Si + conditionnel (cas particulier ?)
Votre phrase est juste, les « si n’aiment pas les rai », uniquement s’il s’agit d’une condition introduite par si.
Dans une proposition introduite par si qui exprime non pas une condition, mais une concession, le verbe peut être au conditionnel ou au futur. Il pourra donc se terminer par -rai, -ra, -ront, -rais, -raient, etc. On peut analyser ce genre de construction appartenant à un registre de langue très soutenu comme une ellipse de s’[il est vrai que], s’[il faut admettre que], si [on estime que].
Exemples :
– Si cela semblera toujours incroyable à plusieurs, il n’en reste pas moins que c’est la pure vérité. (c’est-à-dire : s’il est vrai que cela semblera toujours incroyable…)
– Si le texte dans son entier serait trop long, on pourrait tout de même en retenir une partie. (c’est-à-dire : s’il faut admettre que le texte dans son entier serait trop long…)
Le conditionnel est également correct après si lorsque cette conjonction introduit une interrogation indirecte.
Exemples :
– Nous aimerions savoir si vous seriez disposé à entrer en fonction le mois prochain. (équivaut à : Nous aimerions savoir : Seriez-vous disposé à…)
– On ne saura jamais s’ils auraient pu gagner. (équivaut à : On ne saura jamais : Auraient-ils pu gagner?)
– Je lui ai demandé s’il voudrait me remplacer. (ou, à l’imparfait de l’indicatif, mais avec une nuance de sens : s’il voulait me remplacer)
La formule « les si n’aiment pas les rait » est loin d’être une règle. C’est un moyen mnémotechnique qui induit en erreur dans certains cas.
Car vous avez raison, les phrases :
Et si Sébastien n’aurait pas pu le décrire à Françoise à Paris, il put le faire ce jour-là à Pise
et
Et si Sébastien n’avait pas pu le décrire à Françoise à Paris, il put le faire ce jour-là à Pise
n’ont pas le même sens et toutes les deux sont correctes.
Merci infiniment de votre réponse exhaustive. C’est très précieux. J’ai saisi toutes les nuances.