On me donne des indications, sinon je ne me serai pas arrêté
Bonsoir.
Après sinon on emploie le futur ?
Merci.
Bonjour, ce serait bien d’expliquer votre contexte la prochaine fois. 🙂
On me donne des indications. C’est un fait. (A) Vous avez ces indications ou quoi que ce soit devant vous. Vous pouvez vous arrêter.
Si vous n’aviez pas ces indications, votre situation (A) serait différente. Mais ce n’est pas votre cas, puisque vous les avez.
Donc, Sinon je ne me serais pas arrêté.
« Sinon » ne détermine pas le mode :
Nous devons partir maintenant sinon nous arriverons en retard.
Nous devons partir maintenant sinon nous arriverions en retard.
C’est l’intention du locuteur qui lui fait choisir l’un ou l’autre selon le degré de certitude posé sur l’hypothèse. En 2 l’hypothèse d’un départ différé est faible. En 1 elle est envisagée davantage.
Désolée, Tara, je ne pense pas que Nous devons partir maintenant sinon nous arriverions en retard. soit correct. Dans ce genre de phrases, il faut une condition, parfois sous-entendue, pour employer le conditionnel. J’ai l’impression que dans votre région, il existe cet emploi local du conditionnel comme il est possible de dire au Québec Je vous demanderais de faire ceci alors que les Français condamnent cette utilisation. 🙂
Regardez s’il vous plait ce lien : (lien 1)
- le conditionnel ne conviendrait pas du tout. En effet, sinon ne peut pas s’appliquer à une condition irréelle ; autrement il n’y aurait pas d’alternative.
L’emploi de « sinon » entre des constructions verbales est plus nuancé que cela :
Les deux statuts de « sinon » – Persée
Un extrait :
La troisième relation sémantique majeure pourrait être décrite selon une analyse par décrochage énonciatif (7). On la rencontre dans des exemples du type :
(a) – « Les hommes d’État sont plus oublieux. Sinon, ils se souviendraient de ce même mois d’octobre avec ferveur. » (Romains cité par Sandfeld)
Le locuteur réalise d’abord, en toute autonomie, un premier énoncé et ajoute après coup l’énoncé introduit par «SINON». On a ainsi une double énonciation réalisée en deux temps successifs, le premier énoncé exprime une assertion et le second fournit l’argument justifiant cette assertion. La relation peut être glosée comme suit :
– J’asserte P. Ce qui me permet d’asserter P c’est Q.
Ainsi, avec l’énoncé (a) par exemple, on a :
– J’asserte que les hommes d’Etat sont oublieux. Ce qui me permet d’asserter cela c’est que sinon, ils se souviendraient de ce même mois d’octobre avec ferveur.
« SINON garde sa valeur d’hypothèse négative. Étant la négation d’une assertion, il apparaît comme une supposition peu recevable, cela explique que dans ce type d’énoncé, l’on emploie fréquemment le conditionnel.
C’est moi qui souligne
Ces phrases n’ont pas le même statut (temps – présent / futur).
1. Les hommes d’État sont plus oublieux. (A) Sinon, ils se souviendraient de ce même mois d’octobre avec ferveur. (B) —> (A) et (B) se situent dans le présent.
Les hommes d’État sont plus oublieux. Sinon (= s’ils ne l’étaient pas (une condition irréelle)) , ils se souviendraient de ce même mois d’octobre avec ferveur.
2. Nous devons partir maintenant, (A) sinon nous arriverons en retard. (B) —> A dans le présent, (B) dans le futur. (B) est une conséquence de (A)
Sinon nous arriverions en retard. Il s’agit d’une condition irréelle (dans le présent et non d’un futur incertain) Par exemple, Si nous trainions, nous arriverions en retard. (= Mais nous n’avons pas trainé, ce n’est pas le cas.) Là, le conditionnel est à sa place. Mais pas dans votre exemple qui parle d’une conséquence dans le futur. —> Nous devons partir maintenant sinon nous arriverons (futur) en retard.
Voici le lien qui dit la même chose.
Oui, j’avais bien vu. Et pourtant je vois ceci :
Nous devons partir maintenant sinon nous arriverons en retard.
OK
Nous devons partir maintenant sinon nous arriverions en retard
Je vois à cette phrase un autre sens . L’hypothèse d’un départ différé ne sera pas avérée, on le sait, mais on imagine quand même quelles en seraient les conséquences. Le fait A est une supposition non recevable
(Fait A : partir – fait B arriver)
Qu’en pensez-vous Automne ? cela vous paraît-il faux ?
Je tiens à préciser que je ne cherche pas la polémique Automne. Je cherche seulement à comprendre.
Oui, bien sûr, moi aussi. 🙂
Je comprends ce que vous voulez dire. Il n’est pas du tout sûr que nous partions à temps, au contraire nous pensons que nous ne le ferons pas. C’est la raison pour laquelle vous voulez employer le conditionnel. Est-ce que j’ai bien compris ? Ou plutôt, nous ne partirons pas du tout. Nous ne pourrons pas arriver en retard parce que nous n’irons pas là-bas. Est-ce plus exact ?
Je pense toujours que cet emploi du conditionnel est régional et que la plupart des francophones vous diront de reformuler votre phrase et de l’expliquer davantage en composant par exemple deux phrases.
Non, Tara votre raisonnement ne me parait pas faux (peut-être justement parce que le français n’est pas ma langue maternelle) mais assez complexe. J’ai bien peur que la plupart des francophones commencent à chercher une condition dans votre phrase.
Mais il serait possible d’ouvrir une nouvelle discussion au sujet de cette phrase, si vous le souhaitez. Nous verrons alors ce que diront d’autres membres.
Oui, vous avez saisi ce que j’essaie d’expliquer. (Je ne pense pas à un régionalisme).
Ce serait en effet très intéressant d’avoir d’autre avis.. Je vous laisse ouvrir cette nouvelle discussion.
De très bonnes pâques Automne. Et à tous ceux qui me lisent !
Aidez-moi sinon je coule !
Tiens ! Voici ma bouée ! 🙂
Employer correctement le conditionnel n’est pas évident pour les gens dont la langue maternelle n’a pas cette structure…
C’est vrai. On est parfois dans la nuance.
J’ai beaucoup de mal à faire la distinction entre le futur et le conditionnel, en effet.
Merci de m’aider la plupart du temps, mais si c’est juste pour faire une réponse aussi nulle – on se croirait au collège – alors ne prenez pas le temps de me répondre pour ça. Vous avez trouvé la question débile à ce point ?
Merci.
Non, pas dut tout. Au début, j’avais beaucoup de mal à comprendre la différence entre le futur et le conditionnel, et je posais les mêmes questions que vous. À mon avis, les gens jugent trop facilement parfois… C’est dommage et c’est blessant. D’ailleurs, pas sûr que ceux-ci ne fassent pas de fautes eux aussi s’ils apprennent une langue étrangère dont la structure est très différente de la leur.
Vartol
Bon du coup j’ai trouvé.