Anakin, tu étais comme un frère pour moi.
Bonsoir,
J’ai beaucoup de mal à analyser cette phrase.
Paul était comme un frère pour Marie.
Au sens de : Marie considère Paul comme un frère.
Cette phrase pouvant aussi signifier : Paul se comportait comme un frère pour Marie. « Pour Marie » exprimant alors le but.
« comme un frère ».
Fonction grammaticale : attribut du sujet.
Classe grammaticale ?
Si l’on considère que « comme » est une préposition, on peut en faire un GP. La Riegel va dans ce sens (Marie considère Paul comme un frère = GP attribut du COD). Mais cette approche ne fait pas l’unanimité.
Ou bien.
Subordonnée conjonctive de comparaison elliptique du verbe. Mais ici, elle n’a plus rien de circonstancielle. Ce qui est pourtant son étiquette traditionnelle.
« Pour Marie » semble être un complément modalisateur (= selon Marie, aux yeux de Marie). Je ne vois pas une notion de but, ici.
Les compléments modalisateurs sont généralement des compléments de phrase (= circonstant de phrase, CC adjoint…).
Pour Marie peut être déplacé en tête de phrase sans changement de sens (Pour Marie, Pierre était comme un frère.) Par contre sa mobilité dans la phrase produit des énoncés étranges (Pierre était, pour Marie, comme un frère).
Cependant, contrairement aux compléments de phrase, sa suppression change profondément le sens de la phrase.
Si je dis : « Pierre était comme un frère ». Il y a de forte chance que l’on comprenne : « Pierre était comme un frère pour moi ».
Quelle fonction donnée à ce complément plutôt mobile mais difficilement supprimable ?
Merci de vos futures réponses.
Dans cette phrase quelle est sa fonction ?
Sens 1 : Paul était comme un frère pour Marie =Paul était comme un frère selon Marie. Marie considérait Paul comme un frère.
Pour Marie —> complément de phrase servant au repérage du thème.
Sens 2 : Paul était comme un frère pour Marie = Paul était comme un frère en ce qui concerne Marie
Pour Marie —-> complément indiquant la destination (pas spatiale mais intentionnelle)
– La conjonction comme
Dans le groupe « comme un frère », « comme » est une conjonction de manière mais il est plus juste de l’analyser ici comme un élément de la locution verbale attributive « être comme », au sens proche de « sembler ».
Remarque : l’idée de supprimer un élément de phrase pour voir « si ça marche » n’est pas toujours très efficace. Simplement parce qu’on modifie un énoncé et que faisant on change son sens; parfois profondément et que cela peut troubler. Dans le cas qui nous intéresse « Paul était comme un frère » garde un sens, n’est pas absurde. (comparez par exemple avec : je vais me fâcher —> je vais).
J’espère vous avoir apporté des éléments de réponses. N’hésitez pas à poser les questions qui vous viendraient à cette lecture.
Bonsoir,
Merci pour cette réponse. Dans quelle grammaire avez-vous trouvé la terminologie « complément de phrase servant au repérage du thème » ? J’ai un peu de mal à en comprendre le sens.
Pourriez-vous m’indiquer son équivalent dans d’autres grammaires (Riegel, Le Goffic, Sancier-château) ?
Erroné le titre de votre question est !
Obi-Wan ne dit pas « Tu étais comme un frère pour moi », mais « Nous étions comme des frères », ce qui laisse nettement moins de place aux circonvolutions grammaticales qui semblent faire le bonheur de Pierre et Marie. A noter que la V.O. est encore plus explicite: « You were my brother ».
Que la Force soit avec vous, jeune Padawan !