Paraît-il : expression figée ou non ?
Bonjour à tous,
Je viens vers vous concernant l’expression « paraît-il » ou « il paraît ».
S’agit-il d’une expression figée, toujours utilisée au présent même si le reste de la phrase est au passé ? Ou l’expression peut-elle s’écrire au passé ?
Ex. : « Elle était célèbre, paraissait-il. » « Après tout, il paraissait que c’était aussi ça, la France. »
D’avance merci pour vos lumières 🙂
Piclou
C’est donné comme une expression par Larousse, donc a priori au présent (indicatif ou conditionnel).
À ce qu’il paraît, paraît-il, signifie « selon les apparences, selon ce qu’on dit ».
Il paraît + adjectif de, que, les circonstances semblent indiquer que ; il semble : Il paraît nécessaire d’insister.
Il paraît que, on dit que : Il paraît que vous avez été malade ?
Il paraîtrait que, le bruit court que : Il paraîtrait que la situation est catastrophique.
Il y paraît, cela se remarque (souvent en phrase négative) : Il a été souffrant, mais il n’y paraît plus.
Je ne comprends pas la signification de « paraissait-il » dans votre phrase : il paraît qu’elle était célèbre, me semble plus correct.
Merci Joëlle, cela répond tout à fait à ma question. Il paraît devrait être utilisé tel quel ici.
Je pense que « paraissait-il », dans mon exemple, correspond à « paraît-il », malencontreusement mis au passé pour aller avec le reste de la phrase. Du moins, c’est ainsi que je le comprends.
Merci beaucoup !
Si « paraît-il » s’est pratiquement figé, c’est parce qu’il appartient exclusivement au discours et non au récit. Il renvoie systématiquement à la situation d’énonciation comme par exemple »tu vois » il faut dire – c’est le cas de le dire disons je dirais que
C’est un marqueur discursif.
Les marqueurs discursifs […] se caractérisent […] par le fait qu’ils fonctionnent (ou qu’ils sont censés fonctionner) comme phrase matrice syntaxique régissant une proposition complétive à laquelle ils sont pragmatiquement subordonnés. Autrement dit, c’est la complétive qui se trouve assertée et porteuse du message communicativement dynamique tandis que la principale, constituée par le verbe recteur « faible », n’apporte qu’une note modalisatrice, à portée subjective ou intersubjective, à l’assertion véhiculée par la complétive. Ces verbes recteurs faibles constituent probablement le groupe de MD* déverbaux le plus saillant du français parlé, et les exemples dans les corpus sont légion ; en voici un, mettant en jeu un verbe recteur faible par excellence, je pense :
Point de vue sportif pas spécialement même c’est plus avantageux je pense en province qu’à Paris puisqu’à Paris c’est très très cher.
Claus D. Pusch
*marqueurs discursifs
Merci Tara ! 🙂
A ce qqu’il paraît sort, paraît-il de son figemenr. Il paraît aussi.
Ce n’est pas lui, à ce qu’il paraît, qui a volé la voiture.
Merci Prince
Tara
Intéressant !