une de l’autre : un substantif sert à désigner des objets / des êtres (concrets ou abstraits), il peut s’utiliser seul (exemple maison) : Regarde la maison ! Alors que l’adjectif qui sert à qualifier ou à déterminer un substantif ne peut jamais s’utiliser seul (exemple joli), il a obligatoirement besoin d’un support auquel il apporte un complément informations : Regarde jolie ! Regarde la jolie maison !
Cependant, il arrive qu’un substantif ne serve plus à désigner quelque chose, mais à qualifier ou à déterminer, autrement dit il joue le rôle d’un adjectif.
Si je dis, Il y a un ours dans le bois, le mot ours permet de désigner quelque chose (ici un animal), c’est bien un substantif.
Si je dis, Marcelin, il est très ours, il n’est pas ici question de désigner l’animal appelé ours, mais de dire quelque chose a propos de Marcelin, de le qualifier. Donc dans ce cas ours joue le rôle d’un adjectif.
Lorsqu’un substantif joue le rôle d’un adjectif, selon les cas, et parfois de façon différente d’un dictionnaire à l’autre, le substantif reste étiqueté substantif et on dit alors qu’il a un emploi adjectival/une valeur adjectival, ou bien il est recatégorisé adjectif.
Si on prend les cas de enfant ou de ours, on voit que Robert et Larousse les catégorisent adjectifs, alors que le Tlfi les laissent substantifs mais indique des « emplois adjectivaux / des valeurs adjectivales » :
ROBERT
Définition de enfant nom et adjectif
Définition de ours nom masculin et adjectif
LAROUSSE
enfant – adjectif
-
- 1. À l’âge de l’enfance : Encore enfant, tout enfant.
-
- 2. Se dit de quelqu’un de naïf, de candide, d’un comportement spontané : Elles sont restées très enfants.
-
- Synonymes :
-
- gamin (familier) – gosse (familier) – infantile – puéril
ours – adjectif invariable
-
- Qui est peu sociable, un peu rustre : Comportement ours.
TLFI
c)En appos.ou attribut avec valeur d’adj.
− Adj. à valeur qualificative. Gervaise (…) entrait à peine dans sa quatorzième année, lorsqu’elle était accouchée du premier, Claude; et aucun de ses deux frères, ni Claude, ni Étienne, né plus tard, ne semblait souffrir d’une mère si enfant et d’un père gamin comme elle (Zola, Bête hum.,1890, p. 43).
♦ P. anal. [En parlant d’un inanimé concr.] Qui n’a pas atteint son plein épanouissement. Un cyprès enfant, un de ces petits plumages effilés en pinceau (Colette, Pays. et portr.,1954, p. 264).Au fond un petit feu d’âtre, un feu jouet, un feu enfant tout gringalet, pas sérieux pour un sou (Giono, Eau vive,1943, p. 42).
− Adj. à valeur déterminative. Le peuple enfant et fétichiste est doux, pieux, dévoué, inhumain, bestial selon l’humeur et l’occasion (Alain, Propos,1921, p. 229).
− Empl. adj. Il est encore plus ours que d’habitude. Il ne nous saluera seulement pas (Bourget,Disciple, 1889, p.30).Il trouvait Camille trop ours pour rencontrer beaucoup d’occasions de se marier: celle-là était presque inespérée (Drieu La Roch.Rêv. bourg.,1937, p.57).
Merci ! Votre réponse me laisse croire que j’ai bien compris celle de Catbaloo. C’est plus clair dans ma tête :)) !
De rien :).
Eh bien, disons que je serais moins radical que Catbaloo, puisque ours peut tout à fait être considéré comme un adjectif à part entière. Mais l’essentiel, n’est pas tant dans la façon dont on étiquette ours dans « X est très ours« , mais de bien saisir que dans ce cas-là ours n’a pas le fonctionnement (et donc la fonction) d’un substantif, mais celui d’un adjectif.
De même que petit peut tout à fait être un substantif (même si celui-ci est issu d’un adjectif) : Le petit de l’ours s’appelle l’ourson. Dans ce cas, petit est pleinement substantif : il ne caractérise pas ou ne détermine pas un substantif, mais il désigne quelque chose (ici un animal).
Et oui, la langue française a ceci de magique, que d’un exemple l’on fasse une règle acceptée, alors que les mathématiques décident, elles, qu’un exemple contraire réfute la règle mais ne la fait jamais.
Qui a écrit? *Élodie est très escargot(e) alors que Noémie est très guépard.(e) »
Personne.
Alors que cela participe de la même construction.
Vivement que Houellebecq prenne pour thème la course à pied afin que le TLFI nous mentionne pour escargot, guépard, etc.
b) En appos.ou attribut avec valeur d’adj.
Je vous sens chiffon ! 😀
On peut en effet le percevoir comme tel. 😀
Eh oui, même !
Bonsoir,
Ouh là là !
Petit est soit un substantif soit un adjectif, mais un participe passé, comment le dire ?
Votre souci se résout facilement en utilisant l’adjectif idoine en lieu et place de « enfant ».
« Et rien n’était petit, quoique tout fut enfantin »
« Petit est soit un substantif soit un adjectif, mais un participe passé, comment le dire ? » ma prof de grammaire m’a dit que c’était la même chose « le même combat » un participe passé est aussi adjectif si je dois la citer – je ne comprends vraiment plus rien.
Et comment ça c’est soit l’un ou soit l’autre ???? Je viens de comprendre : il peut être substantif ou adjectif en général selon le contexte : un petit enfant (adjectif substantivé ?) un enfant petit (adjectif)
Mais vous ne m’aidez pas réellement… :((
Et si j’ai bien compris vous classez « enfant » comme adjectif – ce qui ne semble pas le cas des gens d’ici.
Soyons plus clair : « Petit est soit un substantif soit un substantif adjectivé« .
En revanche quel est l’intérêt « d’adjectiver » un substantif quand l’adjectif exprimant la même chose (enfantin) existe déjà ?
Cet adjectif préexistant. qu’est-ce qui vous empêche de l’utiliser ?
Ceci écrit, si vous êtes romancier ou poète, libre à vous d’écrire ce que vous souhaitez.
Je vous remercie pour les précisions, mais je n’y trouve pas mon compte.
Tout ceci est trop flou pour ma part. J’attendrai la réponse d’une autre personne.
Merci pour votre temps.
Cher Vartol,
Rien n’est flou : « Et rien n’était petit, quoique tout fut enfant. » est une formulation incorrecte.
« Et rien n’était petit, quoique tout fut enfantin. » est la forme correcte.
Bien évidemment, si vous souhaitez attendre un avis qui aille dans le sens de ce que vous écrivites, à savoir qu’il est possible de fabriquer un néologisme ayant exactement la même signification qu’un adjectif préexistant, c’est votre droit le plus élémentaire.
À titre de précision, la même phrase « version substantif » serait :
« Et personne n’était un petit, quoique chacun fut un enfant. »
Ravi de savoir que Victor Hugo a usé d’une formulation incorrecte.
Le jour où la poésie fera la grammaire sera à marquer d’une pierre blanche !
Et d’enfant à enfantin, il n’y a qu’un pied qui vous précipite hors de l’alexandrin.
Allez un petit vers de Queneau tiré d’un poème que j’adore et qui se conforme aux strictes règles de la grammaire 🙂
« …à partir du désert le feu qui transforme diversité de la dernière oasis trente mille palmiers trente mille points d’eau. »
Mais foin de controverses, Hugo a adjectivé un substantif, obligé qu’il l’était par ces pieds dictatoriaux que la poésie place au-dessus des règles établies : tel est le génie, et le génie n’est jamais, au grand jamais, analysable.