Accord verbe
Bonjour,
Pourriez-vous m’éclairer sur la phrase suivante :
Vint ensuite « Le garçon se tentait sur le pont brûlant », puis »L’Assyrien descendit comme le loup sur la bergerie, et autres joyaux de l’art déclamatoire.
J’écrirais plutôt « Vinrent ensuite… »,mais j’aimerais avoir votre avis sur la question.
Merci !
Sans « puis ». Vous avez raison, le sujet postposé au verbe est très clairement au pluriel.
— Vinrent ensuite mon oncle, ma tante…
La fin n’est sûrement pas un résumé, englobant, mais une nouvelle addition :
— Vinrent ensuite mon oncle, ma tante, et autres proches.
Et quand bien même la fin engloberait le début de la liste, il faudrait encore le pluriel :
— Vinrent ensuite mon oncle, ma tante, et finalement toute la famille.
Seules les listes qui n’additionnent pas permettent le singulier.
Ici, on a mon oncle et ma tante ; « le garçon… » et « l’Assyrien… ».
Maintenant, il y a un « puis » dans votre phrase, qui peut-être ne coordonne pas deux sujets mais deux actions. Est-ce plus acceptable ainsi ?
— Vint mon oncle. Puis plus tard (vint) ma tante.
On peut éventuellement l’écrire ainsi, avec ellipse :
— Vint mon oncle, puis ma tante… et finalement toute la famille.
Mais en fait non ; à quoi bon nier le pluriel, même si ses éléments constitutifs arrivent l’un après l’autre ?
Si on veut user de ce précédé faisant se succéder les acteurs, il suffit d’utiliser la construction impersonnelle :
— Il vint un âne, puis un coq, et finalement tout un zoo.
Votre phrase est une traduction payée à la ligne, très honorable mais vite écrite et à peine relue, et n’a aucune valeur de référence. Plutôt que de s’échiner à justifier pourquoi le traducteur a écrit ainsi, il suffit de repérer qu’il a fait une petite faute, et de passer à la phrase suivante.
Vint ensuite « Le garçon se tenait sur le pont brûlant », puis »L’Assyrien descendit comme le loup sur la bergerie, et autres joyaux de l’art déclamatoire.
On peut effectivement choisir le pluriel.
Mais le singulier est possible et même préférable parce que tous ces sujets appartiennent à un même ensemble : ce qui et qualifié à la fin comme des « joyaux de l’art déclamatoire ».
Ici, je mettrais au singulier.
Remarques (réflexions).
Au bout du compte je mettrai moi aussi le verbe au pluriel mais après ce petit raisonnement :
Vint ensuite « Le garçon se tenait sur le pont brûlant », puis »L’Assyrien descendit comme le loup sur la bergerie », et autres joyaux de l’art déclamatoire.
– Les différents sujets ne sont en effet pas repris par « autres joyaux », mais bien qualifiés comme tels dans cette expression, et donc considérés comme un ensemble. Il s’agit ici d’un effet sémantique et non d’un fait grammatical, je le concède.
– Les deux premiers sujets, bien que coordonnés, sont pris successivement. Il ne s’agit pas d’une addition, mais d’une succession, ce qui est marqué par l’emploi de virgules entre eux.
La phrase équivaut à :
Vint ensuite « le garçon… », puis vint ensuite « l’Assyrien.. » Si la phrase s’arrêtait là, je mettrais le verbe au singulier.
Cependant, il faut bien continuer et : « , et vinrent d’autres joyaux de l’art déclamatoire ».
Vint + vinrent = vinrent.