indicatif ou subjonctif
Bonjour,
J’ai un doute concernant une phrase: Tout ce qui compte, c’est que tu es (ou sois ?) ici. L’usage du subjonctif semble plus commun, mais est-ce que l’indicatif est possible puisque la phrase évoque une réalité ? Merci beaucoup,
E. Baeza
Bonjour,
Le subjonctif est ici le seul mode acceptable selon la règle.
Le subjonctif n’a pas pour unique raison d’être que d’exprimer le doute et son utilisation dans la subordonnée ne dépend pas que du fait qu’elle exprime un fait avéré.
Son utilisation est également requise après les verbe et locutions qui expriment un sentiment :
« Je suis content que tu sois là » en est un exemple : « Je suis content », fait, « tu es là », fait et pourtant le subjonctif est requis.
Dans votre phrase : « Tout ce qui compte » est un sentiment, celui du locuteur. La seule formulation exacte est donc celle qui conjugue au subjonctif.
« Tout ce qui compte, c’est que tu sois là »
Bonjour,
On a tendance à mettre du subjonctif partout mais lorsque l’action est réelle, concrète, avérée, il n’y a pas de raison de mettre autre chose que de l’indicatif. Il est vrai que nos oreilles et nos yeux se sont habitués au subjonctif et que c’est maintenant l’indicatif qui risque de paraître fautif…
Alors même si à l’oral j’ai plutôt tendance à utiliser le subjonctif présent (pour éviter de me faire reprendre et reprendre à mon tour) en revanche, à l’écrit je mets l’indicatif présent : Tout ce qui compte, c’est que tu es ici.
Je pense comme Marie DK que les deux sont possibles.
Il y a d’ailleurs une différence sensible de sens.
Ce qui compte, c’est que tu sois là peut avoir une valeur généralisante. Dans l’abstrait, de façon générale, maintenant ou demain, ta présence est ce qui est important.
Mais : Ce qui compte, c’est que tu es là : cette fois-ci on a deux affirmations de deux faits : une chose est importante/compte vraiment et tu es là et c’est cette chose.
Plutôt qu’aux règles, et de peur qu’elles ne deviennent (ici, impossible d’utiliser l’indicatif présent du verbe devenir même si cela ne se voit pas*) des conventions, je préfère m’en référer au sens.
*Avec un verbe qui a deux formes bien visibles pour le subjonctif et l ‘indicatif : Plutôt qu’aux règles, et de peur qu’elles ne soient que… (impossible de dire : et de peur qu’elles sont)
Attention elvyne77, je synthétise.
Selon Ouatitm :
— Il faut écrire « je suis content que tu sois là », car après « je suis content que », on met le subjonctif.
Selon Tara (résumé de sa réponse ci-dessus et des cinq précédentes sur le subjonctif) :
— Ah mais c’est beaucoup plus complexe, on ne peut pas répondre aussi vite. Si je suis sûre que tu es là, et que je suis contente, alors cela veut dire « tu es là et je suis contente » et donc les deux faits sont deux réalités alors que le subjonctif est le mode de l’irréalité ou de l’incertitude, et comme je te vois là et que ta présence est une réalité avérée il faut dire « je suis contente que tu es là », car c’est selon le degré d’incertitude, de volonté ou d’hypothèse qu’on choisit les modes, et c’est ce qui fait la richesse du français.
Je ne ne vous cache pas que la réponse de Ouatitm est la plus conforme à l’usage, tant populaire que littéraire.
Ce qui rend la réponse à votre question un peu complexe, c’est la structure « ce qui…, c’est que… », qui sans doute offre plusieurs approches, et qui peut-être permet une rupture syntaxique par effet de style, pourquoi pas, ou plus probablement libère le second verbe du premier, ou que sais-je encore…
Mais si vous parlez du fait que le gars soit là, et si ce fait joue un rôle de sujet dans votre phrase, utilisez le subjonctif :
— Que tu sois là (et non que tu es là), c’est important, je le souhaite, je m’en réjouis…
— Que tu sois là (et non que tu es là), c’est ce qui compte pour moi.
— Que tu sois là compte pour moi.
— Ce qui compte pour moi est que tu sois là.
Si votre phrase en « Tout ce qui… c’est… » a un autre sens que celui de la phrase ci-dessus, explicitez-le.