Formulations littéraires obscures
Je reviens vers vous pour éclaircir la logique de quelques formulations originales dénichées dans l’oeuvre de Chateaubriand :
1 – « ( …) personne ne le pouvait indiquer dans la foule des morts. » Pourquoi placer l’article défini avant le verbe à l’infinitif et ne pas dire « personne ne pouvait l’indiquer … » ?
2 – « Bien que turcophage, mon père avait nonobstant rancune au coeur contre les polissons russes. » Le placement et le sens associés à « nonobstant » me semblent étranges.
3 – « Je ne sache pas dans l’histoire une renommée qui me tente. » Pourquoi l’usage de « sache » est-il correct ? Pourquoi ne pas dire « je ne sais pas … » ?
4 – « Si j’avais pétri mon limon, peut-être fussé-je créé femme. » L’inversion sujet-verbe est-elle correcte puisque nous ne sommes pas confrontés à une forme interrogative ni à une forme exclamative ?
5 – « Lucile m’aurait bien voulu soutenir. » Comment expliquer le postionnement de « m' » et pourquoi ne pas avoir écrit « Lucile aurait bien voulu me soutenir » ?
Veuillez excuser le déferlement impétueux de mes questions, mais quand on aime … on ne compte pas aha.
Nous sommes devant un texte littéraire . Un texte du XIXe siècle.
Les tournures que vous citez sont de langue soutenue, parfois un peu différente de la langue contemporaine.
1- « le » n’est pas l’article défini mais le pronom personnel. Je vous ai déjà répondu sur ce point dans un de vos messages précédents.
2- le sens de « nonobstant » est « néanmoins » et les adverbes sont généralement déplaçables. Rien d’étrange ici pour l’époque. Le terme est vieilli et actuellement on ne l’utilise que de façon plaisante ou dans un contexte juridique.
3- Je ne sache pas que / Que je sache – PARLER FRANÇAIS
4- après certains adverbes (peut-être, aussi….) placés en tête de phrase ou de proposition, l’inversion du sujet est recommandée.
5- position du pronom personnel : voir en 1
D’ailleurs, l’expression « déferlement impétueux » ne serait-elle pas un pléonasme aha ?
Dict. de l’Ac. fr. :
« 2. Par analogie. Se déployer, se répandre massivement avec impétuosité, avec force. Les Barbares déferlèrent sur la Gaule. Les manifestants déferlèrent sur la place. »