Question d’accord du participe passé
Bonjour,
Est-ce qu’on doit écrire : « on a tous le droit à une seconde chance, je t’en ai laissée quinze » ou bien « on a tous le droit à une seconde chance, je t’en ai laissées quinze ». Merci pour vos réponse!
Je t’en ai laissé quinze.
« quinze » est attribut du pronom « en »
« En » est pronom COD. Avec le pronom COD « en ». l’accord du participe passé ne se fait pas.
Pourquoi attribut du COD ? L’adjectif s’applique certes au COD, mais pourquoi en serait-il attribut (je l’ai rendue riche) plutôt que simple épithète détachée (je l’ai connue riche) ? Comment le verbe laisser deviendrait-il soudainement attributif ?
Pourquoi pas ? Un verbe peut être occasionnellement attributif. La liste n’est pas exhaustive.
Je lui ai beaucoup parlé. Je l’ai laissé apaisé.
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Verbes essentiellement ou occasionnellement attributifs
extraits
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L’effacement de l’adjectif attribut du sujet est la propriété syntaxique fondamentale qui caractérise les verbes occasionnellement attributifs comme (r) entrer, finir, se lever, (re) monter, naître, partir, sortir, (re) venir, vivre, etc. En effet, l’adjectif attribut qui suit ces verbes est toujours effaçable, comme le montrent les couples de phrases suivants :
1 . Pierre est rentré ivre. 1 .a Pierre est rentré.
2 . Le directeur est sorti furieux de son bureau. 2. a Le directeur est sorti de son bureau.
3. // est né riche, a vécu heureux et est mort pauvre. 3. a // esf né, a vécu et est mort.
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Je l’ai laissé apaisé – je l’ai laissé
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Lorsqu’il suit un verbe occasionnellement attributif, l’adjectif attribut du sujet* peut être déplacé en position d’apposition
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Apaisé, je l’ai laissé
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En effet, toute phrase SN, – V – Adj admet une paraphrase (2) plus ou moins complexe qui comprend obligatoirement la prédication attributive SN, – être – Adj *:
23. Pierre semble content.-**24. Il semble que Pierre soit content
2 5 . Pierre reste jeune.o2 6 . Pierre a été jeune et continue (de l’être).
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J’ai laissé Pierre apaisé – quand j’ai quitté Pierre il était apaisé
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*L’étude des constructions à attribut du c.o.d. révèle l’existence de propriétés syntaxiques et sémantiques analogues à celles qui nous ont permis de distinguer deux types de constructions à attribut du sujet.
Dans Je t’ai laissé quinze chances, je ne vois ni attribut, ni épithète, quinze est déterminant de chances.
Dans la version disloquée – Des chances, je t’en ai laissé quinze / Je t’en ai laissé quinze, des chances – quinze est selon les linguistes analysé soit comme un déterminant, soit comme un pronom.