Correcteur versus correctrice
Bonjour,
Le féminin de correcteur existe – Correctrice
Le féminin de relecteur existe – Relectrice
L’emploi du terme professionnel « correcteur-relecteur » pour désigner ce métier exercé par un homme est donc juste
L’emploi du terme « correctrice-relectrice » pour désigner ce métier exercé par une femme l’est donc (logiquement) également.
Ma question 1 est : Pourquoi voit-on souvent ces termes accordés au masculin, même quand ils concernent la profession exercée par une femme ?
Ma question 2 est : l’emploi du masculin pour décrire cette profession, quand elle est exercée par une femme, est-il incorrect ? (… puisque le féminin existe)
Et enfin, s’il n’est pas incorrect d’utiliser le masculin dans ce cas précis (alors que le féminin existe), pourriez-vous m’expliquer pourquoi?
Merci d’avance…
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L’Académie française se résout à la féminisation des noms de métiers
Merci Tara.
Vous enfoncez le clou sur mes recherches personnelles.
Il ne fait pas bon vouloir que certains termes puissent s’accorder en genre et en nombre …même si c’est une règle de base (et élémentaire) de notre langue française. (Cherchez l’erreur)
Il me serait intéressant et fort instructif de connaître le pourcentage des femmes ayant siégé (ou siégeant de nos jours) et/ou ayant accréditation ou droit de parole, pour décider et/ou ne serait-ce que participer à toute décision en la matière… à savoir celle qui les concerne directement (je ne parle là que du sujet langue française et féminin)
En ce sens, j’ai du mal à comprendre que le nom »invisibilation » puisse être, lui, avoir été décidé être de genre féminin. (il concerne souvent des minorités mais les femmes ne sont pas minorité en nombre )
Des remarques ?
Merci pour votre retour Tara… Comme d’habitude vos réponses servent la langue française et enrichissent.
Merci beaucoup Cocojade.
Remarques oui.
Ne pas confondre genre et sexe. Les noms n’ont pas de sexe.
Noms féminins pour désigner des hommes : victime, majesté, personne, vigie, altesse, star…
Noms masculin pour désigner des femmes : personnage, suspect, squelette, mannequin, modèle…
Pour ce qui concerne les métiers, c’est un peu différent en effet, mais mon avis est qu’il faut « laisser faire la langue ». Ne rien brusquer. Quand les mentalités changent, cela s’inscrit immanquablement dans la langue, spontanément (et pas toujours comme on pourrait s’y attendre).
Par exemple, voyez comme les euphémismes prennent la place des termes exacts.
Le terme « handicap » est intéressant à ce sujet car il n’est plus du tout ressenti comme un euphémisme. Voyez ce commentaire sur le sujet : « Toutefois, on emploie toujours des euphémismes pour d’autres sujets, généralement par politesse, comme les handicaps (on dit « non-voyant » plutôt qu’aveugle ou « malentendant » plutôt que sourd par exemple) ». La personne qui a écrit cela n’a pas pris conscience que « handicap » est à l’origine, un euphémisme.
Handicap- TLF : Par métonymie (déjà!).
Cette digression étant faite, je me demande s’il n’y a pas confusion parfois entre la fonction et la personne.
Comment appeler un homme qui exerce la fonction d’hôtesse de l’air ? Hôte de l’air ? Je ne suis pas sûre que la langue choisisse cette option. A mon avis, on utilisera carrément un autre terme ou on gardera le nom féminin.
Professeur « devrait » donner professeuse, mais les élèves ont résolu la question avec la prof, l’apocope, éliminant la marque du masculin.
Il ne faut pas oublier la valeur de neutre prise par le masculin en français. J’ai noté la difficulté à s’en passer pas plus tard qu’hier. Une personne disait : Une écrivaine qui est la plus connue parmi les écriv….hésitation et puis : ...vains/vaines américains.. : une catastrophe linguistique !
On refuse ici de conserver au masculin la valeur de neutre. Conséquence : appauvrissement de la langue.
C’est à cause de cette notion de neutre que l’appellation « Madame la première ministre » est fausse. Parce que la fonction rassemble l’ensemble des ministres, et que « premier » n’est pas ici un nombre ordinal.
Encore ceci : certains noms féminins sont déjà pris : une chauffeuse, une médecine, par exemple/ Je considère néanmoins que ce n’est pas un problème, il y a déjà tellement d’homonymes ! Le locuteur sait faire ses tris linguistiques.
De la même façon, il n’y a pas de quoi s’effaroucher que une coureuse, une entraîneuse aient des connotations négatives : on sait fort bien qu’elles disparaissent avec l’évolution des mentalités. Regardez ce qu’est devenu le mot « impressionniste » qui était employé par dérision.
Développé très intéressant
Merci Tara 🙂
Oui ça existe :
Correcteur, correctrice (métier)
Le Grand Robert de la langue française, 2e vol., p. 947, 9 volumes.
Euhhhh….Prince…..Avec tout le respect que je vous dois….Et tout en vous remerciant pour votre retour… D’après l’énoncé même de ma question… Je savais « déjà » que cela EXISTAIT.
Ma question était autre.
Peut-être ne l’avez-vous pas lue en entier….?
Parce qu’à part cela, je ne comprends pas votre réponse.
Respectueusement
Bonjour, je me permets de vous suggérer la lecture de ce lien : https://acontretemps.org/spip.php?article673
Vous y trouverez quelques éléments aptes à nourrir votre réflexion sur le sujet que vous évoquez ci-dessus.
Un lecteur-correcteur 😉
Bonjour Grinta,
Article de fait extrêmement enrichissant et mettant en avant plusieurs des incidences de la féminisation des mots. Effectivement cette « mouvance » semble bien désuète en regard de la partie de l’iceberg immergé (bien plus grave) qu’elle occulte (souvent), et qui continue donc (souvent) de ne rester qu’en arrière-plan. Effectivement, sous un autre angle, cette féminisation introduit une notion de distinction liée au sexe, là où cela n’est pas forcément souhaitable et/ou ne présente aucun intérêt. Quand nous lisons un livre, le contenu me semble plus important que de savoir si c’est UN écrivain ou UNE écrivaine qui en a livré l’écriture (Sauf sur certains sujets évidement). Le paradoxe étant également que le nom de certaines professions admettrait mal l’emploi du masculin là où il est évident que le féminin s’impose. (quel enfant aurait envie de dire mon maître d’école en parlant de sa maîtresse d’école ? ) et, nul ne peut nier également que l’emploi du masculin, là où il serait logique de créer et/ou d’employer le féminin, participe également (volontairement ou pas) à l’invisibilisation d’une partie de ceux qui composent notre société (les femmes en l’occurrence) Donc…. Sujet vaste et compliqué ! 🙂
Merci pour votre retour Grinta, les éléments transmis ont effectivement nourri ma réflexion.
Une lectrice-correctrice en éventuel devenir 😉