Thésard en détresse (première publi)
Bonjour à tous,
Je souhaiterais si ma phrase est correcte : « Selon le grammairien romain Tiberius Claudius Donatus, ces mots ont été écrits par l’auteur de l’Énéide après qu’un autre poète, nommé Bathylle, se fut attribué des vers à lui en s’en vantant auprès de l’empereur Auguste. » Je suppose qu’il faut l’indicatif après « après que » mais j’ignore si le temps est le bon.
Merci d’avance pour vos réponses!
Ici le passé composé passif « ont été écrits » a une valeur de passé simple* car on est clairement dans le système du passé. On pourrait avoir :
Selon le grammairien romain Tiberius Claudius Donatus, ces mots furent écrits par l’auteur de l’Énéide …
Par conséquent « après » que demandera un temps composé passé : soit le plus que parfait (valeur plus descriptive), soit le passé antérieur si on veut signaler que l’action a eu lieu juste avant la première.
Ici, j’opterais pour le passé antérieur.
Selon le grammairien romain Tiberius Claudius Donatus, ces mots furent écrits par l’auteur de l’Énéideaprès qu’un autre poète, nommé Bathylle, se fut attribué des vers en s’en vantant auprès de l’empereur
*Ce qui est correct mais brouille un peu le jeu des temps. d’autant que le premier verbe est à la voix passive et le second à la voix active.
—
Comme le dit Vartol « à lui » est pléonastique .: se fut attribué = a attribué à lui
Mais non Vartol. Pas zéro. Le point était un peu délicat c’est tout.
Point délicat (comme dit Tara) ou pas (je ne vois pas en quoi il y aurait ici un problème particulier), la réponse de Vartol (passé composé + passé composé) est valide, tout autant que la réponse de Tara (passé simple + passé antérieur).
@Vartol : ne vous excusez pas, votre première réponse est correcte.
Yo,
Vous utilisez le passé composé « ont été » ; on optera pour garder le même temps, donc : s’est attribué ses vers en s’en vantant
« à lui » direction poubelle.
http://parler-francais.eklablog.com/apres-que-indicatif-a3704329
Je vous remercie grandement pour vos réponses !
Je vous jure sur la tête de ma maman que je n’avais aucune intention malveillante. Au contraire.
???
Est-ce qu’on doit rire devant l’absurdité du message ou s’inquiéter ?
Bonjour,
Les trois réponses précédentes donnent les bons conseil en matière de conjugaison.
Mais je suis gêné par la lourdeur de cette phrase, surtout pour parler d’un poète au style si souple, pur et harmonieux comme Virgile.
Je supprimerais ce « après que » et j’harmoniserais les temps autour du passé simple.
Selon le grammairien romain Tiberius Claudius Donatus, ces mots furent écrits par l’auteur de l’Énéide lorsqu’il apprit qu’un autre poète, nommé Bathylle, plagia ses propres vers pour se vanter auprès de l’empereur Auguste d’en être l’auteur .
D’accord avec l’essentiel de votre réflexion. S’il y a mille façons de raconter cette histoire, le plus agréable est certainement de le faire avec une certaine fluidité. Mais.
1. Vous avez choisi le passé simple, et j’approuve cela uniquement si l’auteur a écrit son texte au passé simple, ce qui est loin d’être évident puisqu’il nous sort quand même ici une principale au passé composé. C’est parce qu’on ignore totalement à quel temps @Aveclalangue raconte l’histoire qu’on a tous les trois été obligés d’en faire des tonnes sur le fait qu’il doit s’inscrire dans un système de temps et que c’est la cohérence qui compte. La fluidité n’est qu’un supplément. Vous ne pouvez pas faire un choix syntaxique selon le style ou le sens…
Je vais même jusqu’à penser qu’il est préférable pour un thésard de réfléchir un mois entier sur cette question de « passé composé ou passé simple » (en lisant des romans, des articles, des lettres, des thèses…), de faire un choix, et de ne plus jamais y revenir, plutôt que de se reposer la question à chaque phrase : on conjugue comme on a prévu au départ et si on écrit une thèse de 5000 phrases, on ne réfléchit pas 5000 fois à la concordance des temps selon que la phrase parle d’un poète au chapitre 2 ou d’un dictateur au chapitre 3. On conserve un seul système sur l’ensemble, indépendamment du sujet : qu’on parle de Virgile ou d’un militaire, on conserve des concordances des temps logiques syntaxiquement. Selon que la thèse commence par « Bathylle naquit en 1896 » ou « Bathylle est né en 1896 », tout changera, et il n’est pas possible de modifier le temps des subordonnées au gré des phrases, au gré des impressions. Précisément, je récuse votre idée selon laquelle on peut conjuguer selon ce qu’on raconte. Selon moi, on conjugue tout sur la seule base de la première phrase. Je ne suis évidemment pas d’accord non plus pour dire qu’il faut parler de façon fluide d’un auteur harmonieux, et donc, comme vous le suggérez, de façon analytique (« après qu’il a eu effectué… ») d’un auteur rationaliste. Je ne crois pas du tout à cela. Que Virgile ait un style souple, pur et harmonieux, n’a absolument rien à voir avec notre histoire. Vous mélangez la syntaxe et la sémantique.
2. « plagia »
En plus de ces détails importants, sur lesquels je ne vous approuve pas entièrement, je crois que vous vous trompez sur l’objet de la question : le choix et le temps du verbe.
a) Si vous supprimez le mot « après », vous devez carrément passer au plus-que-parfait (le passé simple étant alors incorrect) :
— Virgile écrivit ceci lorsqu’il apprit que Bathylle avait raconté cela = correct
— Virgile écrivit ceci lorsqu’il apprit que Bathylle raconta cela = erreur de votre part
b) Le verbe « plagier » est presque le contraire de ce que l’histoire ci-dessus raconte. Bathylle a dit de certains vers qu’il les a écrits, mais on ne peut pas dire qu’il les a plagiés en les réécrivant à sa manière, ce mot n’est pas acceptable.
Votre contribution est si condescendante qu’elle en perd toute valeur constructive . Je maintiens mon avis que le passé simple est un temps d’une certaine élégance pour le sujet choisi dans cette thèse. Evidemment que le choix des temps sur les phrases présentées implique une uniformité sur l’ensemble de la thèse. Pourquoi insistez-vous si lourdement sur ce point, alors que c’est une évidence pour tout le monde ? Qui conteste cela ?
Vous dites : « Précisément, je récuse votre idée selon laquelle on peut conjuguer selon ce qu’on raconte. Selon moi, on conjugue tout sur la seule base de la première phrase. »
Comment peut-on affirmer de telles règles qui effacent de nombreuses possibilités en littérature ? Il est parfois indispensable dans une narration au passé simple d’intercaler une phrase au passé composé pour exprimer sa *** xion avec le présent.
Voici un exemple de narration avec une première phrase au temps passé simple, où la phrase suivante qui exprime une action qui a des répercussions jusqu’à notre présent assume le passé composé. Ce temps s’impose et signifie un état valide au moment où l’on parle. L’action de la troisième phrase n’ayant pas de conséquence sur le présent rejoint la narration au passé simple.
Il y a 23 siècles naquit Archimède. C’est ce savant qui a proposé une solution élégante pour la théorie des corps plongés dans un liquide. A la même époque, Euclide proposa une solution incomplète.
La langue française propose beaucoup plus de souplesse et d’interprétations que vous essayez de nous faire croire.